*Appel à Communications*

*Colloque Souveraineté et néolibéralisme*

***3 et 4 juin 2021*

***UGA et MSH-Alpes, Grenoble*

*Argumentaire :*

Le concept de néolibéralisme fait l’objet, depuis au moins une dizaine 
d’années, d’une intense appropriation politique et militante, du fait 
d’un ensemble de réflexions théoriques visant à en apprécier l’intérêt 
et la portée, en regard notamment du libéralisme classique et de ses 
variantes déjà répertoriées (anarcho-libéralisme, ordolibéralisme, 
etc.). Le point de départ de ces nouvelles études a incontestablement 
été la publication en 2004 du cours de Michel Foucault, /Naissance de la 
biopolitique/, relayé en 2009 par le livre de P. Dardot et C. Laval, /La 
nouvelle raison du monde/, qui proposait à partir de ce cours une 
interprétation ambitieuse de la trajectoire politique des sociétés 
occidentales de la fin de la guerre jusqu’à cette date.//Ces travaux ont 
ouvert la voie à un ensemble de discussions autour de la notion même de 
néolibéralisme, dont plusieurs définitions sont aujourd’hui disponibles, 
quand sa pertinence même n’est pas remise en cause.

L’hypothèse de travail de ce colloque n’est pas tant de se fonder sur 
une (nouvelle) définition univoque du néolibéralisme que de l’étudier au 
prisme de la notion de souveraineté. Car peut-être en effet est-ce 
moins, en définitive, du côté de la théorie économique ou sociale 
/stricto sensu/ qu’il faudrait chercher la signification de ce concept, 
que du côté, proprement politique, d’un raidissement autoritaire du 
libéralisme classique, qui implique la reconnaissance explicite du rôle 
de l’État et des institutions publiques dans la construction d’une 
société de marché. Plutôt que de chercher à donner une description 
unique et définitive d’un courant théorique protéiforme, il s'agira 
d'étudier comment se regroupent sous ce label les différentes modalités 
par lesquelles les décisions gouvernementales ont, depuis plusieurs 
années ou décennies, articulé la logique du marché à une reprise en main 
autoritaire de la puissance publique, dont les effets se font ressentir 
aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan extérieur.

La notion de souveraineté apparaît alors comme un point où se 
concentrent les difficultés de telles logiques contemporaines de 
gouvernement. De fait, il y a un paradoxe évident à prétendre articuler 
l’impersonnalité d’une logique économique qui se veut mondialisée à 
l’arbitraire d’une décision étatique souveraine. On comprend ainsi 
comment la logique même de la souveraineté peut sembler devoir être 
retournée contre cet usage autoritaire au service du marché, dans une 
forme de reprise en main de la puissance publique contre les puissances 
économiques globalisées (en particulier les grandes firmes 
transnationales), au service cette fois d’une démocratisation 
authentique de la vie sociale. C’est la raison majeure du retour en 
force du concept de souveraineté dans le débat public, un concept qui se 
voit ainsi réapproprié par à peu près l’ensemble du spectre politique. 
La question cruciale est alors de savoir si et à quelles conditions la 
souveraineté, dont la définition paraît désormais cristalliser les 
enjeux fondamentaux du débat politique contemporain, permettrait en 
effet un tel renversement des tendances autoritaires de la vie politique 
contemporaine.

Ce *colloque interdisciplinaire* a donc pour objet d’étudier les 
modalités de ce débat autour de la souveraineté dans ses rapports 
avec le néolibéralisme ainsi que de fournir une plateforme d'échanges 
aux chercheuses et chercheurs travaillant sur le sujet depuis 
différentes perspectives inscrites dans le champ des sciences sociales.

*Axes de recherche :*

Ces axes sont essentiellement indicatifs, ils ont vocation à guider les 
propositions mais ne préjugent pas des orientations de celles qui seront 
retenues.

/1) Souveraineté et néolibéralisme : approches théoriques (études du 
corpus néolibéral)/

/2) Souveraineté et néolibéralisme dans les politiques publiques 
économiques/

/3) Souveraineté et néolibéralisme dans les relations internationales 
(avec notamment le cas particulier de l’Union Européenne)/

/4) Les contestations politiques du néolibéralisme : par ou contre la 
souveraineté ?/

*Calendrier :*

Les propositions de communication, *d'une page maximum*, et mentionnant 
clairement, outre les nom, prénom, courriel et affiliation 
institutionnelle, leur rapport à la problématique du colloque, devront 
être envoyées *à l'adresse**souveraineteetneoliberali...@gmail.com *au 
plus tard le *lundi 26 octobre 2020*. Les contributions retenues seront 
annoncées début décembre 2020. Nous encourageons les chercheurs et les 
chercheuses non titulaires à soumettre leurs travaux.

*Contacts et organisation :*

Thomas Boccon-Gibod :thomas.boccon-gi...@univ-grenoble-alpes.fr 
<mailto:thomas.boccon-gi...@univ-grenoble-alpes.fr>

Éric Fabri : eric.fa...@ulb.ac.be <mailto:eric.fa...@ulb.ac.be>

Martine Kaluszynski :martine.kaluszyn...@sciencespo-grenoble.fr 
<mailto:martine.kaluszyn...@sciencespo-grenoble.fr>

Odile Tourneux :odile.tourn...@ens-lyon.fr 
<mailto:odile.tourn...@ens-lyon.fr>



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