François,

Le 07/10/2018 à 15:17, François Lacombe a écrit :
>> Quinze ans plus tard, on a les Fake News, les atteintes aux
>> "démocraties", l'attaque industrialisée de la vie privée> Qui restent autant 
>> d'artefacts faisant du partie du paysage.
> On a aussi de formidables outils pour mieux collaborer, rapprocher les
> gens, accélérer la recherche scientifique et sa diffusion.
> Ce qu'on est justement entrain de faire tient :)

Je suis d'accord sur les impacts positifs réels, mais la couverture
médiatique des fruits pourris par rapport à celle des meilleurs crus est
très disproportionnée.

> Qu’inclus-tu dans "botte de fourreaux"? Du PE, du PVC, enrobé ou non?
> Sur chaussée recouverte, chemin en terre ?

Creusement de tranchée traditionnelle à 80cm sous enrobé simple,
3xLSTø45, L2T tous les 80m. Autant dire _très_ approximatif, et plutôt
baissier, mais je ne peux pas sampler que sur du GC d’agglomération non
plus.

Dès que tu as du béton entre le remblai et l'enrobé, du pavage ou des
bottes plus importantes, les coûts explosent, mais on a plus de raison
de construire de telles capacités vu la densité des câbles fibre.
> Des devis que j'ai pu lire, on va être entre 30k€ et 150k€ du km, hors
> études et entretient.
> On ne challenge pas assez ces couts au quotidien et comme tu le pointes
> tout ça se décide dans une opacité des plus complètes, et surtout sans
> retour d'expérience des précédents.

J'ai déjà vu des devis à 240€/m, hors zones ABF. Donc le spread est
énorme, et hors heuristique tenant compte des données cadastrales et
architecturales, tu peux pas prévoir sans piquetage. Et l'empreinte
carbone du chantier dépend vraiment des moyens de l'intervenant.

Pour ce qui est de l’efficacité carbone des travaux, c'est la question
de la gestion des plannings entre concessionnaires du domaine public, ce
que les concédants ne sont pas contraints à gérer actuellement en
France, et je pense que c'est responsable d'une bonne moitié des
émissions de GES liées aux infras.

>> On a à peu près 350 000 km de fourreaux en France (Sénat, 2013)…> Quels ont 
>> été les réseaux auscultés pour établir ce chiffre de 350 000 km?

Le Sénat n'a pas publié sa méthodologie, mais ça correspond au linéaire
"comptabilisé mais non systématiquement déclaré" par Orange au titre du
transfert en 96.

> L'alinéa 22 de l'article L32 du CPCE défini d'ailleurs un large cadre pour
> les infrastructure d'accueil.
> Il faut inclure les caniveaux du réseau ferré, y compris celui qui n'est
> plus en exploitation, les conduites d'eau abandonnées (puisque non
> acheminant de l'eau destinée à la consommation d'après l'article
> ci-dessus), etc
> Qualitativement je pense que c'est bien plus que 350 000km.

Oui, mais le long-haul et la boucle locale sont deux animaux bien
différents dans ce contexte : il y a de la recherche d'optimalité des
CAPEX sur le long-haul (quoi qu'on en fait plus, ou alors en externalité
structurelle).

>> Le dépassement des pics hydrocarbures et le réchauffement climatique ont
>> énormément d'effets directs et indirects sur nos activités.
> Ne serait-ce parce qu'ils menacent directement les infrastructures en place.
> Bien penser qu'en ce moment on est en temps de paix et avec relativement
> peu de crises majeures à gérer.
> Les SI actuels ne sont pas pensés pour la gestion de crise.

Où en sont tes données sur les délais de réparation des PMZ câlinés par
des bus ? Est ce qu'on a des stats sur l'incidentologie en GC inondé par
les dernières crues à Nice et en IdF ? Quid des coûts et délais de
reconstruction à Saint Martin et Saint Barth ?

>> Sur l'infrastructure, l'augmentation des occurrences de phénomènes météo
>> extrêmes va réduire significativement la durée de vie des
>> infrastructures de boucle locale. Qu'on soit bien clairs : l'immersion
>> d'un PMZ ou d'un BPE mal fermé, c'est 100% de pannes et un remplacement
>> complet obligatoire.
>>
> 
> Il n'y a pas que les boucles locales, le long haul est amplifié < 100km.
> Peut-on vérifier que la redondance électrique est bonne sur ces sites
> aujourd'hui? (Spoiler : non).

Les long-haul sont globalement redondés et bien gérés, c'est moins
problématique que la boucle locale car les valeurs en jeu donnent des
marges conséquentes, suffisantes pour gérer les risques à fort surcoûts
ponctuels.

> Et sur les dispositifs étanches, tout est plutôt bien prévu au départ.
> C'est à l'exploitation que ça pêche, puisque si l'intervenant ne prend pas
> le temps de restaurer l'étanchéité une fois son intervention terminée,
> c'est comme si rien n'était fait.
> Voir ici par ex:
> https://twitter.com/DorianGaliana/status/1035192262760779776

C'est bien mon argument : à sous-investir sur le déploiement par cascade
de sous-traitance déresponsabilisée et malformée, on crée un risque
financier à moyen terme qui aura aussi des causes et conséquences
environnementales.

>> La somme des coûts énergétiques et environnementaux des infrastructures
>> rendent évident que le modèle européen de concurrence par les
>> infrastructures est d'une connerie sans nom. On gagnerait à être un des
>> premiers pays à le remettre en cause pour les bonnes raisons.
> +1 et travaux = fourreaux

Pas systématiquement non plus, ça dépends des infras préexistantes et de
leur état et accessibilité (commerciale essentiellement).

En clair : les tarifs abusifs des concédants autoroutiers ou
ferroviaires font qu'on a tendance à reconstruire en parallèle en DPR,
on devrait vraiment revoir les tarifs et modalités d'intervention.

@+

-- 
Jérôme Nicolle
+33 6 19 31 27 14


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