Title: Irak : USA &Vietnam / Otan à Bagdad / interview résistants
 
 
Droit d'ingérence ? Depuis 1991, le Belge Jean Bricmont démonte les contradictions de ce mythe avec une rigueur scientifique remarquable. Bricmont est professeur de physique à l'Université de Louvain-la-Neuve, et aussi collaborateur et préfacier de l'analyste Noam Chomsky. En 1991, il m'a aidé de façon très précieuse pour préparer le livre Attention, médias! On lui doit quelques uns des meilleurs articles récents sur la politique des Etats-Unis. (bientôt davantage d'infos sur mon site).
SUIVI DE DEUX AUTRES ARTICLES : L'OTAN ET L'UE BIENTOT EN IRAK ?/ INTERVIEW DE GENERAUX BAASISTES RESISTANTS


Le « cadeau de la guerre »
JEAN BRICMONT

En 1967, Israël a vaincu en six jours cinq pays arabes et s'est emparé de la partie de la Palestine historique qui lui avait échappé en 1948. Comme l'histoire l'a montré, cette victoire éclatante a beaucoup contribué à faire progresser la paix et la stabilité dans la région, et à faire reculer le terrorisme et l'antisémitisme... Il était par conséquent tout-à-fait rationnel pour les dirigeants américains de tenter de dupliquer cette expérience positive, mais en plus grand, dans un pays non pas de trois, mais de vingt-cinq millions d'habitants. C'est ainsi qu'il y a un an, ils ont commis le crime qui avait été jugé à Nuremberg comme étant le crime suprême, celui qui contient et rend possible tous les autres : le crime contre la paix. Contre l'avis explicite des Nations-Unies et de l'immense majorité de l'opinion publiq! ue mondiale, ils ont envahi et occupé un pays qui ne représentait aucune menace pour leur sécurité, étant quasiment sans défense et affaibli par douze ans d'un des embargos les plus cruels de l'histoire.

Les prétextes invoqués pour justifier cette agression s'effondrent les uns après les autres : il n'y avait pas d'armes de destruction massive en Irak et, avant l'invasion, aucun lien avec le terrorisme. Le dernier argument, propager la démocratie et les droits de l'homme, bien qu'il soit facile à ridiculiser après la divulgation des photos de prisonniers « maltraités », mérite néanmoins qu'on s'y arrête. Le véritable problème des États-Unis en Irak ne vient pas tant des erreurs commises (même s'il y en a eu un certain nombre), mais du fait que, d'une part, étant donné leur rhétorique, il leur est difficile d'imposer immédiatement une dictature en Irak et que, d'autre part, il leur est impossible d'y accepter un régime même modérément démocratique. Pourquoi ? Simplement parce qu'un gouvernement démocratique est obligé de prêter attenti! on aux désirs de sa population et, du moins si l'on en juge par l'opinion dans le reste du monde arabe, il y a trois choses que les Irakiens voudraient sans doute mais qui sont totalement inacceptables pour les Américains. Tout d'abord, contrôler effectivement leur pétrole (le prix et les quantités produites) ; en deuxième lieu, démanteler les bases américaines sur leur sol. Et finalement, construire un contre-poids militaire effectif à l'hégémonie israélienne dans la région, en acquérant, si nécessaire, un arsenal nucléaire. Après tout, la France et la Grande-Bretagne étaient démocratiques lorsqu'elles ont construit leur arsenal nucléaire en réponse à la perception d'une menace soviétique et la majorité de leur population n'était pas opposée à cette politique. Mais il n'y avait pas eu de guerre directe entre ces pays et l'URSS (contrairemen! t à ce qui s'est passé entre l'Irak et Israël en 1967) et il aurait été inconcevable pour les Soviétiques de bombarder un réacteur nucléaire français, comme Israël l'a fait en Irak. Inutile de dire que les États-Unis ne peuvent pas laisser l'Irak entre les mains d'un gouvernement qui imaginerait même mettre en oeuvre de pareilles politiques. Mais ils ne peuvent pas être sûrs que des élections libres ne mèneraient pas à l'avènement d'un tel gouvernement. Ce que les Américains espéraient sans doute, c'était installer directement un régime néo-colonial comme ils l'ont fait par exemple aux Philippines, lors d'une précédente « libération », il y a un siècle. Mais depuis lors, le monde a connu quelques petites transformations, une révolte mondiale contre le colonialisme occidental par exemple, et il n'est pas évident qu'une telle politique soit encore possible aujourd'hui.

