Selon Mathieu Husson le 24/06/09 00:05:

> Par ailleurs le dégroupage actif permettrait du vrai multi-opérateur et non
> un opérateur triple play nous fournissant tous les services; cela
> permettrait aussi l'arrivée de nouveaux contenus.

La belle affaire. Sur le DSL, ainsi que sur les quelques DSP FTTH, on voit
ce que ça a donné.

Très peu de marge de différenciation sur l'ADSL, et autant d'usines à gaz
qui ne s'insèrent pas harmonieusement dans le réseau qu'il y a de DSP.
Résultat, aucune chance de voir débarquer des opérateurs qui
structurellement raisonnent à l'échelle nationale, car justement, on a pas
trouvé mieux pour optimiser les coûts (et in fine les tarifs proposés aux
abonnés finals) et disposer de la taille critique nécessaire pour pouvoir
peser dans les négos vis à vis des détenteurs de contenus / équipementiers /
industriels hardware.

Et désolé de le dire, mais sur du dégroupage actif, entre rester chez FT qui
elle dispose d'une offre réplicable nationalement et plutôt robuste et
tenter l'aventure chez n DSP à gérer individuellement, à moins de disposer
d'une armée mexicaine peu regardante à la dépense, le choix est vite fait.

Ne mélangeons pas les genres : si l'intervention publique est légitime et
justifiée pour servir de relai ou de facilitateur à l'initiative privée,
elle doit se borner au plus petit dénominateur commun, en l'occurrence les
infrastructures de génie civil (conduites / fourreaux / appuis aériens /
infrastructures d'accueils & bâtiments), à la rigueur du passif uniquement
si cela permet de répliquer au niveau local ce qui est disponible plus
globalement.

Mais par pitié, surtout pas d'actif ou d'architecture restreignant
l'éventail des possibilités.

 
> Enfin 4 fibres par abonnés,

Ce qui est préconisé, ce n'est pas du quadrifibres, c'est du multifibres (ie
n>1) en fonction des retours obtenus par le premier opérateur fibrant une
zone. Et que cela ne remet nullement en cause le principe de mutualisation
défini par la LME, c'est à dire que chaque opérateur disposant d'un accès à
un abonné doit le mutualiser avec tout opérateur à même d'accéder au point
de concentration de l'accès ainsi mutualisé.

Et que donc, dans le cas d'un immeuble Carré Orange ou Carré Rouge sur
lequel seul Free n'aura demandé de la fibre surnuméraire, un 3eme opérateur
qui se manifesterait à l'issue du déploiement et qui souhaiterait ainsi
accéder à cette infrastructure aura le choix entre s'adresser au Carré s'il
tient vraiment à y aller par le PMI soit à Free qui lui proposera ainsi,
depuis le NRO, l'accès non seulement à l'immeuble ainsi desservi mais
également la possibilité de toucher tous les autres immeubles desservis par
le NRO en question (modulo redevances appropriées, le modèle économique
initialement retenu va être prochainement précisé pour tenir compte des
nouvelles orientations ainsi dégagées par l'ARCEP). Idem pour le 4eme
opérateur, le 5eme, etc... ce qui ne remet nullement en cause la possibilité
d'émergence d'acteurs locaux ou spécialisés.

Dans la pratique, comme le dit Rani, cela sera du bifibre au sens bi-accès
car les deux points de mutualisation à ce stade sont le pied d'immeuble et
le NRO.

Sachant qu'au final, y compris dans des zones censées être denses (à 50m du
periph, on se retrouve tout de suite dans des zones mixtes, ie mêlant dans
une même rue habitat individuel et collectif, adduction souterraine et
aérienne), on voit mal le pied d'immeuble s'imposer en tant que mode d'accès
nominal quand on voit le bordel sur le terrain lorsqu'il s'agit de poser un
boitier en façade, sur trottoir ou sur poteau. Où FT découvre que la
servitude de façade et de passage dont pouvait se prévaloir l'administration
n'a plus lieu d'être pour l'établissement de nouveaux réseaux. Et qu'en plus
il faut payer des redevances pour ces babioles.

Ca a été le cas sur le cuivre, où très vite (ie fin des 70's / mid-80's),
confrontée au bordel d'accès aux immeubles / tenue du référentiel réseau /
tenir les délais de production & SAV dans les zones denses l'administration
a fini par précâbler une bonne fois pour toutes les SRI / SRZ pour passer en
distribution directe afin d'effectuer le brassage à titre principal au NRA,
à titre subsidiaire à la SR.

Pourquoi en serait-il autrement sur l'optique, où à peu de choses près, il
s'agit du même type d'opération ?

Sauf à vouloir relancer le marché des barbouzes en tout genre dont
l'activité va être grandement facilitée avec tous ces petits boitiers
facilement accessibles (bon, OK, à condition d'avoir accès au référentiel,
mais en la matière, c'est le genre d'infos qui peut s'obtenir facilement
quand on est débrouillard).


Alec, 
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