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Date: Thu, 22 Mar 2007 15:42:46 +0100 (CET)
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Subject: [cspcl] De'claration du CSPCL sur la guerre de basse  intensite' au
    Chiapas

Guerre de basse intensite' au Chiapas : terrorisme d'E'tat et paramilitaires

De`s novembre 2006, un certain nombre d'organisations et associations
europe'ennes qui suivent depuis longtemps l'e'volution de la situation au
Chiapas exprimaient leur pre'occupation face a` la recrudescence des
violences orchestre'es par des groupes paramilitaires contre des
communaute's indiennes au Chiapas. L'attaque perpe'tre'e contre la communaute'
de Viejo Velasco Sua'rez, qui a cause' quatre morts et plusieurs
disparitions aurait du^ alerter sur l'urgente ne'cessite' de promouvoir par
le dialogue une solution capable de de'samorcer les conflits dont l'origine
principale re'side dans une injuste politique d'acce`s a` la terre. Pourtant,
en adoptant une attitude partiale et indulgente a` l'e'gard des agresseurs,
les autorite's ont de'montre' une fois de plus avoir choisi leur camp.

Depuis lors, les attaques et les menaces d'expulsions concernant parfois
des communaute's entie`res se multiplient. Elles concernent principalement
des zones dans lesquelles, en l'absence de politiques agraires, les terres
ont e'te' occupe'es par des paysans indiens au moment du soule`vement
zapatiste de 1994.

Durant toute cette pe'riode, les gouvernements successifs n'ont eu de cesse
de re'cupe'rer ces terres, en grande partie administre'es par les conseils de
bon gouvernement qui fonctionnent au sein des communes autonomes
zapatistes. Toutes les strate'gies utilise'es pour en reprendre le contro^le,
qu'il s'agisse du rede'coupage municipal, de la distribution cliente'liste
de projets de de'veloppement, de la mise en place de programmes de
parcellisation des terres collectives ont eu pour conse'quence
d'approfondir la division des communaute's. Face a` l'e'chec des politiques
institutionnelles, les autorite's ont recours aux groupes paramilitaires,
qui n'he'sitent pas a` mettre a` feu et a` sang les zones qu'ils espe`rent
pouvoir mettre sous leur coupe. Masquant leur ve'ritable nature sous divers
sigles (MIRA, Chinchulines, OPDDIC, UCIAF, Paz y Justicia, URCI, etc.) qui
leur confe`rent le caracte`re le'gal d'organisations oeuvrant au de'veloppement
communautaire, certains de ces groupes be'ne'ficient de subventions
gouvernementales, de protections de la part de personnalite's politiques
dont ils servent les inte're^ts, lesquels en e'change leur garantissent
l'impunite' pour tous les me'faits et crimes commis.

L'activite' des groupes paramilitaires qui s'est notablement accrue depuis
l'e'lection du nouveau gouvernement de l'E'tat du Chiapas (qui a suivi d'un
mois l'e'lection pre'sidentielle en juillet 2006) va de pair avec une
augmentation de la pre'sence de l'arme'e fe'de'rale. Depuis plusieurs mois,
tant les communaute's zapatistes que les groupes d'observateurs pre'sents
dans la re'gion ont signale' de nombreuses incursions militaires, sous
pre'texte de combattre le narcotrafic. Plus re'cemment, les de'nonciations
concernant l'entrai^nement de groupes paramilitaires a` proximite' des
casernes par des membres des forces arme'es se sont multiplie'es.

Connue depuis 1998 pour sa collusion avec les forces arme'es et son
implication dans divers conflits qui ont secoue' la re'gion d'Ocosingo et
d'Altamirano, l'OPDDIC a depuis quelque temps intensifie' ses activite's
belliqueuses et e'tendu son rayon d'activite's a` plusieurs communaute's
inte'gre'es aux diffe'rentes communes autonomes zapatistes de la re'gion.
Depuis plusieurs semaines, celles-ci n'ont cesse' de de'noncer les
agressions et les actes d'intimidations de la part des membres de l'OPDDIC
: be'tail la^che' dans les champs cultive's ; agressions contre des femmes
revenant avec du bois de chauffe ; barrages pour empe^cher les habitants de
la communaute' d'acce'der a` leur parcelle et irruption d'hommes arme's dans
les communaute's afin de provoquer la fuite des habitants...

