J'étais parti pour une simple remarque et puis
cela a un peu déroulé ! c'est aussi en complément à une autre réaction en cours
de finition à un mess de Sylvain.
***
"Autre tendance également de ce congrès : c'est
d'évoquer davantage le "pourquoi ça marche" plutôt que le "comment ça marche".
(message de Philippe R)
C'est la piste de travail proposé par Nicolas
Go.
La méthodologie de recherche des
CREPSC (qui n'est pas une "méthode pédagogique" encore que... je réagis à ce
propos dans un autre mess à ce que Philippe puis Sylvain ont exprimé) si on veut
l'exprimer comme Go sous forme de questionnement est une boucle :
- Qu'est-ce que je peux essayer de faire pour que
cela marche ?
- Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que cela
ait marché ? (importance du passé - recherche des
faits)
- Pourquoi cela a
marché ? importance du passé - téhorisation (la
théorisation existe à tous les niveaux puisqu'aucune action ne peut avoir lieu
sans l'émission d'une hypothèse, donc d'une théorie; la théorie permet alors de
se projeter dans l'avenir, même très proche. C'est la base du tâtonnement
expérimental y compris de l'apprentissage. Mais à ce stade la théorie s'extrait
de l'action tout en reposant sur le factuel (donc sur le passé).
A partir de ce "pourquoi cela a marché"
:
- qu'est-ce que je peux essayer de faire si
cela ne marche plus ? qu'est-ce que je peux essayer de faire pouyr que cela
marche mieux ?
- Qu'est-ce que j'ai bien pu
faire.
- ...
(c'est une autre façon le schéma théorique que
j'avais fait - http://perso.wanadoo.fr/b.collot/b.collot/recherche.htm)
La recherche repose sur un a priori : l'objet du
questionnement et de l'action est le système constitué par la
classe ou l'école (ou tout autre collectif d'individus) ayant une finalité. Mais
il faut observer que cet a priori (hypothèse) résulte lui-même de la boucle et
n'a été posé lui aussi qu'en théorisant sur le factuel. Tant qu'il n'est pas
démenti il est conservé.
Elle repose sur un outil :
l'échange qui permet que se constitue ce qui est à son
tour un système parallèle. Comme les fourmis ou l'espèce
humaine, isolément on n'est rien. La démarche individuelle ne peut donc que se
situer dans ce qui doit être une "intelligence collective". D'où, question liée,
qu'est ce qui rend possible une intelligence collective ; réponse la
méthodologie de l'intelligence collective !
Cette méthodologie est instinctivement très
ancienne dans le mouvement freinet, elle est à mon avis l'origine et l'essence
du mouvement. Elle ne s'est systématisée et est devenu de plus en plus
consciente que vers les années 70 pour devenir "méthodologique" chez les crepsc
vers 1990. Cette prise de conscience a été plus ou moins en relation avec les
outils méthodologiques mis en place sans le savoir. Tous reposent sur une
nécessité méthodologique : le besoin d'un regard extérieur pour provoquer
son propre regard ou un autre regard. C'est le grand domaine des échanges. On
revient d'ailleurs à l'a priori pédagogique : ce sont les systèmes qui sont
productifs et ceux-ci ne peuvent exister que par l'interaction.
Les premiers outils pratiques ont été les
rencontres dans les classes dont on a parlé récemment avec le groupe de l'ain je
crois, les stages, les congrès etc. C'est bien plus qu'une tradition ou un
besoin de convivialité ou d'identité ou de formation. L'espace
de recherche est alors essentiellement le groupe départemental lors de ses
réunions en moyenne mensuelles dans les classes. Mais on ne peut pas dire qu'il
soit identifié par tous ses membres comme espace de recherche. Elle existe bien
pourtant (la recherche collective) sans que les endroits où l'on va pouvoir la
voir se concrétiser (technique de vie, l'Educateur, les BEM...) ne rendent
forcément compte du cheminement dans lequel elle se situait. Mais il y avait un
formidable outil permettant à la fois la synergie des énergies et la
synthétisasion de l'intelligence collective : Freinet (pardonne moi papa
Célestin de te réduire à un vulgaire outil !). Sa disparition a été
essentiellement la disparition d'un élément clef d'un dispositif qui
s'ignorait.
Puis il y a eu assez rapidement les "cahiers de
roulement".
Mais c'est avec quelques circuits de correspondance
naturelle qu'on peut vraiment parler de méthodologie, même si celle-ci restait
encore non formalisée :
La constitution des circuits de
correspondance introduisait simultanément
L'hétérogénéité (il y avait une vingtaine de classe de la
maternelle au... lycée ! et oui !) , la non
prévisibilité ("on écrit quand on veut, comme on veut, à qui on veut,
sur quoi on veut..." a été le principe fondateur d'un de ces circuits),
l'auto-organisation (les règles de correspondance n'étaient pas
établies à l'avance comme dans la correspondance devenue traditionnelle et,
toujours dans le même circuit, il était admis que chacun devait essayer de
laisser se dérouler ce qui pouvait être provoqu