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strategie per la comunicazione indipendente
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Tout d¹abord nous savons que cela détruirait-il autant et plus vite qu¹une
guerre et pour plus longtemps encore, n¹est pas une guerre au sens moderne
et dialectique de Klausewitz. Néanmoins nous l¹appelons guerre. Nous ne
connaissons pas encore d¹autre mot... Pour partie indirecte et pour partie
directe toute fraîche, voici une expérience que je voudrais transmettre en
essayant de la comprendre concernant la situation à propos de l'Irak.

A avoir travaillé une bonne partie de la nuit dernière, après avoir vu et
écouté le président Chirac dans son allocution télévisée sur la question du
veto, j¹ai entendu des avions passer au-dessus de ma tête dans le ciel de
Paris : on peut dire que le passage des avions en quelque sorte s¹est
succédé toute la nuit. Ce n¹était peut-être qu¹une hallucination sonore,
malheureusement une information vient de m¹être donnée de source de Presse
selon laquelle la guerre en Irak ne commencerait pas officiellement après le
vote du 17 à l¹ONU, mais dès le 13 mars... (on sait que des troupes
américaines dont nombre d¹Israéliens sous uniforme américain se trouveraient
déjà en Irak du nord depuis plusieurs semaines).

Dernièrement, on restait perplexe devant Bernard Kouchner présent lors d¹un
débat, là encore, télévisé, aux fins de dire qu¹il était pour la paix mais
contre Saddam (on se demande bien qui pourrait être ³pour² Saddam), tel le
baron gouverneur provisoire de l¹Irak future, après le désastre humain et
écologique. 

Presque en même temps, on apprenait que les américains eux-mêmes le
suggéraient comme favori pour tenir ce poste volant (toujours les sources de
la Presse) et l¹on put se demander alors, n¹ayant pas encore entendu le
président français dans sa dernière prestation, en quoi ceci n¹eut pas été
contradictoire avec cela en perspective d¹une cohérence ci-nationale quoique
désunie à la Chambre ;-)... S¹agissait-il d¹un ³jaune² dans le giron attaché
à l¹ancien groupe présidentiel, jouant contre les intérêts du gouvernement
actuel dans sa propre région? A moins qu¹il n¹eut pété les plombs a force de
jouer dans la cour du monde? Tout de même on ne pouvait le croire.

Bernard Kouchner, gouverneur volant devant l¹Eternel depuis la Yougoslavie,
lui à l¹instigation de Danièle Mitterand qui avec elle fut à l¹origine du
droit d¹ingérence, droit pervers ouvrant maladroitement la porte d¹entrée au
plus fort non au plus juste, sur les malentendus bafouant tous les droits
chez soi et hors soi, comme on le voit aujourd¹hui possible : qui était-il
devenu? Où en était l¹Europe ‹ et le monde? La cour pénale internationale
enfin instituée ces jours-ci sera peut-être un meilleur pas :
http://www.un.org/french/news/iccfact.htm

A moins que navigant pas mal à l¹ONU l¹ex ONG (ne pas confondre avec les
OGM) ne se fut suggéré lui-même, ce qui semblait tout de même peu probable
quoique bienvenu après la déclaration de La ligue des Etats arabes : notre
gouverneur volant serait donc, dès à présent et sans doute pour un pire mais
pas pour le pire, le candidat favori de la ligne d¹arrivée avant même le
grand départ médiatique de la guerre elle-même (bien sûr déjà commencée, on
peut en présumer précisément à ces ³symtômes²).

On en revient à l¹analyse du non événement meurtrier programmatique
substitué à la guerre symbolique des adversaires dialectiques telle que
Baudrillard tentait de l¹expliquer dès la première guerre du Golfe...  Mais
passons pour revenir au désastre humanitaire et ³écologique² annoncé, que
certes l¹on n¹aurait plus à redouter du fait de l¹armée Irakienne elle-même,
maintenant fort dépourvue aux dires du Président Chirac en personne, hier,
mais de l¹armée américaine en tout son potentiel matériel et virtuel visible
ou invisible et dont on sait bien que les GI ne seront pas les derniers à
pâtir, compris les soldats anglais.

Un autre point est que Chirac hier rassura ses deux journalistes, leur
affirmant qu¹il était en contact téléphonique direct avec les intervenants
de l¹ONU et également avec le président Bush lui-même... Pas de problème :
passée l¹épreuve et le ciel restant ouvert, Kouchner en proue,
rassurons-nous: tout ira bien et cela en dépit du veto, ou disons inclus le
veto, tout était donc prévu.