En attendant, tout ne se passe pas comme prévu. Des centaines de soldats tués, des milliers d'autres blessés, la démoralisation, le doute jeté jusque dans les milieux dirigeants américains. Pour se rassurer, on se dit : « ce n'est pas le Viêt-Nam ». Minute ; ce n'est pas
encore le Viêt-Nam. Mais la résistance est plus diversifiée et a des buts moins clairement politiques qu'au Viêt-Nam, ce qui peut rendre toute négociation future plus difficile pour les Américains.
On peut aussi faire d'autres comparaisons : la résistance en France ou en Belgique n'avait sûrement pas, un an après l'invasion allemande de 1940, la force de frappe de la résistance irakienne. Que les « libérateurs » américains provoquent plus d'hostilité et moins de collaboration en Irak que les agresseurs nazis ici devrait susciter une certaine réflexion chez les partisans de l' « ingérence humanitaire ».

D'ailleurs, si la situation continue à se détériorer pour les Américains en Irak, c'est la gigantesque industrie intellectuelle de l'interventionisme « humanitaire » (des milliers de livres, de cours, de films) qui risque fort de se trouver en difficulté. Depuis la fin de guerre du Viêt-Nam, cette industrie invoque les droits de l'homme, en dehors de tout contexte historique et en évitant soigneusement de parler des droits économiques et sociaux, afin de justifier l'ingérence des pays riches dans les affaires intérieures des pays pauvres.
Il est assez comique de voir que c'est en vertu même de tout ce qu'ils ont dit sur Saddam Hussein que la guerre en Irak était, du point de vue des partisans de l'ingérence humanitaire, le meilleur exemple concevable où mettre en pratique leur politique. Le résultat, du moins si on le regarde sans oeillières occidentales, n'est pas beau à voir : d'un côté une élite américaine richissime, surarmée, réprimant la population irakienne, instrumentalisant l'ONU et contrôlant, tout en les dilapidant, les ressources de la planète; de l'autre côté, un peuple pratiquement sans ressources, isolé diplomatiquement, ne puisant sa force que dans son unité (au-delà des divisions entre chiites et sunnites tant espérées par les occupants) et dans son héroïsme. Cette guerre, si elle permet de remettre en cause les idéologies interventionnistes occidentales, pourrait bien! déboucher sur une perspective, à la fois plus réaliste et plus modeste, de nos rapports avec le reste du monde.

Le mouvement qui s'est opposé à la guerre doit tout faire afin qu'aucune aide, matérielle, symbolique ou autre, même sous prétexte de reconstruction, ne soit apportée à l'occupation. Il faut aussi diffuser un maximum d'informations sur la situation en Irak, de façon à rendre la répression de la résistance aussi difficile et impopulaire que possible. Il est important, justement pour éviter tout conflit de civilisation, de montrer au monde arabe que la population européenne n'approuve pas la politique américaine, ni d'ailleurs le soutien que lui apportent ou voudraient lui apporter certains dirigeants européens. Ce combat sera plus difficile et plus nécessaire si Kerry est élu et s'il fait ce qu'il promet, à savoir recruter de nouvelles troupes, « maintenir le cap », c'est-à-dire l'occupation, et essayer d'embarquer les « alliés des Etats-Unis », c'est-! à-dire nous, dans l'aventure irakienne.

