Re: [3type] Structure

2005-01-30 Par sujet ludo
Salut  Sylvain, salut tout le monde,

Alors, apparemment, ce qui te questionne, c'est que si on laisse faire, chacun 
fait ce qu'il lui plaît et ne prend donc plus en compte le groupe dans lequel 
il vit ou dans lequel il sera sensé vivre.
J'ai envie de répondre que dans la classe, l'enfant ne peut pas faire ce qu'il 
veut dans la mesure où il y a des choses que je n'accepte pas (étrangler un 
camarade, faire le mur, piquer sa main avec un compas, etc... Mais aussi 
crier comme un fou dans la classe sans raison apparente, etc...). il y a 
aussi des choses que les autres n'acceptent pas. Et ils ne se gênent pas pour 
le dire (dans ou hors réunion). Le groupe se construit donc et parce que 
chacun ne peut pas vivre dans son coin mais est obligé de vivre avec les 
autres, les enfants apprennent aussi le vivre ensemble. L'anarchie n'est 
pas le bordel. L'anarchie est la capacité à s'auto-organiser. Qui dit 
organisation dit aussi respecter les contraintes sociales propres à son 
environnement.
L'émancipation n'est pas la prise de conscience du laisser-faire total mais au 
contraire, la prise de conscience de ce que l'on peut faire dans un cadre 
donné et la prise de conscience de la façon par laquelle on peut influer sur 
un cadre (seul ou à plusieurs d'ailleurs).

Laurent avait cité une phrase de Frédéric, il y a quelques temps (ou alors, je 
l'avais vue dans une revue Marelle) : la loi n'a pas besoin d'être écrite 
pour être vécue. En réunion, le fait de lever le doigt n'est qu'un artifice 
pour s'en remettre à quelqu'un qui sait respecter la parole des autres et me 
dire tu peux parler. Lever le doigt peut donc vouloir dire Je ne sais pas 
respecter la parole des autres, dis-moi quand je ne gênerai pas. Ce peut 
être un artifice intéressant si le besoin s'en fait sentir. Mais ce peut 
aussi être un artifice gênant dans un groupe qui se connaît et qui ressent le 
besoin de réactions spontanées.

Concernant la question du plan de travail ou du pense-bête. Pour moi, il ne 
s'agit que d'un outil qui permet à l'enfant de se rappeler qu'il a dit qu'il 
ferait quelque chose. C'est aussi pour moi un outil qui me permet de lui 
rappeler qu'il s'est engagé à quelque chose. Ce n'est pas un outil par lequel 
je lui dis ce qu'il doit faire. C'est l'enfant qui inscrit dessus (par mon 
bras souvent). Dans ce cas, il ne s'agit plus de dire fais ce que tu veux, 
si tu ne fais pas ce pour quoi tu t'es engagé, ce n'est pas grave mais 
regarde, tu t'es engagé à ça. Et si tu le faisais maintenant ? Tu y 
penseras ? Tu as besoin d'aide ?... Et si ce n'est pas fait, ce n'est pas 
moi qui est en cause : c'est l'enfant qui prend conscience de ce que cela 
signifie que de s'engager à quelque chose. Plus ça va et plus ce à quoi ils 
s'engagent est respecté.
Evidemment, au départ, certains avaient compris que s'ils ne s'engageaient à 
rien, ils étaient tranquilles mais finalement, cela s'est résolu 
progressivement.

Permettre à un groupe de s'auto-organiser n'est pas renier les doléances 
sociétales. Loin de là puisqu'on le voit, ce groupe va devoir se structurer. 
Même si les règles ne sont pas écrites, elles existent. Souvent, d'ailleurs, 
les enfants prennent pour exemple des règles sociétales (on ne roule pas 
comme on veut sur la route, on ne prend pas ce que l'on veut où on veut, 
etc...) ce qui montre bien qu'ils ont conscience de la nécessité des règles 
pour une vie collective. Là où il y a émancipation, c'est qu'ils prennent 
conscience qu'ils peuvent influer sur ces règles et qu'elles n'ont pas besoin 
d'être imposées pour les respecter. ils prennent ainsi conscience de leur 
capacité à vivre en société sans avoir nécessairement de garde-chiourme...

