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© L'Illustré; 21.12.2005; numéro 51; page 36 Le reportage «La Suisse est désignée pour être le paradis sur Terre» La folle utopie du rajah Felix Kaegi Couronnés d'or, ils se déplacent en Cadillac de palace en palace dans le but proclamé de faire de la Suisse un havre de paix. Quel sens donner à l'opération troublante lancée à Genève par les émissaires de Maharishi, le père de la méditation transcendantale? Enquête. Texte: Françoise Boulianne Photos: Claude Gluntz Quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt, dit le proverbe. Parfait. Mais qui est le sage et qui est le fou, dans cette affaire? Les militants de Mai 68 voulaient raser les Alpes pour voir la mer. Trente-sept ans plus tard, les émissaires de Maharishi Mahesh Yogi, autrefois gourou des Beatles, veulent raser Genève pour voir la paix, le bonheur, la prospérité. Faut-il rire de leurs couronnes, de leurs limousines et des palaces qu'ils affectionnent? Ou alors faut-il prêter attention à leur message provocateur, somme toute alléchant en cette période de crise majuscule, d'autant qu'il est porté par des millions d'adeptes fidèles de la méditation transcendantale (MT), à commencer par David Lynch ou Clint Eastwood? Dans le doute, nous avons emboîté le pas à ces drôles de rajahs aux joues roses venus de Zurich, de Londres et de New York prêcher la bonne parole en Suisse romande. Acte I, 14 décembre, au Lausanne Palace Rendez-vous avec Felix Kaegi, rajah de Suisse. Première surprise: sa majesté a de l'humour. Interrogé sur sa couronne, qu'il arbore avec la timidité d'une championne de décathlon se glissant pour la première fois dans une robe du soir, il admet volontiers qu'elle n'est pas très confortable et qu'il l'enlève pour dormir. Cet homme au destin surprenant explique qu'il est né à Saint-Gall en 1954, l'année où Françoise Sagan publiait Bonjour tristesse et Boris Vian chantait Le déserteur. Fils d'un photographe, qui a établi plus tard sa boutique à Stäfa, sur les rives du lac de Zurich, il a eu son premier flash à 14 ans, en feuilletant le magazine Salut les copains. «Les Beatles posaient avec leur gourou indien, dit-il. En quête de valeurs que je ne trouvais pas dans mon village, j'ai punaisé la photo sur le mur de ma chambre. Maharishi Mahesh Yogi est devenu le symbole de ce que je cherchais.» De fil en aiguille, Felix entre en contact avec le fondateur de la MT. Son apprentissage de chimiste terminé, il jette aux orties son diplôme et les aspirations étriquées de son milieu pour aller suivre l'enseignement de son maître. Trente ans plus tard, le voici rajah de Suisse, fraîchement formé à son rôle de roi - en Hollande, où vit Maharishi -, en compagnie de 21 autres rajahs de différentes régions du monde. Il est flanqué d'une ravissante épouse, Mona, nommée mère du domaine du rajah de Suisse. Fille de riches adeptes de la MT, d'abord formée comme styliste, elle est devenue professeur de méditation et naturopathe à Zurich. Fier de ses succès, son mari précise qu'en six ans, elle a initié plus de 1000 nouveaux pratiquants. Aussi chaleureux que soucieux de bien faire, tous deux expliquent longuement leur projet, ce qui allume plein de petites étoiles dans leurs yeux candides. «Reconstruire Genève en respect avec les lois de la nature apportera à cette cité la paix, le bonheur et la prospérité, ce qui permettra de montrer la voie au monde», disent-ils en résumé. «Nous devons tout faire pour prévenir une prochaine guerre, précise Felix Kaegi, qui médite huit heures par jour pour stimuler les forces nécessaires à sa mission. Grâce à ses traditions de paix et de liberté, la Suisse est naturellement désignée pour devenir le paradis sur Terre. Ce qui lui manque, c'est de comprendre les bienfaits