Le 04/02/2015 21:44, Jean-Baptiste Faure a écrit :
Bonjour,
J'essaye dans ce mail de synthétiser mon point de vue sur la question
des versions LTS de LibreOffice.
1/ Pourquoi TDF ne produit pas de version LTS ?
1-a/ À mon avis la raison à retenir est que le support en général et le
support à long terme en particulier sont le gagne-pain des sociétés qui
contribuent au développement de LibreOffice. Sans ce retour sur
investissement, les sociétés en question n'auraient pas les moyens de
continuer à dédier des développeurs à temps plein sur LibreOffice et la
communauté perdrait alors une part importante et essentielle de ses
développeurs.
Là d'accord, néanmoins, serait-il envisageable que la Document
Foundation essaie de diversifier les sources de revenus en concluant des
accords (ou encore plus) avec de grosses structures ?
1-b/ La publication fréquente de nouvelles versions est le moyen de
maintenir l'intérêt des développeurs. En effet il faut beaucoup
d'abnégation (même quand on est payé) pour attendre un an ou plus que
son travail trouve une certaine visibilité dans la communauté des
utilisateurs. En plus quand les retours utilisateurs arrivent enfin, il
est probable que le développeur en question soit passé à autre chose et
se replonger dans un vieux travail fait perdre en productivité et ajoute
encore à la frustration.
Mis à part le fait que je n'aime pas le terme d'abnégation qui renvoie
trop à la sphère religieuse (catholique, et que j'ai entendu dans trop
de bouches de bénévoles associatifs de type dame-patronesse), c'est le
lot de nombre de corps de métiers et cela n'a rien d'exceptionnel, c'est
même plutôt la norme en fait.
Une bande dessinées ça se dessine sur une année pendant laquelle on ne
produit rien ou presque et avec laquelle on n'est pas sûr de gagner sa
vie, un livre ça prend du temps à écrire (on ne citera pas l'exemple
d'un Proust modifiant jusqu'à la dernière seconde), une musique
également (dix ans de gestation pour le Pelléas et Mélisande de
Debussy), que dire des métiers d'art et de ceux du bâtiment-travaux
publics, voire des éducateurs qui ne voient le fruit de leur travail
qu'au bout de parfois longues années ? Un produit, qu'il s'agisse d'une
spécialité alimentaire, d'un produit pharmaceutique ou cosmétique, d'un
véhicule, voire simplement une collection de couture, ça prend
généralement plus d'une année à sortir.
2/ Comment garder une version tout en continuant à bénéficier de
correctifs ? Cela dépend de ses compétences en informatique et des
moyens qu'on est prêt à y mettre :
Merci pour ces informations.
[...]
4/ Quelles raisons sont susceptibles de pousser à un changement de la
version installée ?
4-0/ La nouvelle version corrige une faille de sécurité qui n'est pas
corrigée dans la version installée parce qu'elle a déjà dépassé la date
de fin de vie.
4-1/ La nouvelle version corrige un bug dont le correctif n'a pas été
backporté dans celle installée.
4-2/ La nouvelle version dispose d'une nouvelle fonction très attendue
par l'entreprise.
4-3/ On a envie de profiter enfin des gains en performance et en
interopérabilité apportés par les versions plus récentes.
4-4/ Une meilleure ergonomie.
Il n'empêche que, cela m'agace tout de même pas mal de voir que des
nouvelles versions sortent avec les mêmes vieux bugs qui traînent depuis
des décennies. Si je salue tout le nettoyage du code qui a été fait, il
me semble tout de même qu'il faudrait avant de passer à une nouvelle
version essayer soit de se débarrasser des vieux bugs qui traînent, soit
des fonctionnalités (généralement inutilisées du coup) affectées par ces
vieux bugs qui traînent.
Par ailleurs, je pense sincèrement que pour le bien de tous,
développeurs inclus, on pourrait se montrer moins psycho-rigide sur le
calendrier de sorties et éviter de sortir des versions aussi bugguées
que la 4.4 et cela pour diverses raisons :
- ça renvoie une image d'un produit de mauvaise qualité, d'ailleurs
c'est gratuit donc pas bon selon une certaine logique et une version
très bugguée n'améliore pas l'image de la suite ;
- ça renvoie une image pas très bonne des développeurs : elle est,
forcément, bugguée parce que développée par des guignols avec des
moufles (s'ils n'étaient pas mauvais, de toute façon ils travaillaient
chez les géants, américains, de l'informatique, c'est bien connu, ça va
avec la gratuité = pas bon) ;
- cela entraîne le dépôt, et donc la nécessaire gestion d'une foule de
rapport de bugs, dont certains peuvent être dupliqués, dont certains ont
*déjà* été corrigés dans la version suivante mais
qu'on-n'a-pas-sorti-pour-respecter-le-fichu-calendrier ;
- accessoirement ça énerve ceux qui déposent un rapport de bug et se
rendent compte que ça a été corrigé mais pas pour la version qui est en
téléchargement (et ça donne moins envie de faire des rapports de bugs).
Bref, à mon avis, ce psycho-rigidisme est mauvais pour l'image de la
suite (et des logiciels libres en