Chers collègues,

vous trouverez ci-dessous l'appel à contribution pour le prochain congrès
annuel de la Société Française d'Esthétique sur le thème de "L'esthétique
française, du XVIIIe au XXIe siècle". Il se tiendra les 10 et 11 juin 2022
à Paris, La Sorbonne, Amphithéâtre Guizot. Les propositions, à envoyer
à *c.talonhu...@gmail.com
<c.talonhu...@gmail.com>* devront parvenir au plus tard le 25 avril 2022.
Les réponses seront communiquées le 30 avril.

Vous en souhaitant bonne réception,

Au plaisir de vous retrouver prochainement,

Bien cordialement,

Laetitia Marcucci




APPEL À COMMUNICATION



*Congrès 2022*



*de la *

*Société Française d’Esthétique*



*10-11 juin 2022*

*Paris, La Sorbonne, Amphi Guizot*





*L’esthétique française, du xviiie au xxie siècle*



Le congrès 2022 de la Société Française d’Esthétique portera sur
l’esthétique française. L’approche sera à la fois historique (comment
l’esthétique française a-t-elle évolué au fil des siècles ?) et
conceptuelle (peut-on identifier des questions et des concepts qui
structurent l’esthétique française au cours de son histoire ?).

On date habituellement la naissance de l’esthétique française des *Réflexions
critiques sur la poésie et sur la peinture* (1719) de l’abbé Du Bos, qui
marque le passage d’une théorie poïétique de l’art (encore incarnée par
Roger de Piles) à une conception esthétique de l’art, où le sentiment d’un
spectateur désintéressé devient le critère exclusif de l’évaluation
artistique. Dans un cadre théorique où l’empirisme issu de John Locke est
devenu consensuel dans la philosophie européenne, la question devient celle
de la nature de ce sentiment. Est-il éducable ou corruptible ? A-t-il une
origine strictement physique, ou est-il en partie intellectuel ?
Corrélativement, quel est statut de l’idée de beauté : innée ou adventice ?
simple ou complexe ? L’esthétique déborde ainsi largement le cadre
traditionnel de la poétique ou d’une philosophie de l’art : les divers
essais sur le goût ou traités de la beauté s’intéressent tout autant à
l’art qu’à la décoration, aux belles manières, à l’élégance d’une
discussion ou d’une démonstration mathématique. La philosophie du goût est
ainsi tout autant une esthétique qu’une éthique et une théorie de la
société. Les projets poétiques n’ont toutefois pas totalement disparu,
comme le montre *Les beaux-arts réduits à un même principe* (1747) de
l’abbé Batteux. Par ailleurs, la question de savoir comment s’articulent le
goût et le génie, chez un auteur comme Diderot, témoigne du désir
d’articuler les réflexions esthétiques sur la reconnaissance de la beauté
d’une part, et la pensée de la création artistique d’autre part.

Alors que l’esthétique française des Lumières avait été surtout influencée
par la philosophie anglaise (songeons par exemple à la lecture diderotienne
de Shaftesbury et d’Hutcheson), l’esthétique française post-révolutionnaire
et romantique est caractérisée par la réception de l’œuvre de Kant, à la
faveur d’auteurs comme madame de Staël, puis par celle de l’esthétique
hégélienne (on sait qu’en 1823, Victor Cousin avait pris en note le cours
d’esthétique de Hegel à Berlin). L’œuvre de Schopenhauer se diffusa plus
tardivement, principalement par le biais d’écrivains comme Huysmans. À côté
d’auteurs néoclassiques qui poursuivent le projet d’une philosophie de
l’imitation artistique dans la lignée de l’abbé Batteux (en particulier
Quatremère de Quincy), l’esthétique française devient une philosophie des
formes artistiques, toute la question étant de savoir si ces formes sont à
comprendre de manière néokantienne comme des catégories, ou s’il s’agit des
formes mêmes de l’être. La double influence du positivisme comtien
(Hippolyte Taine) et du darwinisme (Lucien Bray) confère à ces
interrogations une prétention scientifique, à laquelle s’oppose une
conception plus spiritualiste de l’art, qui culmine dans le bergsonisme. À
maints égards, la première moitié du xxe siècle reste dans le prolongement
du siècle précédent. Une première branche de l’esthétique française est un
néokantisme, enclin à une recherche scientifique sur les catégories
esthétiques (Victor Basch, Charles Lalo, Raymond Bayer, Etienne Souriau).
Une seconde branche de l’esthétique française se caractérise par un certain
spiritualisme, dans une version hégélo-bergsonienne (Henri Focillon) ou
néothomiste (Jacques Maritain, Etienne Gilson).

