Forum économique mondial à Davos (Suisse)
On réprime, puis on
discute?
Comme chaque année, le Forum Economique Mondial réunissait les
principaux chefs d'Etats, les représentants des multinationales, des ONG
«choisies» et des scientifiques «indépendants». Mais cette année, il y avait de
la contestation dans les flocons.
Mark Debreuck (*)
Dans la continuité de la contestation du nouvel ordre économique à Seattle,
plus d'un millier de manifestants de différents pays se sont rendus à Davos. En
dépit de l'interdiction de manifester, le cortège a pu franchir la plupart des
barrages, malgré quelques incidents (un policier blessé, les vitres d'un Mac
Donald brisées).
Finalement bloquée par une rangée de grilles et de policiers
spécialement armés, la manifestation a repris en sens inverse. L'essentiel du
cortège a alors décidé de manifester son mécontentement devant l'hôtel Sheraton,
où logeaient les personnalités invitées au forum. Après quelques tentatives de
forcing, les manifestants finissent par se disperser.
Pendant ce temps, le
chef de la brigade de police transmettait l'invitation de Klaus Schwab,
l'organisateur du Forum, à José Bové, qui se trouvait parmi les quelques
manifestants restés à proximité du dernier barrage. Ce dernier réclamait quant à
lui que Klaus Schwab accepte de se déplacer pour dialoguer avec l'ensemble des
personnes présentes. Après trente minutes d'attente, les forces de l'ordre
commençaient à reculer les grilles tout en ordonnant aux manifestants de ne pas
avancer. Les quelques manifestants tentèrent d'avancer . La réaction fut
immédiate: gazages, tirs de balles en caoutchouc quasiment à bout portant.
Le
déroulement de cette manifestation a plus que jamais montré l'arbitraire et le
cynisme des leaders économiques et politiques présents à ce forum. Au lendemain
de Seattle, il s'avère qu'il était primordial de participer à la consolidation
de ce contre-pouvoir citoyen.
(*) sur base d'un communiqué des membres de
Attac - Paris Nord-Ouest