Le cycle des Grandes Conférences des Archives Henri Poincaré est conçu comme un espace de rencontre entre chercheurs et grand public. Il couvre de nombreux champs disciplinaires : philosophie, épistémologie, éthique, histoire des sciences et des techniques, histoire des institutions, sociologie des sciences et des organisations, etc.
Mercredi 24 mars 2021, à 18h, nous vous invitons dans ce cadre à écouter l'exposé présenté par Corine DEFRANCE CNRS, Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe « La reprise des relations scientifiques franco-allemandes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale » La conférence se fera entièrement en ligne – inscrivez-vous ici pour y participer : https://forms.gle/LEnHknma366Uy3188 Pour l'événement facebook : https://www.facebook.com/events/1602494633278179 RESUME Dans l’immédiat après-guerre, l’Allemagne restait encore pour la plupart des Français, y compris pour bon nombre de scientifiques, « l’ennemi héréditaire ». Au tournant du nouveau millénaire, Pierre Papon, ancien directeur général du CNRS, affirmait que la coopération scientifique et technologique en Europe avait été « impulsée par une dynamique franco-allemande ». Des documents officiels récents, édités conjointement par les ministères de la Recherche français et allemand affirment que la coopération scientifique bilatérale a « commencé après la signature du Traité de l’Élysée», entretenant ainsi, consciemment ou non, le mythe selon lequel le « franco-allemand » aurait commencé en 1963 avec De Gaulle et Adenauer. Depuis plusieurs décennies maintenant, les historiens ont réinterrogé ce récit qui occulte toutes les initiatives entreprises auparavant par différentes types d’acteurs à différentes échelles. Il faut donc revenir sur ces années d’immédiat après-guerre. Bien sûr, avant la guerre – avant les guerres mondiales et même avant celle de 1870 – il y avait eu des échanges scientifiques et universitaires, mais ici nous nous interrogerons plus particulièrement sur l’impact qu’a eu la Deuxième guerre mondiale et comment, et aussi par qui, les relations universitaires et scientifiques ont été renouées ? Comment a-t-il été possible d’établir une coopération étroite que certains disent « motrice » en Europe ? Enfin, quel a été l’impact réel du traité de l’Elysée sur la coopération bilatérale dans ce domaine ? Impulsée sur le mode de la contrainte dans l’immédiat après-guerre, la coopération scientifique et universitaire s’est développée dans les années 1950, sans qu’on puisse parler de « partenariat scientifique privilégié ». Dans les échanges universitaires en particulier, l’objet principal des premières coopérations a été moins scientifique que politique. Ces relations ont été durablement marquées par la dualité entre compétition et coopération. Dans le contexte de la guerre froide, selon les temps et les disciplines, la coopération européenne a permis de dépasser l’antagonisme franco-allemand et, en même temps, le bilatéralisme franco-allemand a consolidé la construction européenne. Il s’avère que la coopération scientifique a eu un autre rythme que celui de la coopération politique, culturelle, sociétale ou économique, avec des développements spécifiques en fonction des champs de recherche et des implications financières et politiques. Toutes les conférences peuvent être suivies en direct sur internet. En raison de la situation sanitaire certaines conférences seront programmées uniquement à distance. Inscrivez-vous ici pour recevoir des informations de connexion avant chaque conférence. Pour plus de détails, écrire à Laurent Rollet. http://poincare.univ-lorraine.fr/fr/grandes-conferences-des-archives-henri-poincare Programme des séances à venir 31 mars 2021 (à Strasbourg) | Marina Gasnier (Université de Franche-Comté, Laboratoire FEMTO-st) Les humanités numériques dans l’étude et la compréhension du patrimoine industriel et technique 21 avril 2021 (à Nancy) | Magali Bessone (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) Justice réparatrice et injustices coloniales 5 mai 2021 (à Strasbourg) | Stéphanie Ruphy (Ecole normale supérieure – Université PSL, Paris / Centre Cavaillès) Les mérites de la démocratie participative sont-ils transposables à la recherche scientifique ? Apports (et risques) des sciences participatives et citoyennes 26 mai 2021 (à Nancy) | Martin Kusch (Université de Vienne) The First Relativist: Georg Simmel between Philosophy and Sociology 2 juin 2021 | Guy Boistel (Centre François Viète, Université de Nantes) Les calculateurs et calculatrices du Bureau des longitudes (19e-20e siècles) -- https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html