http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2008/06/17/002-Couillard-infirmiere.shtml

Le gouvernement du Québec tente de nouveau de résoudre la pénurie
d'infirmières dans les hôpitaux de la province.

Il y a actuellement quelque 70 000 infirmières dans le réseau de la santé.
Philippe Couillard reconnaît qu'il en manque, mais on ne prévoit pas que ce
nombre bougera d'ici 2015.

Comme la population vieillit et que le réseau de la santé sera davantage
sollicité, le gouvernement tente de trouver des solutions, sans trop
investir.

Ainsi, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a annoncé mardi une
série de mesures, sans toutefois obliger les établissements à y adhérer.

Il veut, par exemple, revoir l'organisation du travail des infirmières, car
il croit que les sommes nécessaires sont à l'intérieur du réseau de la
santé. Ainsi, il souhaite qu'on accorde des responsabilités accrues aux
infirmières auxiliaires pour libérer les infirmières, qui pourront se
concentrer davantage sur leur véritable tâche.

M. Couillard propose également de créer 115 postes d'infirmières
praticiennes de première ligne.

Québec maintiendra les primes de 7 % à 10 % pour celles qui travaillent aux
soins intensifs.

Mais le ministre souhaite que soit réduit le nombre d'heures supplémentaires
travaillées chaque année ainsi que le recours aux agences privées.

On investira aussi dans l'achat de petits équipements comme les thermomètres
pour éviter les pertes de temps.

En tout, c'est un investissement de 80 millions de dollars qui est consenti
aux établissements hospitaliers pour l'ensemble des mesures.
Selon le ministre de la Santé, toutes ces mesures devraient considérablement
améliorer la situation:

« Ce qu'on annonce aujourd'hui comme climat dans le réseau devrait au
minimum et d'abord amener une infirmière qui pense faire le choix d'aller en
agence privée ou qui vient de le faire à se demander sérieusement si ce
n'est pas le temps de revenir au réseau. Tout le processus de titularisation
des postes, tout le changement des horaires de travail, tout ce qu'on met en
place, en terme de soutien, va faire que cette profession sera beaucoup plus
valorisée qu'elle ne l'a été historiquement », a déclaré le ministre
Couillard.

Chaque institution est toutefois libre d'appliquer ou non les mesures
proposées par le ministre, car l'implantation du plan de M. Couillard n'est
pas obligatoire.

Par ailleurs, le ministre demande aux syndicats et aux établissements de
santé de faire preuve d'une grande ouverture.

La présidente de l'Ordre des infirmières, Guylaine Desrosiers, a réagi
poliment aux mesures annoncées. « J'apprend ça à chaud, comme vous.
Quatre-vingts millions, est-ce suffisant? Je demeure préoccupée, mais j'aime
mieux 80 milllions que rien du tout », a-t-elle dit.

De son côté, la Fédération des infirmières du Québec croit que la rétention
des infirmières dans le réseau public passe par la création de postes
permanents. Elle ne croit pas que les hôpitaux le feront même si le ministre
le souhaite. « Les employeurs nous disent tout le temps qu'ils n'ont pas
d'argent, qu'ils ne peuvent pas le faire », a dit la vice-présidente Sylvie
Savard.


-- 
Stéphan Gascon

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