L’après-guerre constitue le tournant majeur de l’histoire de l’esthétique
française au xxe siècle, avec la découverte de la phénoménologie et de
Heidegger par des auteurs comme Sartre, Merleau-Ponty et Dufrenne. Une
seconde génération de phénoménologues français, comme Henri Maldiney,
Michel Henry et Jean-Louis Chrétien, en poursuit le projet jusqu’au
xxie siècle.
Des auteurs comme Lyotard ou Deleuze proposent des synthèses originales
entre esthétique phénoménologique et esthétique marxiste pour le premier,
esthétique phénoménologique et esthétique bergsonienne pour le second.

L’esthétique phénoménologique et néoheideggerienne resta hégémonique en
France jusque dans les années 1980, au cours desquelles des philosophes
s’engagèrent dans la diffusion de la philosophie analytique de langue
anglaise (l’anthologie de Danielle Lories *Philosophie et analytique* date
de 1988, la traduction de *Langages de l’art* de Nelson Goodman par Jacques
Morizot de 1990). Un théoricien de la littérature comme Gérard Genette
(*L’œuvre
de l’art*, 1994-1997) a particulièrement contribué à l’instauration d’une
philosophie analytique française de l’art. Le début des années 2000 est
caractérisé par une seconde réception de l’esthétique américaine, au-delà
des strictes bornes de la philosophie analytique : songeons à la traduction
de *L’Art comme expérience *de John Dewey sous la direction de Jean-Pierre
Cometti, ou aux travaux de Sandra Laugier sur Stanley Cavell.



Les communications pourront s’interroger :

·       Sur des œuvres singulières de l’esthétique française, en tant
qu’elles sont significatives d’une étape de son histoire, marquent une
césure, ou s’écartent des œuvres qui lui sont contemporaines.

·       Sur la périodisation de l’esthétique française.

·       Sur la réception et la reformulation française de thèses et
d’œuvres étrangères.

·       Sur les particularités de l’esthétique française dans l’esthétique
internationale.

·       Sur l’actualité de l’esthétique française.




*Comité scientifique *:

Marc Cerisuelo, Pr. U. de Paris-Est Marne-la- Vallée

Alexandre Gefen, Directeur de recherche, CNRS – U. Paris 3

Maud Pouradier, Mcf, U. de Caen

Carole Talon-Hugon, Pr. Sorbonne Université



*Modalités de soumission*

Les propositions, rédigées en anglais ou en français, doivent comprendre :

·       la thématique retenue

·       le nom de l’auteur ou des auteurs

·       une présentation succincte de l’auteur ou des auteurs (100 mots
maximum)

·       le titre

·       un résumé de 300 mots maximum

·       une liste de mots clés (5 maximum)

·       une bibliographie essentielle

·       l’engagement écrit et signé à s’acquitter des droits d’inscription
de 50 euros au cas où la proposition serait retenue. Ils donnent droit à la
participation au colloque et à la gratuité des déjeuners. NB : Les droits
d’inscription des membres de la Société française d’esthétique à jour de
leur cotisation sont de 25 euros (pour devenir membre, s’inscrire sur le
site web de la SFE http://www.s-f-e.org



Elles seront envoyées au format pdf à Talon-Hugon : *c.talonhu...@gmail.com*
<c.talonhu...@gmail.com>

Date limite d’envoi des propositions : 25 avril 2022

Les réponses seront communiquées le : 30 avril 2022

Les communications, d’une durée de 30 minutes, seront tenues en anglais ou
en français. Aucun service d’interprétariat ou de traduction ne pourra être
fourni. Les frais d’hébergement et de transport sont à la charge des
participants.

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https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        

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