Si on regarde l'histoire, on constate que les progrès sociaux ne sont souvent possibles que suite à des bouleversements violents. Aussi injuste qu'il soit, le système socio-économique existant se reproduit en inculquant à ses victimes, à travers des centaines d'expériences négatives, l'idée que « cela ne sert à rien de se révolter, de toutes façons, on sera vaincu ». Mais des crises se produisent lorsque non seulement les classes dirigeantes doivent recourir à la violence la plus brutale et aux mensonges les plus éhontés, mais sont de plus vaincues sur le plan militaire. Alors de modestes pas peuvent être franchis vers plus de justice. Après la défaite de Napoléon III à Sedan se produit la Commune de Paris, après le carnage de la première guerre mondiale, naissent le suffrage universel (masculin), les débuts de la décolonisation et le renforcement! des syndicats ; après la déroute du fascisme et des larges fractions de nos classes dirigeantes qui l'avaient soutenu, de nombreux progrès sociaux et la fin de la décolonisation sont réalisés. Finalement, les révoltes des années soixante sont liées à l'embourbement américain au Viêt-Nam. Il est trop tôt pour dire si la résistance irakienne finira par coincer les États-Unis dans une guerre ingagnable, mais, si elle y arrive, alors elle peut contribuer à changer la face du monde. En effet, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le système extrêmement injuste dans lequel nous vivons repose sur le fait que tout changement social progressiste, où qu'il se produise, se heurte à l'hostilité des États-Unis, hostilité qui commence par être diplomatique et économique et, si cela ne suffit pas, utilise le sabotage et la propagande et, en fin de comp! te, l'intervention militaire. Lorsque les Américains sont entr 33;s à Bagdad, la question qu'ils se posaient était : à qui le tour ? La Syrie, l'Iran, Cuba, la Lybie ? Grâce à la résistance irakienne, il est peu probable que ces pays soient envahis dans l'immédiat, même s'ils continueront à être subvertis par des moyens plus traditionnels. Cette résistance va aussi, sans doute, redonner espoir aux Palestiniens, qui en ont bien besoin. Et si, à terme, l'arme ultime qu'est l'invasion se révèle inutilisable, c'est tout le système impérial américain qui risque d'être déstabilisé.

Avant le début de la première guerre mondiale, Lénine pensait que les empereurs d'Autriche et de Russie ne feraient pas aux socialistes le « cadeau d'une guerre ». C'est évidemment ce qu'ils ont fait, ce qui a eu pour résultat, d'une part, de jeter ces empereurs dans les poubelles de l'histoire et d'autre part, de faire en sorte que le nom de Lénine ne soit pas connu uniquement par des historiens étudiant les petits groupes marxistes actifs dans l'Empire russe. Aujourd'hui, une alliance « néo-conservatrice » entre des sionistes radicaux, des chrétiens fondamentalistes et des partisans de l'ingérence humanitaire a de nouveau fait le « cadeau d'une guerre », mais on ne sait pas encore à qui : aux islamistes, au mouvement altermondialiste, ou à d'autres? La boîte de Pandore est ouverte et nul ne peut prédire comment elle se refermera. Néanmoins, il faut reconnaître qu'e! n immobilisant l'armée américaine et en mettant en question son invincibilité, même temporairement, les Irakiens, comme les Vietnamiens dans le passé, luttent et meurent pour l'humanité entière.


Jean Bricmont
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La décision va tomber les 26 et 27 juin à Istanbul
L'Otan prête à intervenir en Irak
Dans quelques jours, le gouvernement irakien recevra officiellement le pouvoir des mains de l'occupant américain. Il y a de fortes chances pour qu'au même moment, l'Otan décide d'intervenir.
Peter Franssen et Pol De Vos (www.solidaire.org)
23-06-2004

Bush pense pouvoir résoudre son problème en Irak par deux mesures. D'abord, il veut « irakiser » l'occupation ; tout comme les Américains, à l'époque, avaient vietnamisé la guerre du Vietnam. Ensuite, il compte internationaliser davantage la guerre et l'occupation, en appelant l'Otan à l'aide.

Irakiser, cela veut dire donner un nom irakien à l'occupant, rassembler des troupes irakiennes et constituer une force de police irakienne Rien de plus que des marionnettes, une voilette derrière laquelle se dissimule l'impérialisme américain.

Le 30 juin, le consul américain Paul Bremer cèdera donc le pouvoir à un gouvernement irakien. Les ministères américains de la Défense et des Affaires étrangères ont désigné eux-mêmes les membres de ce gouvernement. Le Premier ministre figure depuis 12 ans déjà sur les feuilles de paie de la CIA. Huit ministres viennent d'organisations financées et dirigées par le gouvernement américain. Deux ministres sont carrément citoyens américains. Le gouvernement ne peut promulguer des lois qu'avec l'autorisation des Américains. Il n'a aucun contrôle sur les contrats pétroliers. Il doit veiller à ce que l'économie suive les voies stipulées par les Etats-Unis. Il n'a aucune autorité sur les 140.000 Américains et 25.000 autres troupes d'occupation.

