Bonjour à tous.tes, Je me permets de vous signaler la parution de mon dernier ouvrage : "*Aux limites de la résistance, anatomie du sujet dévoué*", aux éditions du Croquant. Ce livre, s'appuyant notamment sur un travail sociologique d'*observation participante en lycée*, s’efforce de reprendre les travaux engagés par Althusser sur *l’interpellation des individus en sujets*, en mobilisant Foucault et Bourdieu notamment, mais aussi en apportant de nouvelles thèses. Il propose notamment une théorie sur une nouvelle forme de management au travail : *l’exploitation du dévouement*, c’est-à-dire le fait de mettre l'employé dans des situations dans lesquelles il ne peut que constater qu’autrui est en souffrance, ce qui l'*oblige* constamment, ainsi responsabilisé en *sujet dévoué*, à travailler au-delà de ses forces pour lui venir en aide.
Merci de votre attention et bien cordialement à tous.tes, Simon Lemoine simon.lemo...@univ-poitiers.fr https://editions-croquant.org/sociologie/819-aux-limites-de-la-resistance.html *Argumentaire détaillé :* Une nouvelle technique de management se développe aujourd’hui considérablement et en toute discrétion, parallèlement au redoutable essor mondial des techniques de « flux tendu » qui accélèrent nos vies jusqu’à l’étourdissement. Cette technique qui s’installe à bas bruit a pour principe d’exploiter à des fins de productivité notre empathie au travail, notre « sens du collectif », notre situation d’interdépendance croissante vis-à-vis des usagers, des clients, des collègues et finalement d’autrui en général. Nos lieux de travail sont ainsi aménagés de manière à ce que nous ayons *constamment* connaissance d’une souffrance endurée par autrui, alors même que nous manquons pourtant de moyens pour y faire face ; nous sommes dès lors insidieusement amenés à *redoubler d’effort* pour faire nôtre la pénibilité endurée par l’autre ; ce travail supplémentaire est capté par les lieux de travail, il est généreux, il est abondant (jusqu’à l’épuisement professionnel), et surtout il est *gratuit*. L’ouvrage de Simon Lemoine dévoile cette technique de management sans scrupule et largement développée afin de participer à la lutte contre la souffrance au travail, qui n’a rien d’une fatalité. Parallèlement à cette étude consacrée au dévouement, l’auteur a également proposé une critique nouvelle de notre représentation commune du *sujet* et de la *personnalité* de l’individu. Nos caractères et notre qualité de sujet (responsable, souverain, autonome) ne sont pas fixes, constants et indépendants de leurs terrains d’exercice (c’est-à-dire intrinsèques à notre être) ; par exemple, un individu qui s’avère courageux et lucide lorsqu’il lui faut sauver des vies dans son métier pourrait à l’inverse se montrer couard et hagard s’il lui fallait avouer une vérité pénible à reconnaître. Cette critique renouvelée d’une essence du sujet et de la personnalité fait apparaître que le dévouement n’est pas un *don de soi*, et qu’il est plutôt une véritable *prise de soi*, un accaparement de notre être par les lieux de travail. Ceux-ci colonisent nos existences, c’est-à-dire implantent dans les individus un être spécifiquement façonné en vue d’une productivité maximale. Cet être aliéné encombre l’individu, ne laissant usuellement qu’une portion congrue à une part de soi qui serait effectivement libre, c’est-à-dire en mesure d’avoir du temps, de l’énergie, de la lucidité, des désirs, des savoir-faire, des aspirations, des préoccupations, des expériences, des savoirs qui lui soient tout à fait *propres*. [image: image petite.webp] *Éditions du Croquant * 20, route d'Héricy 77870 VULAINES SUR SEINE 06 80 98 76 59 cont...@editions-croquant.org -- No attachments (even text) are allowed -- -- Type: image/webp -- File: image petite.webp -- https://www.vidal-rosset.net/mailing_list_educasupphilo.html