http://rickrozoff.wordpress.com/2009/12/17/yemen-la-guerre-du-pentagone-sur-la-peninsule-arabique


Stop NATO
December 16, 2009


Yémen: La guerre du Pentagone sur la péninsule arabique (abrégée)
Rick Rozoff 
Traduction par André Comte


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Le Yémen va devenir un champ de bataille pour une guerre par procuration entre 
les États-Unis et l'Arabie Saoudite - dont les relations d'état-à-état sont 
parmi les plus fortes et plus durables de toute la période d'après la 2ème 
Guerre Mondiale - d'une part et l'Iran d'autre part.

Il est peut-être impossible de déterminer le moment exact où un guerrier saint 
autoproclamé et soutenu par les U.S.A – entraîné à commettre des actes de 
terrorisme urbain et à abattre des avions de ligne civils - cesse d'être un 
freedom fighter, un combattant de la liberté et devient un terroriste. Mais 
c'est faire une hypothèse solide que de penser que cela se produit lorsqu'il 
n'est plus d'aucune utilité pour Washington. Un terroriste qui sert les 
intérêts américains est un combattant de la liberté; un combattant de la 
liberté qui ne les sert pas est un terroriste.

Les Yéménites sont les derniers à apprendre la loi de la jungle du Pentagone et 
la Maison-Blanche. Avec l'Irak et l'Afghanistan que le spécialiste de la 
contrinsurrection Stanley McChrystal a utilisé pour perfectionner ses 
techniques, le Yémen rejoint les rangs d'autres nations où le Pentagone est 
engagé dans cette variété de guerre, lourde de massacres de civils et d'autres 
formes de ce qu'on appelle des dommages collatéraux: la Colombie, le Mali, le 
Pakistan, les Philippines, la Somalie et l'Ouganda. 
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BBC News a signalé le 14 décembre que 70 civils ont été tués quand un avion a 
bombardé un marché dans le village de Bani Maan au nord du Yémen.

Les forces armées de la nation ont affirmé la responsabilité de l'attaque 
mortelle, mais un site web des rebelles Houthi contre lesquels le bombardement 
était ostensiblement dirigé a déclaré "L'avion saoudien a commis un massacre 
contre les habitants innocents de Bani Maan.» [1]

Le régime saoudien est engagé dans le conflit armé entre les Houthis (éponyme) 
et le gouvernement yéménite au nom de ce dernier au début du mois de novembre 
et depuis a été accusé de lancer des attaques à l'intérieur du Yémen avec des 
tanks et des avions de guerre. Avant même les derniers bombardements un grand 
nombre de Yéménites ont été tués et des milliers déplacés par les combats. 
L'Arabie Saoudite a également été accusée d'utiliser des bombes au phosphore.

En outre, le groupe rebelle appelé Young Believers  [Jeunes Croyants], basé 
dans la communauté des Musulmans Shiites du Yémen qui comprend 30% de la 
population du pays de 23 millions, a affirmé le 14 décembre que "Des avions de 
chasse US ont attaqué la province de Sa'ada du Yémen" et "Les jets US ont lancé 
28 attaques sur la province du Nord-Ouest de Sa'ada." [2]

L'édition du jour précédent du Daily Telegraph de Grande-Bretagne a donné des 
informations sur des discussions avec des officiers de l'armée des Etats-Unis, 
déclarant "Par peur que le Yémen ne soit en danger de devenir un état en échec, 
l'Amérique a envoyé maintenant un petit nombre d'équipes des forces spéciales 
pour améliorer l'entraînement de l'armée du Yémen en réaction à la menace." 

Un responsable non nommé du Pentagone a été cité disant "Le Yémen devient une 
base de réserve pour les activités d'al-Qaïda au Pakistan et en Afghanistan." 
[3]

L'évocation de l'épouvantail al-Qaïda, cependant, est un leurre. Les rebelles 
du nord de la nation sont des Shi'ites et non des Sunnites, bien moins que des 
Sunnites Wahhabites de la variété saoudienne et en tant que tels non seulement 
ne sont liées à aucun groupe de groupes qui puisse être classé comme al-Qaïda, 
mais au contraire serait pour al-Qaïda une cible probable.

