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From: "jeanluc.damble" <[EMAIL PROTECTED]>
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Sent: Sunday, May 12, 2002 9:13 PM
Subject: Re: [pmev] evaluations


| Bonjour
| J'ai juste une petite question : s'est on demandé à partir de quel
moment
| l'influence de la PMEV pouvait porter ses fruits ?
| Un Cycle semble intéressant, mais un an, voire moins, est-ce qu'il y
a des
| données ? des expériences ?

Rien de systématique, rien d'autre qu'un ensemble d'observations un
peu disparates mettant cependant en évidence des constantes.. Ne pas
perdre de vue que la PMEV n'est au départ qu'une formule
particulière - mais légale - de mise en place des cycles, qui aurait
du être l'objet d'évaluation de la part du Ministère, comme le
précisait le texte officiel.  Seule la dimension "vicariance" était
originale, encore qu'elle n'était qu'une manière de répondre à la
formule définie : permettre aux élèves de "travailler selon leurs
rythmes, leurs possibilités", et "aux maîtres d'observer et de
comprendre ce qui se passe dans les activités d'apprentissage".
A défaut de cette évaluation, pour tenir compte des satisfactions
enregistrées et des ambitions de notre système scolaire, nous avons
voumu faire circuler l'information. Sans plus.

| Moi j'ai commencé l'an dernier en cour d'année, j'ai ressenti une
| amélioration dans la classe, une amorce de changement au niveau des
élèves
| les plus faibles mais cela était peut-être dû à moi qui me sentait
mieux
| dans la classe avec une pédagogie qui correspondait mieux à mes
conceptions
| de l'enseignement.

Commencer en cours d'année est une situation très fréquente, peut être
même la plus fréquente. Les améliorations sont très vite sensibles,
quasi immédiates en termes de comportement, sans cependant prétendre
résoudre miraculeusement tous les problèmes, mais en donnant le
sentiment de pouvoir enfin aborder les problèmes plus efficacement. Le
sentiment de "redécouvrir son métier" est souvent évoqué, plus que
celui d'une quelconque recette miracle qui ne convaincrait personne.

Sentiment de mieux être donc, mais qui n'explique pas tout le
changement opéré. L'enfant est mieux accompagné par le maître, certes,
mais il n'est pas tenu par la main. Il y a bien, dans l'alternance
quotidienne TI + Bilan, un moteur d'apprentissage, et celui-ci n'a
rien de bien mystérieux puisqu'il n'est que la restauration du moteur
naturel. Moteur d'apprentissage, mais aussi, dans la pespective
Vigotskienne, moteur de développement. Si "l'apprentissage précède le
développement", au contraire de la lecture que l'on avait pu faire de
Piaget, on comprend mieux la relative efficacité du dispositif PMEV .
Celui-ci n'agit évidemment pas seul : la "part du maître" y reste
malgré les apparences essentielle et, le cas échéant, la pluralité des
niveaux.

| Pour ma part, j'ai l'impression qu'il y a des améliorations en terme
de
| comportement face aux savoirs mais je pense qu'une année n'est pas
| suffisante dans ce type de travail.

Mieux vaudrait pouvoir s'appuyer sur la durée, mais on risquerait
alors de ne jamais commencer.... Je n'ai pas d'exemple montrant que la
PMEV serait "dangereuse" si la manière de travailler dans la classe
suivante est différente, problème qui nous avait beaucoup préoccupé
pour l'entrée en sixième..

| J'ai pour ma part des CM2 qui arrivent
| au bout d'une scolarité et qui ont du mal à se mettre dans ce
travail qui
| réclame autonomie et initiative, même s'il ne voudraient pas revenir
en
| arrière pour tout un empire.

Il faudrait pouvoir décortiquer leurs motivations. Si c'est l'intérêt
d'une classe plus "cool"; cela n'est pas réellement satisfaisant :
qu'ils soient heureux en classe mais qu'ils n'aient pas à le regretter
plus tard. Si c'est le sentiment de devoir affronter un mode de
travail qu'ils ne maitrisent pas et qu'ils voudraient maîtriser, c'est
évidemment meilleur. Les exemples de démarrage que j'ai connus à ce
niveau allaient dans sens, malgré les diffucultés dus au manque
d'autonomie.

| J'ai la chance d'avoir des collègues qui préparent bien les enfants
mais
| sans développer cet aspect d'autonomie, de réflexion sur les
savoirs.

Curieusement, des maîtres "traditionnels" qui ne voulaient pas de la
pédagogie Freinet acceptaient bien la PMEV : les ressemblances ne leur
échappaient pas, mais les différences rejoignaient les craintes qu'ils
exprimaient et les aidait donc à accepter.  Rien n'est plus
désagréable pour certains que de faire du prosélytisme, mais montrer
les avantages de la PMEV a souvent été efficace, notamment sur les
points que tu viens d'évoquer.

Bien cordialement,

MM



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