Bonjour,

Hier j’ai eu la chance de me faire narguer parce que j’étais en accord avec l’idée d’avoir des thermomètres dans les ambulances. C’est normal, on ne peut tenir une opinion dans les SPU sans que personne ne croit qu’on est fou.

J’ai révisé tous les documents et je réitère : " Je, Michel Boucher, crois que c’est une bonne idée d’avoir des thermomètres dans les ambulances. "

J’ai lu le rapport du coroner et, malgré la longue parade des gens qui n’ont jamais compris que le pt souffrait d’un coup de chaleur, je suis convaincu que ce problème doit être reconnu hâtivement afin d’éviter de graves séquelles au patient. Hâtivement = préhosp.

Comme les coups de chaleur sont assez peu fréquents, il n’est pas surprenant que les intervenants n’y pense pas d’emblée. Un patient en coup de chaleur ressemble beaucoup à un (autre) problème neuro (intox, tumeur, hémo, épilepsie), la différence étant la température et les circonstances. Les circonstances ne sont pas toujours évidentes, si le pt a été déplacé, s'il n’y a pas de témoins...

Les critiques disent : " vous n’avez qu’à appliquer le protocole ‘coup de chaleur’, pas besoin de température ". Et bien, je ne suis pas d’accord. Le protocole dit qu’il s’applique pour "une victime exposée a un environnement chaud avec changement de l’état de conscience ". Le protocole n’est pas très fin. En fait, si on appliquait le protocole tel qu’écrit, on essayerait d’envoyer en hypothermie toute une gamme de patients : diabétiques, épileptiques, intoxiqués, traumatisés cérébraux.

Ahh ! Mais il faut tenir compte des circonstances. OK. Pt trouvé inconscient (U) sur le bord d’une route de campagne à côté de son vélo à 14h32 une belle journée d’été. Personne ne le connaît, on sait pas ça fait combien de temps qu’il est là. Diabétique ? Trauma ? Épileptique? Coup de chaleur ? Est-ce qu’on le refroidit agressivement ? ½ heure pour se rendre au CH. Si c’est un coup de chaleur, pas de prob, mais si c’en n'est pas un ?

Il faut une température pour établir (ou éliminer) la nature du problème. C’est comme pour le glucagon, s’il n’y a pas d’hypoglycémie, il n’y a pas de glucagon. On ne donnerait pas du glucagon comme ça à tous les inconscients n’est-ce pas? Alors pourquoi appliquer cette logique aux hyperthermies ?

Je sais que le thermomètre n’est pas l’item manquant le plus criant dans l’ambulance. Ça ne veut pas dire que c’est un item inutile. Pour travailler intelligemment, il faut se donner des outils d’évaluation adéquats, à moins qu'il n'y ait quelqu'un qui trouve un avantage à ce qu'on ne travaille pas intelligemment?

Bonne journée,

Michel Boucher

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