Je pense que c’est un sujet intéressant, parce qu’il nous permet de réfléchir, 
par effet de miroir, à ce qui fait les spécificités de l’Open Source, notamment 
dans le logiciel.



> Le 29 déc. 2020 à 11:28, Marc SCHAEFER <schae...@alphanet.ch> a écrit :
> 
> Dans ce cas précis, une partie des recherches covid-19 a été mise
> à disposition à la communauté: p.ex. le séquençage du virus par
> les Chinois [1].

Open Source, signifie « open source » — les bonnes pratiques sont claires. Tous 
les éléments techniques et légaux doivent être mis à disposition pour une 
utilisation libre (dans les limites de la licence).

> 
> Beaucoup de recherches ont été mises en libre accès, y compris par
> les horribles éditeurs.
> 
> Effectivement, il y a des mouvements pour mettre les vaccins dans le
> domaine public [2].

En effet c’est significatif.

> 
> Et je trouve intéressant cette analyse du code du vaccin: j'espère juste
> que la magouille pour passer outre le système immunitaire (molécule PSI
> remplaçant une autre) ne sera pas trouvée par un virus :->
> 
> C'est une interprétation politique. Pour se faire un second avis,
> médical cette fois, écouter par exemple cette vidéo:
> 
>   https://www.youtube.com/watch?v=xmGaLM6ltW8
> 
> En deux mots: aucun raccourci n'a été effectué, et les tests effectués
> sur des dizaines de milliers personnes montrent que le vaccin est
> efficace. La vaccinovigilance continue et les instructions seront
> adaptées au fur et à mesure que des contre-indications rares
> apparaissent.
> 
> Voir aussi ce schéma: 
> 
>   https://pbs.twimg.com/media/EqRjzCFXUAs71Rc?format=jpg&name=large 
> <https://pbs.twimg.com/media/EqRjzCFXUAs71Rc?format=jpg&name=large>
C’est là la différence fondamentale avec le logiciel. Avec le logiciel a) nous 
connaissons un peu le sujet b) on peut facilement vérifier les affirmations, en 
faisant des tests.

Vu que nous ne sommes pas (dans l’ensemble) ni médecins ni biologiste et 
incapables de tester l’information qui nous est fournie, il est imprudent de 
rentrer dans les questions médicales ou biologiques. Si A fait de la science, 
mais que B ne peut pas vérifier ce que dit A mis à part citer de la littérature 
ou des autorités, alors tout ce que dira B sera des opinions.

Dès lors affirmer entre nous que le vaccin ne marche ou ne marche pas, dans ces 
conditions, serait du débat d’opinions (non-scientifique), agrémenté 
d’arguments d’autorité.

En revanche, chacun de nous est légimité à avoir des avis moraux ou idéaux, et 
les exprimer.

Indépendamment de savoir si les tests ont été suffisants ou non (ce que seul 
des spécialistes pourraient évaluer et qui a fortiori ne sera certain que dans 
quelques mois voire quelques années), on peut discuter pour savoir s’il était 
justifié d’appliquer des procédures politiques et administratives d’urgence. Si 
on parle de principe de précaution, il faut se garder, en testant des 
médicaments, non seulement de ce que nous ne savons pas, mais de ce que nous ne 
savons pas que nous ne savons pas.
 
Ceci est valable pour le logiciel. Mais voilà, pour le logiciel, les phénomènes 
se déroulent à des vitesses extrêmement rapides, et la probabilité qu’un défaut 
se révèle après la première seconde, minute, heure, jour, etc. décroît 
exponentiellement.

Il n’en va pas de même pour les processus biologiques humains, et à fortiori 
les écosystèmes. Donc on peut dire tout ce qu’on veut qu’on a testé, 
contre-testé et sur-tester, on ne peut pas gagner du temps sur les processus 
biologiques et les écosystèmes.

Tout cela pour dire que de vouloir comparer, la publication d’une partie des 
recherches sur le COVID-19 à du logiciel open source est une métaphore qui ne 
tient pas vraiment la route. 

Tout le modèle d’affaires de la grande industries pharmaceutique est fondé sur 
les brevets.

Je ne me suis pas trop inquiété quand Microsoft a repris github — parce que 
justement nous étions capables de tester et évaluer le comportement de github. 
Mais pour le moment, tous ces jolis schémas sur les vaccins COVID-19 sont pour 
nous des actes de foi, car nous ne pouvons pas vérifier si a) le schéma 
correspond vraiment à ce que cela devrait être légalement b) le schéma est 
effectivement appliqué dans la pratique c) le schéma n’omet pas des éléments 
qui seraient essentiels pour comprendre le système.


La prudence est d’être comme Saint-Thomas. Si on ne fait pas confiance à 
Microsoft, a fortiori on ne verrait pas comment on pourrait faire confiance à 
Pfizer — qui a déjà eu plusieurs affaires judiciairs graves au passage non pas 
pour abus de position de marché, mais pour fraude contre la santé publique 
(voir affaire du Département américain de la justice 
<https://www.justice.gov/opa/pr/justice-department-announces-largest-health-care-fraud-settlement-its-history>
 en 2009). Et à en croire un article de Bloomberg de l'époque Pfizer étaient 
des multirécidivistes 
<https://www.yumpu.com/en/document/view/7167355/big-pharmas-crime-spree-canadian-health-coalition>
  Ce n’est pas tout, en 2016, Pfizer remettait ça au Royaume-Uni 
<http://www.lessentiel.lu/fr/economie/story/le-geant-pfizer-condamne-a-une-lourde-amende-30535301>.
 Face à un tel casier judiciaire, on se demande comment on peut accepter ce 
qu’ils racontent sur parole. Et comme nous ne somme pas en mesure de tester, il 
vaut mieux mettre en suspens tout ce que même les médecins racontent, jusqu’à 
ce qu’on puisse le vérifier. Ou alors chacun peut y aller de son opinion s’il « 
y croit » ou « non », mais ce ne sera que des opinions ou des actes de foi.

Au risque de me répéter, nous pouvons vérifier des affirmations sur le logiciel 
et donc en parler avec une certaine rationalité. Nous ne pouvons pas vérifier 
les affirmations sur les vaccins. Et comme factuellement, Pfizer a déjà menti 
plusieurs fois, il faudrait faire preuve de beaucoup de foi pour les croire sur 
parole, sur ce coup-ci.

Bonne journée,
Laurent


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