Concernant les apprentissages : l'auto-organisation me semble fondamentale 
mais tu as raison, elle ne suffit pas. L'environnement n'est pas vide. il est 
organisé de telle manière que les informations naissent, arrivent, circulent, 
soient transformées, modifiées, communiquées, stockées... D'où un travail sur 
l'espace et sur son aménagement. Il est évident que si les balances n'étaient 
pas à disposition en permanence, les enfants n'iraient pas pour peser quelque 
chose. S'il faut sortir le microscope de sa boîte et de son armoire à chaque 
fois qu'on a envie de regarder quelque chose, juste pour voir si c'est 
intéressant, on ne le fera pas. Pour faire ça, il faut déjà avoir un projet 
construit. Or souvent, les projets se construisent parce qu'on a l'occasion 
d'essayer et donc de se dire que c'est intéressant et donc que l'on va le 
faire. Cela me paraît aussi fondamental pour les apprentissages.

Si l'information circule dans le groupe, alors, tout le monde en profitera. Et 
c'est ainsi que l'on verra des enfants mesurer, d'autres planter, d'autres 
dessiner les phasmes, d'autres faire des recherches sur internet, d'autres 
écrire pour le journal du jour tout ça en même temps. Il est évident que 
cette activité (qui n'est pas papillonnage, ou pas souvent finalement) n'a 

Re: [3type] Structure

2005-01-30 Par sujet embert emmanuelle
Evidemment, au départ, certains avaient compris que
s'ils ne 
s'engageaient à 
rien, ils étaient tranquilles mais finalement, cela
s'est résolu 
progressivement.

comment cela s'est -il résolu?
emmanuelle
curie





Découvrez le nouveau Yahoo! Mail : 250 Mo d'espace de stockage pour vos mails ! 
Créez votre Yahoo! Mail sur http://fr.mail.yahoo.com/


-- 

Vous pouvez vous desinscrire a tout moment de cette liste de
discussion en postant un message a [EMAIL PROTECTED]


[3type] problème proposé par les journaux

2005-01-30 Par sujet Sophie BILLARD


 
x-tad-biggerDans mon système -et dans le votre ?-, l'entrée que j'injecte du genre Qui veut . à la réunion est une entrée peu efficace. Il semblerait que les entrées de même nature injectées aux éléments du sytèmes (les enfants) pris un par un ou deux par deux soient bien plus efficace. t'as vu, y a un pb dans le journal de Marie Curyk, tu veux le faire ?/x-tad-bigger
 
 
x-tad-biggerPhilippe R./x-tad-bigger
 
 
 
 Bonsoir à tous en cette jolie fin de semaine pluvieuse sur Paris,
Philippe je vais prendre l'exemple concret de ce qui est arrivé dans la classe, le journal de ta classe est arrivé avec une création maths : combien y-a-t-il de triangles. J'ai fait comme ce que tu as dit, j'ai demandé montré à 2 enfants le problème et puis elle se sont mises à compter  le premier jour, le deuxième jour j'ai incité deux autres à se pencher dessus et puis ils se sont retrouvés à 4 à le faire, avec photocopie et recherche à l'appuit. Ils n'étaient pas d'accord et chacun essayait de prouver à l'autre que son comptage était bon.Nous allons soumettre les résultats de cette recherche à la réunion : je vais imposer qu'ils le présentent.

Message pour tous e: envoyez nous des problèmes, des textes, des photos, tout ce qui peuvent leur passer par la tête.

Sof
Ecole Marie Curie
Classe de cycle 3
Avenue Karl Marx
93000 Bobigny


Re: [3type] Structure

2005-01-30 Par sujet Philippe Ruelen
J'ai lu le message de Ludo et j'ai l'impression avoir préparé ma journée de 
demain. Ce n'est pas une impression mais un simple fait. C'est pas génial, ça ?