La passation de pouvoir est donc un mensonge. Pour la France, l'Allemagne et la Belgique, qui se sont opposées à la guerre, cette passation est une feuille de vigne. Tout comme la récente résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui légalisait l'occupation de l'Irak. Ce sont deux alibis pour pouvoir dire : désormais, nous sommes de la partie.

Le mouvement pour la paix trompé

Ils veulent participer à une action de paix, car, c'est ainsi que sera présentée l'intervention de l'Otan. Les 26 et 27 juin, juste avant la passation de pouvoir à Bagdad, l'alliance militaire se réunit à Istanbul, en Turquie. Il y a de fortes chances qu'on y décide d'intervenir.

L'intervention se prépare déjà depuis la fin de l'an dernier, quand il est devenu clair que la guerre ne se terminerait pas dans de brefs délais. A l'époque, le ministre américain des Affaires étrangères, Colin Powell, pensait déjà aux membres de l'Otan. Sa conclusion : « Au sein de l'alliance, il y a progrès, à propos de cette idée. »1Deux mois plus tard, l'ambassadeur américain à l'Otan, Nicholas Burns, déclarait: «Au sein de l'alliance existe une forte volonté politique d'en faire plus en Irak. Aujourd'hui, il est sans doute trop tôt, mais au printemps ou au début de l'été on en saura plus à ce sujet.» 2Ce qui retenait le plus les hésitants, c'est qu'il n'y avait pas un gouvernement irakien en fonction et que les Nations unies ne s'étaient pas exprimées sur la question. Aujourd'hui, les deux pr! oblèmes sont résolus.

A la mi-juin, Bush, le président français Chirac et le chancelier allemand Schröder ont convenu qu'un premier pas sera franchi en confiant à l'Otan l'entraînement de certaines parties de l'armée irakienne. 1Cela se fera dès que le gouvernement irakien fraîchement installé l'aura demandé. Le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel a dit, après la révélation de cet accord secret, que la Belgique "est prête à contribuer à l'entraînement d'une force de police".

Chirac, Schröder et Michel se moquent ainsi du mouvement de la paix. A l'approche de la guerre, en 2003, le mouvement de la paix avait mis tous ses espoirs sur ces messieurs. Un espoir déjà largement ombragé, car les trois ont donné toutes les facilités aux Américains pour le transit de troupes et de matériel par leur territoire. Mais quand même, la Belgique et l'Allemagne étaient prêtes l'an dernier à utiliser leur veto contre l'engagement de l'Otan. Maintenant, il n'en est plus question, et ils veulent contribuer à la construction d'une armée et d'une police collaboratrices. Cette décision tombe juste au moment où le caractère de l'occupation et de la guerre est marqué par les pratiques de torture dans les prisons irakiennes. Et au moment où il est prouvé que tous les motifs invoqués par Bush & Co pour partir en guerre étaient de! s mensonges: les armes de destruction massive et la collaboration entre Al Qaida et Saddam dans les attentats du 11 septembre. Chirac, Schröder et Michel ont trompé le mouvement de la paix.

Contrôler l'Europe via l'Otan

L'engagement de l'Otan a des conséquences à long terme pour les relations entre les Etats-Unis et l'Union européenne. A Washington, des appels s'élèvent toujours plus fort pour réduire les contradictions entre les deux.

Hillary Clinton déclare : « Le nous-nous-en-sortirons-bien-tout-seuls de ce gouvernement a remarquablement échoué en Irak. Nous devons réincorporer les alliés internationaux et les organisations internationales comme l'Otan. » 3

L'incorporation de l'Otan ramène l'axe Paris-Berlin sous le parapluie américain. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l'Europe occidentale, via l'Otan, est militairement dépendante des Etats-Unis. L'Otan comme instrument par excellence de l'hégémonie américaine est maintenant réhabilité.

Deux éléments peuvent bloquer la voie vers une intervention toujours plus grande de l'Otan : la résistance en Irak et le mouvement pour la paix en Europe et aux Etats-Unis. Si ces deux mouvements sont assez puissants, les impérialistes européens n'oseront pas.

1. Paul Richter, Powell Reports Progress with NATO on Iraq, Los Angeles Times, 5 décembre 2003 · 2. The Independent Voice of Iraq Today, US says support building for Nato role in Iraq, 9 février 2004 · 3. Hillary Clinton, Fighting Terror and the Spread of Weapons of Mass Destruction, discours adressé au Brookings Institute, 25 février 2004.

