Bonsoir,
Je viens de lire un post sur le blog de l'ISC (Internet Systems
Consortium) à propos d'une annonce faite au Black Hat avant hier et à
la DefCon hier : l'introduction d'un système de notation de la
réputation des noms de domaines : DNS RPZ.

Voici le post: https://www.isc.org/community/blog/201007/taking-back-dns-0

Je me permets de contacter la liste pour relayer l'information d'une
part, et que nous puissions discuter de cette technologie et de son
intérêt (ou plutôt l'absence d'intérêt, à mes yeux) d'autre part.

J'ai beau me torturer, je ne vois pas le moindre intérêt à cette idée
: les DNSBL n'ont jamais réussi à juguler le Spam (causant plus de
problèmes qu'autre chose (cf.
http://www.mail-archive.com/fr...@frnog.org/ conversation sur les
antispams), sans parler de la déléguation de sa politique d'email à
des inconnus), et pourtant, ils veulent reprendre cette idée afin de
permettre la notation des noms de domaines et ainsi limiter les
méfaits des "bad guys".

Dans la série des problèmes adressés par cette techno, je vois, de
prime abord le contenu reconnu universellement illicite (13yo.xxx et
autres sites contenant des images que nous ne souhaitons pas voir (?))
et également le phising.

Concernant les sites à caractères innopportuns (oui, je tourne autour
du pot, mais je ne compte pas prononcer ce mot, affiché trop souvent
comme porte-étendard, voire seul mal sur Internet (avec le piratage,
évidemment) (http://www.cleanternet.org/ )), nous le savons tous,
bloquer le nom de domaine ou la récursion n'est pas une solution pour
stopper la diffusion (pour peu que des noms de domaine soient
utilisés, ce dont rien n'est moins sur) ; déjà que bloquer les IP ne
sert à rien puisque les sysadm s'occupant de ce genre de réseaux sont
tout aussi capables que nous de mettre en place des solutions
d'hébergement multi-site robustes, avec l'avantage d'utiliser des
botnets, donc autant dire des milliers de sites (Tiens d'ailleurs,
personne a envisagé de tenter l'hébergement de son site sur un botnet
? ^^ ca coute certainement moins cher qu'un
rps/kimsufi/dedibox/digicube).

Concernant le phishing – même si je ne suis pas spécialement d'accord
avec son approche, puisqu'il arrivera bien un jour où, acculés, ils y
viendront – Stéphane Bortzmeyer a publié un billet sur son blog à
propos du typosquatting (en l'occurence avec des IDN) et de son manque
totale de nécessité vis à vis du phishing (
http://www.bortzmeyer.org/idn-et-phishing.html ) .
En effet, M. Michu, en bon luser, ne vérifie pas le nom de domaine
employé avant de saisir ses informations personnelles.
La solution globale au phishing n'a pas encore été trouvée (HTTPS ne
résout rien ; M Michu ne regarde pas plus son certificat que son URL ;
du moment que la barre est verte (!) avec le petit cadenas, c'est bon,
il met son numéro de CB), mais plusieurs technologies s'occupent déjà
de cela, comme elles peuvent ; rajouter une autre technologie ne sert
réellement qu'à justifier le temps passé en réunion improductive.

On voit donc bien que ce genre de technologie n'apportera rien : le
problème est ailleurs ; à mon sens, il se situe au niveau des
registrars ; mais ça, ce n'est peut être pas politiquement correct de
l'annoncer ouvertement de leur part.

"Oh, mon dieu ! Mon nom de domaine à 5 euros a une mauvaise réputation
! Foutu DNS RPZ ! Je vais encore devoir en acheter un autre ! Ils
viennent de me faire perdre 1/10000 de mon chiffre d'affaire ! Trop
dur !" se diront les hameçonneurs, exactement comme les spammeurs le
disent depuis que le domain-tasting a été supprimé.

Une solution qui me parait viable serait tout simplement de renforcer
le contrôle identitaire à la délégation d'un nom de domaine (notez
l'emploi du terme délégation et non achat), par injonction de l'IANA
et consort auprès des TLD. Si une personne physique ne peut plus
enregistrer de nom de domaine pendant une période de X années après un
abus constaté et que l'ensemble de ses noms de domaines sont repris
par les registres en cas de faute, mathématiquement le nombre de
domaines malicieux va être appelé à descendre. Afin d'empêcher la
réservation massive (pour une campagne de spam, au hasard), la limite
serait également imposée sur la quantité de noms de domaines
réservables sur une période donnée.

On résoudrait par ailleurs en parti le problème du Spam, si l'on
forcait l'emploi des solutions anti-spoofing comme SPF (avec
limitation du nombre de cibles maximum) ou DKIM reposant toutes les
deux sur l'emploi de DNS.
Si je spam, on me reprend mes domaines et je ne peux plus en demander
d'autre => je ne peux plus spammer puisque je n'ai pas la possibilité
de configurer des records DNS et qu'ils sont indispensables à la
livraison de mes courriers.
Si les grands webmail (plouf plouf live, gmail, yahoo) se mettent à
appliquer ce genre de politique, on peut être sur de voir une adoption
assez rapide et radicale.

Bref, après cette digression sur le spam, et pour en revenir au sujet
initial, ai-je manqué une étape ? Quel est votre avis sur DNS RPZ ?

Cordialement,
Florian MAURY
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