En e'cho a` l'offensive mene'e par l'OPDDIC, d'autres organisations
paramilitaires ont repris du service activement. Ope'rant principalement
dans la Zone nord de l'E'tat, l'URCI est une des excroissances issues de la
de'composition du groupe paramilitaire "Paz y Justicia", dont les faits
d'armes au cours des douze dernie`res anne'es ont cause' massacres,
assassinats et le de'placement de milliers de personnes qui encore
aujourd'hui n'ont pas toutes pu re'inte'grer leurs communaute's d'origine.

Encourage's par le climat d'impunite' que leur laisse supposer le retour au
pouvoir de personnages acquis a` leurs me'thodes et forts du soutien actif
de l'arme'e pre'sente sur place, les paramilitaires de la Zone nord font
actuellement pression pour obtenir l'amnistie de plusieurs dirigeants de
"Paz y Justicia" emprisonne's pour avoir e'te' reconnus responsables de
nombreux faits de violence.

Dans un passe' re'cent, les menaces d'expulsion profe're'es contre les
communaute's installe'es dans ou au bord de la re'serve de Montes Azules
avait amene' les zapatistes a` organiser la re'installation de plusieurs
communaute's plus pre`s des territoires autonomes afin d'assurer leur
protection et d'e'viter les affrontements.

Dans cette mesure, la menace d'utiliser la force pour expulser les bases
d'appui zapatistes des terres en conflit, lance' a` la mi-novembre par Pedro
Chuli'n Jime'nez, dirigeant de l'OPDDIC et de'pute' supple'ant pour le PRI de
la re'gion d'Ocosingo, constitue un de'fi a` l'EZLN. Cette provocation
ouverte vise en effet a` de'clencher une situation de violence qui, rendant
obsole`te la loi pour le dialogue, la conciliation et la paix digne au
Chiapas adopte'e en 1995 et garante d'un fragile cessez-le-feu au Chiapas,
pourrait inciter le gouvernement a` justifier une intervention de l'arme'e
fe'de'rale a` des fins de maintien de l'ordre.

Il apparai^t aujourd'hui de plus en plus clairement que les agissements des
groupes paramilitaires s'inscrivent dans la continuite' d'une logique de
guerre de basse intensite' promue par les repre'sentants de puissants
inte're^ts politiques et e'conomiques.

Face a` ces menaces, l'opinion publique internationale ne peut rester sans
re'agir.

Nous de'nonc,ons e'nergiquement cette logique qui privile'gie de'libe're'ment
l'affrontement au de'triment du dialogue comme solution au conflit et la
re'pression comme re'ponse aux aspirations le'gitimes des communaute's a`
l'autode'termination. Nous nous mobiliserons pour exprimer notre solidarite'
avec les communaute's menace'es d'expulsion.

Conscients de la lourde implication des autorite's mexicaines dans
l'instrumentalisation des groupes paramilitaires, nous les conside'rons
comme directement responsables des attaques visant a` provoquer une
escalade de la violence et des conse'quences tragiques qu'entrai^nerait une
intervention militaire au Chiapas.

Comite' de solidarite' avec les peuples du Chiapas en lutte.
Mars 2007.


-- 
Comite' de solidarite' avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL, Paris)
33, rue des Vignoles - 75020 Paris - France
re'union (ouverte) le mercredi a` partir de 20 h 30
http://cspcl.ouvaton.org
[EMAIL PROTECTED]
liste d'information : http://listes.samizdat.net/sympa/info/cspcl_l



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