Réactions

1. jean pestieau (23 juin 2004)

A Istanbul, à côté de l'implication directe de l'OTAN dans l'occupation de l'Irak, d'autres sujets très importants vont être mis sur la table pour que des décisions soient prises. Je retiens les deux suivants.
1. Il faut que l'OTAN ne se cantonne plus seulement à Kaboul, capitale de l'Afghanistan, mais opère sur le reste du territoire de l'Afghanistan afin de libérer des troupes US pour l'Irak et afin de juguler la résistance afghane en lutte contre les troupes d'occupation impérialiste.
2. Les Etats-Unis veulent convaincre/forcer les autres pays de l'OTAN de ne plus inclure le budget des interventions militaires dans le budget ordinaire des ministères de la "Défense" mais d'avoir un autre budget extraordinaire consacré aux interventions militaires pour le compte de l'OTAN. En effet, les Etats-Unis trouvent intolérable que de nombreux pays de l'OTAN mettent une contradiction entre la modernisation de leur armée (force d'intervention rapide, achat de nouvelles armes,...) et les frais d'interventions militaires pour le compte de l'OTAN. Cela signifie qu'ils veulent que les efforts de modernisation militaire s'accroissent indépendamment des interventions sur le terrain qui sont en augmentation (Kosovo, Afghanistan, arrêt de l'immigration en provenance d'Afrique au large de Gibraltar, contrôle militaire général de l'euro foot au Portugal et des jeux olympiques en Grèce, etc.). Cela signifie plus d'impôt! s pour les travailleurs et plus de tueries parmi les peuples qui résistent et mettent à mal l'impérialisme.
Finalement, je rappelle qu'après le 30 juin 1960, l'ONU/USA est intervenu militairement au Congo apportant sa contribution non négligeable à la destruction du peuple congolais qui a ainsi pris un essor nouveau depuis 44 ans. Le 30 juin 2004, l'ONU, avec l'OTAN va recommencer en Irak!
La manifestation du 30 juin devant l'ambassade des USA à Bruxelles est plus que nécessaire!

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«La bataille en Irak ne fait que commencer»
Interview de généraux baasistes résistants

Trois anciens hauts officiers de l'armée baasistes, dirigeants de la résistance ont accordé une interview exclusive où ils expliquent :
"Nous savions que si les Etats-Unis décidaient d'attaquer l'Irak, nous n'aurions aucune chance face à leur puissance technologique et militaire. La guerre étant perdue d'avance, nous avons donc préparé l'après-guerre. En d'autres mots: la résistance.
Plus d'un an après le début de la guerre, l'insécurité et l'anarchie dominent toujours le pays. A cause de leur incapacité à contrôler la situation et à tenir leurs promesses, les Américains se sont mis toute la population à dos. La résistance ne se limite pas à quelques milliers d'activistes. Septante-cinq pour-cent de la population nous soutient et nous aide, directement et indirectement, en recueillant des informations, en cachant des combattants ou des armes. Et tout cela malgré le fait que beaucoup de civils tombent comme dommage collatéral lors d'opérations contre la coalition et les collaborateurs."
Essentiellement composée de baasistes (sunnites et chiites), la résistance regroupe actuellement "tous les mouvements de lutte nationale contre l'occupation, sans distinction d'ordre religieux, ethnique ou politque. Contrairement à ce que vous pensez en Occident, il n'y a pas de guerre fratricide en Irak. Nous avons un front uni contre l'ennemi. De Falloujah à Ramadi, en passant par Najjaf, Kerbala et les banlieues chiites de Bagdad, les combattants parlent d'une même voix. Quant au jeune dirigeant chiite Moqtada al-Sadr, il est, tout comme nous, en faveur de l'unité du peuple irakien, multiconfessionnel et arabe. Nous l'appuyons dans une perspective tactique et logistique."
Que pensent-il de l'éventuel rôle de l'Otan? "Si l'Otan intervient, ce n'est pas pour aider notre peuple, mais pour aider les Américains à quitter ce bourbier. Ce que les troupes américaines ne peuvent pas faire aujourd'hui, les troupes de l'Otan n'en seront pas capables plus tard. Tout le monde doit le savoir: les Irakiens considèreront les troupes occidentales comme des occupants. La grande bataille n'a pas encore commencé."

Asia Times, 'The liberation of Baghdad is not far away', 24 juin 2004






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