de la méditation, qui dissout notamment les peurs et les conflits, ainsi que les principes de la science védique, mère de toutes les connaissances.» Est-ce au nom de ces principes qu'il s'est établi au Lausanne Palace et roule en limousine? «Notez que je n'ai ni yacht ni avion privé à vous montrer, sourit-il encore. L'argent n'est pas sale en soi, le pouvoir et le confort non plus. Ce qui compte, c'est comment on l'obtient et ce qu'on en fait. Un roi doit assumer un rôle parental, et s'assurer que personne ne souffre dans son royaume. Pour cela, il lui faut de l'argent dans sa trésorerie.» Acte II, 15 décembre, hôtel Président Wilson, Genève Les rajahs ont fastueusement lancé leur conférence «Reconstruire Genève en ville créatrice d'une destinée heureuse» au moyen de pleines pages d'annonces publiées dans la presse locale. Mais ils n'ont séduit qu'une vingtaine de curieux, qui les attendent dans le salon Neptune du palace où ils débarquent, sans tridents mais couronnes au front. Documentation luxueuse, traduction simultanée - tous les orateurs s'expriment en anglais, certains par écran interposé -, jus d'orange et petits fours. Grand four aussi. Au bout d'une heure et demie de discours soporifiques visant à établir que la recherche scientifique occidentale et la connaissance védique orientale se conjuguent pour démontrer que Genève doit être rasée, et le sera, la majorité de l'assistance s'est enfuie. Imperturbable, le caméraman du mouvement fixe les rajahs et leurs épouses sans jamais se retourner sur la salle désertée. Les images sont retransmises dans le monde entier, nous dit-on, grâce aux réseaux de télédiffusion de Maharishi Mahesh Yogi. Quelle est la part de sagesse, de mystification et de marketing dans cette opération? La conscience professionnelle d'un journaliste n'étant décidément pas à la hauteur de la conscience universelle prônée ici, nous levons le camp sans même espérer de réponse. Acte III, 15 décembre, au sortir de la conférence C'est compter sans les deux professeurs genevois de méditation transcendantale qui, dans les couloirs du palace, repèrent au quart de tour notre perplexité. Des questions? Oui. Une tasse de café? Oui. «Les rajahs, cette conférence, tous ces développements nouveaux nous surprennent aussi, avouent sans ambages Leonard Stein et Sophie Tochon, qui ont pourtant trente ans de pratique derrière eux. On pourrait presque parler d'un coup de massue.» Confiants toutefois, ils se souviennent. «En 1975 déjà, alors qu'un million d'Américains avaient été initiés à la MT, Maharishi avait choisi d'aller plus loin et de remettre à l'ordre du jour les techniques ancestrales de lévitation, ou vol yoguique, ce qui avait perturbé pas mal de monde.» Agé de 88 ans, le maître indien sent-il sa fin venir et essaie-t-il de consolider ainsi son empire? «Peut-être, admettent-ils. Mais le rôle d'un maître n'est-il pas de choquer les esprits pour les sortir de leur torpeur? Un sage comme lui ne peut tout simplement pas être au même niveau que nous, sans quoi il n'aurait rien à nous enseigner.» L'idée de raser Genève, et après elle Zurich, Bâle, Paris ou encore New York, est-elle une stratégie pour attirer l'attention? «Pour initier les changements nécessaires dans la vie des villes, dont chacun peut constater qu'elles ne permettent pas l'épanouissement de leurs habitants, il faut bien indiquer le but poursuivi, explique Leonard Stein. C'est ainsi qu'il faut comprendre ce projet. D'ailleurs, quel architecte n'a-t-il pas rêvé de cités plus radieuses, Le Corbusier en tête?» La MT est-elle en train de devenir une secte et l'argent son moteur? «Des dizaines de milliers de personnes pratiquent la méditation transcendantale en toute intimité, sans jamais assister à une de nos réunions, objecte Sophie