G [M-net] Ely Ould Mohamed Vall :« Il est peu probab le que l'ancien parti au pouvoir revienne aux affaires »

Il n'en est rien. Dans tous les cas, cette question ne concerne pas les autorités de transition. Ceci dit, la question qui est toujours soulevée concernant les indépendants est une vieille question déjà traitée dans le cadre de la concertation avec les partis politiques et la société civile en fin d'année 2005. Les partis de l'ancienne opposition à l'ancien pouvoir ont, à cette occasion, exprimé leur volonté : celle de ne voir personne se présenter en indépendant. On sait que la concertation à l'époque qui comprenait donc l'ensemble de la représentation de la société mauritanienne, a opposé une fin de non-recevoir à cette façon de voir les choses. Aujourd'hui, à la veille d'une échéance électorale, les Mauritaniens vont se positionner politiquement. La scène politique, les partis politiques existants ne leur offrent pas forcément le choix dont ils ont envie. Ils ont en effet le droit d'aller se positionner comme ils entendent et de la manière qu'ils veulent. Cela est d'autant plus vrai qu'aujourd'hui, la scène politique est dominée par deux grandes tendances : l'ancien parti qui était au pouvoir et sa propre opposition qui en est, pour l'essentiel, ici. Je ne sais comment les Mauritaniens vont se positionner. Il y en a qui vont se positionner vers des partis centristes. Il y en a d'autres qui iront vers des indépendants. Par conséquent, ils vont certainement opérer des choix autres que ceux des anciens partis d'opposition et de l'ancien parti au pouvoir.

Donc, ce problème n'est pas un problème qui est opposable à la transition. Il est un problème entre les partis qui briguent le suffrage du citoyen et la volonté de ce citoyen de leur donner ce suffrage ou non. J'ai bien dit et je le dis : la transition ne reviendra pas sur ses engagements. La transition n'est pas concernée par cette question du choix des citoyens.

Mais, vous n'êtes pas hostile fondamentalement au renouvellement de la classe politique ?

Pourquoi voulez-vous que je sois hostile ? Il n'y a aucune raison que je sois hostile à un renouvellement de la classe politique, pas plus que je ne suis hostile à la fossilisation de ceux qui veulent rester fossilisés. Nous avons défendu des valeurs. Nous demandons aux Mauritaniens de s'inscrire dans ces valeurs par rapport à l'intérêt de notre nation. Si c'est sous le label de parti qu'ils vont le faire, ils n'ont qu'à y aller ; si c'est en indépendant, cela ne dépend que d'eux.

Dans tous les cas, ces valeurs fondamentales, je les ai indiquées. Je les ai toujours défendues et prônées. Mais, c'est une opinion personnelle et il n'y a aucune raison que quelqu'un se sente forcé, et qu'il croit que nous forçons des gens pour aller dans tel ou tel sens. Mais, c'est une question d'opinion. Et moi aussi, j'ai le droit d'avoir une opinion.

M. le président, si l'ancien parti au pouvoir revenait aux affaires à l'issue de ces élections, est-ce que vous considéreriez cela comme un échec de la transition ?

Personnellement, je pars du principe très simple que le choix du Mauritanien doit être respecté. Maintenant, en ce qui concerne votre question, je dois tout de suite vous dire que vous m'étonnerez, avec ce qui s'est passé en Mauritanie, que l'ancien parti revienne au pouvoir. Parce que tout simplement, je pense que la transition a quand même marqué de façon nette la vie publique et la vie politique du pays pour que les Mauritaniens comprennent qu'il faut changer par rapport au passé si l'on veut sauver notre pays. Et je pense que les Mauritaniens l'ont très bien compris en votant la Constitution. C'est la preuve la plus claire que les Mauritaniens ont bien tiré un trait sur le passé. Et par conséquent, cela m'étonnerait que les Mauritaniens regardent en arrière.

La Mauritanie est entrée maintenant dans le club de pays producteurs de pétrole. Est-ce que vous devenez un pays intéressant pour les investisseurs étrangers ?

Nous sommes un pays intéressant sans le pétrole. Le pétrole n'est qu'un petit plus pour nous parce que le pétrole à lui seul n'est pas suffisant et c'est un développement virtuel qui n'a pas les fondements d'un vrai développement durable basé sur une volonté de Mauritaniens de transformer leur vie et de travailler eux-mêmes. Le pétrole doit être utilisé à être investi dans des perspectives de développement d'autres secteurs de ressources durables et non faire de la Mauritanie un pays rentier.

G [M-net] Ely Ould Mohamed Vall :« Il est peu probab le que l'ancien parti au pouvoir revienne aux affaires »

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