Chères et chers collègues,
J’ai le plaisir de vous annoncer la première séance du séminaire
sur Harun Farocki au Collège International de Philosophie :
Histoire(s) de la visibilité selon Harun Farocki (1/5)
Mercredi 6 février, 18h30 / 20h30 : Salle Jean XXIII, USIC, 18 rue de
Varenne, 75007 Paris. Code 01925. Sans inscription
On abordera dans ce séminaire le travail du cinéaste, artiste et
essayiste Harun Farocki (1944-2014). Arpenteur infatigable des diverses
strates de visibilité de nos sociétés, il a cherché aussi bien à nous
dévoiler l’envers du visible ordinaire qu’à débusquer un visible
opératoire qui innerve la réalité sociale en étant invisible pour tout
un chacun. Il s’est intéressé aux images qui prennent la mesure du
monde, celles du domaine de la technique, celles qui produisent comme
celles qui détruisent (les techniques de production, les techniques
militaires). Une recherche qui se déploie dans l’horizon de la pensée de
Marx, d’Adorno, d’Heidegger et de Foucault. Artisan d’une archéologie
(Bellour, Blümlinger) de notre présent visuel, Farocki a également
patiemment sondé les institutions pour y découvrir les «images
opératoires» qui les font fonctionner et qui pilotent le comportement
des individus ; on rencontre alors Foucault et ce qu’en dit Deleuze à
propos des «sociétés de contrôle». Grâce à ses fouilles, Farocki
recueille les images produites par le monde d’aujourd’hui :
photographies, images d’archives, images de synthèse, vidéosurveillance,
imagerie militaire, cinéma et jeux vidéo, etc. Il explore ainsi divers
milieux sociaux, l’usine, la prison, la communication, le marketing, la
finance, mais aussi le sport et l’architecture… En tissant les unes avec
les autres ces images provenant de sources hétérogènes, c’est une
lecture critique de l’histoire du siècle dernier et du début du XXIe que
nous offre l’œuvre. Une histoire des événements, leur médiatisation et
le rôle des images opératoires (guerre du Vietnam, Seconde Guerre
mondiale, Révolution roumaine, chute du Mur de Berlin, guerre du Golfe,
etc.), une histoire industrielle et technique, aussi bien l’histoire du
travail que l’histoire militaire, et bien sûr une histoire des images,
celles des médias, les images de l’art, les images photographiques et
cinématographiques, ainsi que ces toutes nouvelles images de synthèse
détachées du regard humain (que «voit» une machine ?).
http://www.ciph.org/spip.php?page=activite-detail=922
Bien cordialement,
Vincent Jacques
Maître de conférences en philosophie, ENSA Versailles
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