Tochon. Cette technique est juste une prise pour se brancher deux fois vingt minutes par jour sur le cosmos. Elle vise à rendre les pratiquants autonomes, et non pas dépendants, à entrer en contact avec les vraies valeurs de la vie. Aucune cotisation n'est perçue et le cours d'initiation, qui coûte actuellement 2900 francs, assure un suivi à vie à tous ceux qui le souhaitent.» Soucieux de mieux percevoir les attentes des citoyens de son royaume, le rajah Felix Kaegi nous a demandé par e-mail nos conclusions quant à la conférence dont il était l'hôte, jeudi dernier, à Genève. Cela l'honore. Les voici, respectueusement, sous forme de proverbe encore: qui vivra verra. F. B. Projets Grandioses et contestés La Suisse vue par Maharishi Les initiateurs de la méditation transcendantale ont des ambitions pour les villes, à commencer par Genève, et pour la campagne, comme ici dans le Jura. Redécouverts par les chercheurs de Maharishi, les principes de l'architecture védique exigent des maisons orientées est-ouest et une grande attention portée à la topographie des lieux construits, cours d'eau, relief, axes de communication. Cela seul, à leurs yeux, permettra aux villes comme Genève de tourner le dos à toutes les ambiances délétères qui pèsent sur leurs citoyens. Visant une meilleure qualité de vie, les experts du mouvement se sont aussi intéressés aux «lois naturelles», pour promouvoir l'agriculture biologique, l'enseignement de la méditation aux écoliers et un cadre de vie permettant d'observer cette parfaite source d'inspiration qu'est la nature. Déjà à la tête d'un immense quartier général à Seelisberg, près de la plaine du Grütli, et d'une vingtaine de centres en Suisse, ils ont le projet d'installer, sur 15 hectares de terrain à Vendlincourt (JU), un grand complexe de remise en forme. Des oppositions se font jour, mais le ministre jurassien Jean-François Roth semble plutôt partant: au nom de quoi bouder 25 millions d'investissements et une quinzaine d'emplois? Illuminés par leur mission Départ triomphal pour la conférence sur la reconstruction de Genève. Le rajah Felix Kaegi, de Suisse, et son épouse, Mona, précèdent, sur les escaliers du Lausanne Palace, le rajah Paul Potter, de New York, et son épouse, Susie. La Cadillac est avancée Pour plus de confort, rajah Felix, ses homologues de New York et d'Angleterre et leurs épouses se déplacent dans leur limousine six portes immatriculée dans le canton d'Uri. La porte la plus propice Les trois rajahs ont choisi d'entrer par l'est à l'hôtel Président Wilson, selon les préceptes védiques qu'ils vont présenter lors de leur conférence sur la reconstruction de Genève. Assistance clairsemée Malgré le battage publicitaire, seuls quelques curieux se sont déplacés pour entendre les rajahs et les experts des sciences védiques. Mais, grâce aux canaux de diffusion de Maharishi, leurs propos trouveront écho dans le monde entier. Le soutien des stars Père de la méditation transcendantale, Maharishi a des projets pharaoniques. Le cinéaste David Lynch tente actuellement de récolter 7 milliards de dollars pour édifier des Palais de la paix. En choisissant Maharishi comme gourou, les Beatles - ici avec Mia Farrow et Donovan -, ont lancé une mode suivie par des millions d'Occidentaux et quelques stars dans le monde. Céline Dion. David Lynch. Stevie Wonder. Clint Eastwood. Unis dans la spiritualité Rajah Felix et son épouse, Mona, ici dans un salon du Lausanne Palace, pratiquent la méditation et le végétarisme depuis de longues années, pour cultiver un niveau de conscience élevé. Le nouveau plan de Genève. Le terrain visé à Vendlincourt... ... pour créer un centre dédié à la méditation et à la remise en forme. ------------------------ Yahoo! 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