Comme c'est la phase de transition vers l'école du 3ème type qui nous intéresse 
davantage, du moins au niveau de nos échanges, je reviens sur ce passage :

Evidemment, au départ, certains avaient compris que s'ils ne s'engageaient à
rien, ils étaient tranquilles mais finalement, cela s'est résolu
progressivement.

Peux-tu préciser ? Sans s'engager, ne penses-tu pas que chacun puisse y trouver 
son compte ? d'autant plus si la structure n'a que 2 niveaux d'âge différents, 
non ?
Environnement riche, plein de truc à faire, pourquoi s'engager ?
Je m'occupe, je commence quelque chose, je ne finis pas ... tiens là j'ai fini, 
je présente au groupe. Voili, voilou, sympathique la classe où je fais ce que 
je veux. Ne serait-ce pas une dérive possible ?

Cela m'intéresse donc beaucoup que tu précises comment ça s'est résolu 
progressivement.

Une petite question sur les présentations (y a peut-être un rappport) : est-ce 
que tu demandes à touS de présenter quelque chose ? est-ce que tu arrives à 
t'apercevoir si un enfant ne présente jamais rien ? Avec 24, j'aurais beaucoup 
de mal à savoir si touS ont présenté quelque chose. Je me dis que ce n'est pas 
important puisque le plus important est de permettre aux enfants en manque de 
reconnaissance de présenter. ET c'est encore beaucoup le cas dans mon groupe. 
Ensuite, vient sans doute l'étape plus intéressante : je présente quelque chose 
car c'est intéressant (et non pour ma reconnaissance) ou ça va apprendre 
quelque chose aux autres. On n'en est pas encore là dans la classe ; est-ce du 
au manque d'hétérogénéité ou à l'âge des enfants (7-8 ans) ?

Philippe R.





--

Vous pouvez vous desinscrire a tout moment de cette liste de
discussion en postant un message a [EMAIL PROTECTED]


Re: [3type] Structure

2005-01-30 Par sujet Roland LIOGER
Une petite question sur les présentations (y a peut-être un rappport) :
est-ce que tu demandes à touS de présenter quelque chose ? est-ce que tu
arrives à t'apercevoir si un enfant ne présente jamais rien ? (Ph RUELEN)
Depuis 2 mois, je me suis mis à noter (presque) tout ce que présentaient
et/ou disaient les élèves au quoi de neuf du matin...
Untel présente sa lecture préparée, untel apporte une affiche ou un objet,

Je ne sais même plus pourquoi j'ai pris un cahier spécial pour noter çà ?!
Si, c'est suite à une présentation de Fabien qui avait été si intéressante,
et parce qu'au bout d'un certain temps on ne se rappelle de rien, j'avais, à
la fin du Quoi de neuf, noté rapidement ce qu'il avait dit. Je l'avais même
mis au propre à l'ordi et coller dans un cahier qui est devenu mon cahier de
notes (écrites).
En tout cas, je peux voir et mesurer (si besoin) l'évoluition des prises de
parole, les centres d'intérêt et/ou sujets réccurents, l'évolution du temps
de parole voire de langage... (mais j'en ai que 12 et tous ne s'expriment
pas !)
Souvent je les incite à (selon leur niveau) recopier, dicter, réécrire ce
qu'ils ont dit au QdN.
Autre avantage que j'ai noté pour moi : c'est que je n'interviens plus
autant et que le distributeur de parole, ainsi que les échanges, y ont gagné
!
L'animateur du conseil demande combien d'enfants ont qq chose à dire ou à
présenter, il définit un temps de parole moyen pour chacun (pour que cela ne
dure pas en longueur et donc en dissipation) puis en fonction, voit si il
faut prolonger un peu ou pas...
une autre chose qui est née de cette prise de note : les mots de la semaine 
: il y a toujours dans les discussion un ou plusieurs mots que les élèves ne 
connaissent pas, et que j'explique ou demande à chercher dans le dico, puis 
ils sont affichés et coller en fin de semaine dans le classeur de mémoire 
(outils divers pour aider).
Voilà
Roland


--

Vous pouvez vous desinscrire a tout moment de cette liste de
discussion en postant un message a [EMAIL PROTECTED]