 A ce terme, je voudrais alors faire remarquer un point délicat de la morale
de la guerre quant au rétablissement bienveillant du président français, roi
du surf par grande lame à propos de son contradicteur américain et lequel,
puisque décidément tout cela ne serait qu¹une affaire de nuance, certes loin
de Gaulle qui nous sortit de l¹OTAN, ici nous y ramène derechef et s¹en
tenant à la singularité alternative (donc non dialectique) à savoir (on a lu
ça également dans certains journaux ainsi la rumeur circule bien, mais on
ignorait la source jusqu¹à hier soir, à moins que la presse n¹inspirât le
président): 
    ‹ pourquoi les Etats-Unis feraient-ils la guerre puisqu¹ils ont déjà
gagné aujourd¹hui !? C¹est grâce à la pression de la menace de guerre
assortie de la présence de leur armée pour partie d¹elle-même, mais déjà en
nombre sur place, si les inspecteurs de l¹ONU ont pu travailler aussi
efficacement ! 
C¹est sous la pression des armes menaçant aux frontières si les dossiers et
les portes se sont ouverts, si nous avons pu détruire la quasi totalité des
armes de destruction massive de l¹Irak qui ne représente absolument plus une
menace aujourd¹hui ni pour la région ni pour le monde.

Ici, où Derrida évoquait le Pakistan, Etat dangereux n°1, Chirac évoque
plutôt la Corée du Nord.

Oui tout cela infiniment plus dangereux pour le monde que le bouleversement
tectonique qui se prépare de l¹Europe au Pacifique, causé entre autres par
l¹ensemble de la stratégie et de ses conséquences en masse critique
développés par la politique américaine au Moyen Orient, notamment dès la
première guerre du Golfe (invasion du Koweit manipulée, on le sait
maintenant) comme après la mort de Rabbin (arrivée de Netanheyou), mais
avant puis ensuite, à l¹autre bout du monde (le commencement de l¹Europe
serait-il l¹Asie du Sud-Est et l¹Asie Pacifique pour l¹Amérique?) sur le
plan économique, pour prévenir puis accompagner la rétrocession de Hong-Kong
à la Chine par les Anglais, en deux dévaluations successives du dollar qui
entraînèrent, via la monnaie japonaise et la sauvegarde coréenne de la
monnaie flottante, l¹effondrement de tous les pays émergents environnants
(aujourd¹hui fiefs du fondamentalisme islamique), où les intérêts américains
prennent néanmoins place territoriale notamment au Sud : on ne le répètera
jamais assez.

Alors surgit un point d¹éthique dirons-nous, toujours la question symbolique
relative aux droits de l¹homme, une question posée à Chirac: si réellement
les pressions militaires américaines localement jouèrent leur rôle au point
que le désarmement de l¹Irak fut possible, ce point radical où l¹armée de
Saddam ne puisse plus menacer la région (ni le monde) tel qu¹enfin on nous
l¹annonce maintenant : alors, monsieur le président, pourquoi laisseriez
vous la guerre totale, celle d¹un seul peuple contre le droit des autres,
passer néanmoins par votre ciel?

Car enfin, sauf à être complice secrètement dans une partie d¹échec où vous
seriez sinon le roi du moins la reine, au jugé des suites préalablement
annoncées pour l¹issue de la catastrophe déjà ouvrable et conclue (normal,
puisqu¹il n¹y aura pas d¹armes adverses pour répondre): de qui vous
moquez-vous? Ou alors, toute morale vous aurait-elle à ce point abandonnée
dans la course au marché, voulant sauver les meubles du moins quand la
maison aurait brûlé (pourquoi voudrions-nous, nous citoyens du peuple non du
pays, qu¹un territoire pétrolifère demeure écologiquement vivable pour les
hommes puisque le pétrole on n¹en mange pas et il faut peu d¹hommes pour
l¹exploiter) ?

D¹un autre point de vue, en double voir en triple jeu ‹ seriez-vous d¹accord
avec des lobbies alternatifs à l¹intérieur de l¹Irak elle-même ‹ on voit mal
comment votre contradicteur ne pourrait en être informé ni avoir négocié
avec vous là-dessus: que lui avez-vous laissé faire en échange? Que
prendra-il pour vous laisser administrer à coup de ³nos² intérêts
loco-économiques et de nos savoirs administrativo-héroïques ?

Pensez-vous vraiment que les Kurdes y regagneront la liberté, eux autrefois
abandonnés quand ils n¹étaient pas encore la proie d¹un fondamentalisme
religieux, bien au contraire une vitalité pluraliste potentielle, si peu
émergeante aujourd¹hui dans toutes les régions de l¹Islam, de même qu¹en
Palestine où le Hamas fait ses propres ravages croissant avec le nombre des
colons et la folie de la répression.

Mais pourquoi auriez-vous désarmé le tyran sinon pour assurer loin de la
paix au contraire la réalisation de la guerre totale contre le peuple
irakien? ³Rendez-vos armes non pour obtenir la paix, même pas pour vous
soumettre, mais pour vous laisser tuer²: et de cela ‹ de votre aveu, ‹  vous
seriez donc complice, mieux, vous auriez été le premier administrateur
machiavélique en prétendant défendre le droit des peuples ?

Expliquez-nous, monsieur le président, en cette fin d¹après-midi à Paris,
tant j¹entends encore les avions passer en nombre, au vrombissement
incessant de leurs moteurs. J¹ai honte. J¹ai peur.

Louise Desrenards




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