Au service des desseins américains dans la région, la presse britannique et 
américaine a fait référence au Yémen en tant que la "patrie ancestrale" de 
Oussama ben Laden. Ben Laden vient d'une éminente famille milliardaire d'Arabie 
Saoudite, bien entendu, mais comme son père était né dans ce qui est maintenant 
la République du Yémen il y a plus d'un siècle les médias occidentaux 
exploitent un accident historique insignifiant pour suggérer un rôle actif 
d'Oussama ben Laden dans la nation et pour établir un lien ténu entre la guerre 
sud-asiatique d'Afghanistan et du Pakistan et les interventions armées 
saoudienne et américaine dans un conflit civil au Yémen.

En 2002 le Pentagone a dépêché un nombre estimé de 100 soldats, certains des 
forces spéciales des Green Beret [Bérets Verts] au Yémen pour entraîner l'armée 
du pays. Pour ce cas-là, survenu deux ans après l'attaque suicide par bombe 
contre le destroyer de la Navy USS Cole dans le port yéménite d'Aden, attribuée 
à et accompagnés par des attaques de missiles drones contre des dirigeants 
reconnus d'al-Qaïda, Washington a justifié ses actions comme étant en 
représailles pour cet incident ainsi que les attentats de New York et 
Washington, D.C. de l'année précédente.

Le contexte actuel est différent et une guerre contre-insurrectionnelle 
soutenue par les USA au Yémen n'aura rien à voir avec la lutte contre de 
prétendues menaces d'al-Qaïda, mais sera être en fait partie intégrante de la 
stratégie pour développer la guerre afghane dans des cercles concentriques 
encore plus large englobant l'Asie du Sud et l'Asie centrale, le Caucase et le 
Golfe Persique, l'Asie du Sud-est et le Golfe d'Aden, la Corne de l'Afrique et 
la Péninsule arabique. Le départ attendu avec impatience du président George W. 
Bush peut avoir amené la fin de la guerre mondiale officielle contre le 
terrorisme, à laquelle on se réfère maintenant sous le nom d'opérations 
d'urgence outre-mer, mais rien n'a changé à part le nom. 

Le 13 décembre le commandant en chef du Commandement Central du Pentagone 
chargé des guerres en Afghanistan, en Irak et au Pakistan, le général David 
Petraeus, a dit sur la chaîne de télévision Al Arabiya que "Les USA soutiennent 
la sécurité du Yémen dans le cadre de la coopération militaire fournie par 
l'Amérique à ses alliés dans la région" et "il a souligné que les navires U.S. 
dans les eaux territoriales de Yémen [sont là] non seulement pour contrôler 
mais pour faire obstacle aux infiltrations d'armes destinées aux rebelles 
Houthi." [4]

Se rappeler la prochaine fois que le leurre al-Qaïda/bin Laden est utilisé pour 
justifier l'engagement en pleine expansion de l'armée U.S.sur la péninsule 
arabique.

Le Yemen Post du 13 décembre a écrit que le service de médias Houthi "a accusé 
les États-Unis de participer à la guerre contre les Houthis"et qu'il a publié 
des photographies de ce qui a été identifié comme des avions de guerre US 
"impliqués dans les opérations de bombardement dans la province de Sa'ada 
[[dans le] Nord du Yémen."

La source a estimé qu'il y a eu vingt raids de bombardement U.S. coordonnés 
avec la surveillance par satellite. [5]

La presse occidentale prend à nouveau la tête de l'accusation en reliant les 
Houthis, dont le contexte religieux du shi'isme de Zaydi est tout à fait 
distinct de la version iranienne, aux machinations sinistres imputées à 
Téhéran. Même les fonctionnaires du gouvernement américain n'ont à ce jour 
reconnu aucune preuve que l'Iran soutient beaucoup moins qu'il n'arme les 
rebelles yéménite. Cela va changer si le script marche selon ce qui précède tel 
qu' indiqué par le commentaire ci-dessus de Petraeus, et Washington fera 
loyalement écho à l'affirmation du gouvernement yéménite que l'Iran est en 
train d'armer ses frères shiites du Yémen comme il est accusé de le faire au 
Liban. 

Le Yémen deviendra un champ de bataille pour une guerre par procuration entre 
les États-Unis et l'Arabie Saoudite - dont les relations d'état-à-état sont 
parmi les plus fortes et les plus durables de toute la période d'après la 2ème 
Guerre Mondiale - d'une part et l'Iran d'autre part.
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1) BBC News, 14 décembre 2009
2) Press TV, 14 décembre 2009
3) Daily Telegraph, 13 décembre 2009
4) Yemen Post, 13 décembre 2009
5) Ibid





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