Chèr.e.s collègues,

La revue de sciences humaines et sociales *Tracés* vient de publier un
nouvel appel à contributions pour son numéro 42 « Sans contact ».
Les détails de l’appel sont à retrouver ici
<https://traces.hypotheses.org/3658>

Les auteurs et autrices devront envoyer leur contribution (article complet)
avant le *1er juin 2021 à *soumission-articles.tra...@groupes.renater.fr

Si elles ou ils le souhaitent, les auteurs et autrices peuvent adresser un
résumé (en indiquant le titre de leur contribution, la rubrique dans
laquelle ils le proposent, ainsi qu’un bref résumé du propos).
Ces résumés sont à envoyer par courrier électronique (à la même adresse),
avant le 1er avril 2021.

Bien cordialement,
Jean-Baptiste Vuillerod, pour le comité de rédaction de *Tracés*

PS : Derniers numéros parus:
-Angoisse <https://journals.openedition.org/traces/11082> (n° 38)

- Les sciences humaines et sociales au travail (ii) : Que faire des données
de la recherche <https://journals.openedition.org/traces/10518>?
(Hors-série 2019)

-Les irrécupérables <https://journals.openedition.org/traces/9733>(n° 37)



*Appel à contribution pour la revue Tracés (n° 42) - Sans contact*

Éternuer dans le coude, ne pas s’embrasser, ne pas se serrer la main, se
les laver régulièrement, porter un masque, se tenir à un mètre – puis à
deux mètres – les un-e-s des autres : l’actuelle pandémie de coronavirus
Sars-CoV-2 s'accompagne d’une série de « gestes barrières » qui visent à
limiter les contacts désormais perçus comme des sources de danger. Depuis
un an, il nous faut apprendre à vivre « sans contact » au risque de devenir
soi-même un « cas contact » voué à l’isolement. La pandémie de coronavirus
a ainsi brutalement transformé en un souci collectif permanent la gestion
des distances qui relève d’ordinaire de pratiques et d’expériences
routinisées, non remarquées. En cause non seulement l’impératif sanitaire
de distanciation « physique » à la faveur duquel nous avons collectivement
été conduits à réévaluer nos normes proxémiques d’interaction sociale, mais
aussi les différentes mesures de confinement, de circulation restreinte,
qui ont été mises en place dans de nombreux pays du monde, lesquelles ont
contraint des millions d’individus à multiplier les relations « à distance
», et donc aussi bien à être privés de la présence physique des autres.
Étonnamment, face à un virus qui enjambe sans entrave les frontières
géographiques et politiques, c’est, pour beaucoup, reclus-e à domicile – du
moins pour celles et ceux qui en disposent – que nous avons pu éprouver les
liens qui nous rendent interdépendants à l’échelle planétaire. Nous avons
dans le même temps pris conscience de l’extension de ces liaisons au-delà
de la seule humanité. Rarement le sort de pangolins, de chauve-souris ou de
visons nous aura semblé si proche. Aujourd’hui encore nous guettons –
mi-inquiet-e-s, mi-admiratifs et mi-admiratives – les mutations de ce virus
cosmopolite.

L’année 2020 aura donc été celle de la réévaluation des distances. Ce qui
semblait lointain est soudainement devenu proche et le proche lointain :
tandis que le marché aux animaux de Wuhan semblait frapper à nos portes,
celles de nos voisins immédiats se fermaient. Face à cette nouvelle
économie de la distance, nous avons collectivement basculé dans le télé- :
télétravail qui transforme un salon en bureau ou en salle de réunion ;
téléconsultation chez le médecin ; téléachat et même si le terme est
associé à une vieillotte émission de télévision, il rappelle que le
commerce en ligne est un des secteurs qui a le plus profité de la pandémie
; télé-enseignement de l’école à l’université ; et même télé-apéro –
autrement appelés apéro-zoom ou apéro-Skype, voire skypéro –, car il n’y a
pas de « nouveau monde » sans de nouveaux mots, appelés à désigner de
nouvelles manières de vivre les relations à distance. Et pendant que des
mots nouveaux apparaissent, des interrogations inédites s’imposent : la
prochaine rencontre se fera-t-elle en « présentiel » ou en « distanciel » ?

Alors que nous devons toujours composer avec ces mesures sanitaires qui
transforment en profondeur notre quotidien, cet appel à contributions
n’incite pas à traiter uniquement et frontalement de notre actualité
virussée mais invite à faire un pas de côté pour la faire résonner avec des
problématiques, des périodes et des contextes divers. Pour ce faire nous
encourageons les auteurs et autrices à proposer des articles, issus de
l’ensemble des sciences humaines et sociales, abordant en profondeur les
expériences concrètes, matérielles et charnelles de la séparation physique
imposée, assumée, négociée, désirée, etc. Ainsi, il ne s’agit pas seulement
d’approcher le lointain et le proche dans leurs dimensions proprement
spatiales – impliquant des temps de parcours et la célérité des transports
– mais d’interroger les conditions d’une expérience de la vie où le contact
est mis à distance et est devenu sujet de fantasmes. Nous souhaitons
questionner les modèles et réalités sociales qui se construisent de manière
éphémère ou plus durable et plus structurelle à partir de ces conditions et
ces imaginaires du sans contact. Que provoque l’impossibilité, voire
l’interdiction, de se toucher ? Comment décrire les types de sociabilité,
de liens, de présences qui se jouent dans les face-à-face médiés par des
écrans ? Comment les existences sans contact ont-elles été conçues,
repensées, surdéterminées voire remises en question et dépassées (d’un
point de vue social, politique, technique, économique, culturel...) ? Voici
le type d’interrogations auxquelles ce numéro de la revue Tracés voudrait
répondre à partir de contributions articulées autour des trois axes
problématiques des vies, de la politique et des sciences sans contact.

--
https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        

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