Bonjour, Je me permets de reposter sur cette liste, car le contenu la concerne au premier lieu, et il n'était passé que sur la liste OSGeo-fr Librement, Vincent
Bonjour, J'ai moi aussi suivi passivement les échanges sur le sujet OSGeo/OSM et avec l'IGN. Sur l'IGN je me permettrai de répondre sur la forme dans un mail séparément. Je souhaitais cependant me présenter et donner ma vision du rapprochement OSGeo/OSM. Je suis Vincent Picavet, et suis impliqué dans l'OSGeo, et dans l'OSGeo-fr depuis sa création. Je suis également contributeur OSM (même si très peu actif récemment), ayant commencé à un moment ou le quatrième arrondissement de Paris n'avait que la rue de Rivoli et la rue de Turenne. Je suis contributeur à PostGIS, la base de données spatiale libre. J'ai aussi une casquette de professionnel de la geomatique OpenSource, puisque j'ai fondé Oslandia en 2009. Je pense globalement que le rapprochement OSGeo-fr / OSM est une bonne chose, car les deux mouvements ont l'un comme l'autre à y gagner. L'OSGeo, depuis le début, a dans ses objectifs la promotion et l'émergence de données libres. Il y a donc convergence globale entre le but d'OSM et ceux de l'OSGeo, ce qui est le minimum. OSM a besoin d'une structure légale pour sa représentation et ses projets, et l'OSGeo peut lui apporter. En ce qui concerne les craintes qui pourraient subvenir quant à la place d'OSM dans l'association OSGeo-fr, je pense qu'elles sont infondées. L'OSGeo-fr est ce que les gens qui investissent dedans en font (investissement en temps, énergie, idées). C'est une communauté ouverte et qui acceptera avec joie les projets et investissements qui y seront proposés. Je verrais personnellement d'un bon oeil un membre du bureau issu de la communauté OSM. Ma vision d'OSM me fait dire que le projet pourrait profiter plus avant de l'OSGeo-fr. Pour moi le projet OpenStreetMap se définirait aujourd'hui comme «une infrastructure de collaboration autour de données libres». Je pense que le temps où OSM se définissait comme la simple création d'une carte est révolu ou en passe de l'être. D'une part, les données présentes dans OSM commencent à largement dépasser ce qui est représentable de façon visuellement raisonnable sur une carte. Au mieux on n'aurait donc plus une carte OSM mais des cartes OSM. De plus certaines informations ont un usage qui dépasse complètement les besoins en visualisation. Les aspect topologiques notamment, qui permettent de reconstituer un graphe de réseau pour faire du routing par exemple, sont des éléments qui ont une optique plus large que la visualisation. De même tout ce qui concerne les POI permet la mise en place de services qui vont plus loin que la carte. On est plus dans un contexte de création de données pour faire une carte, mais de données libres de façon plus large. La récente création d'openaddress en est un exemple supplémentaire d'utilisation (à double sens) des données OSM pour des usages élargis. D'autre part au delà de la donnée, une des forces d'OSM est son organisation et son infrastructure. Les outils créés, les méthodes de collaboration utilisées, sont devenus un sujet en soit au même titre que les données elles- mêmes. Nicolas Chavent présentait à l'OGRS 2009 «Humanitarian mapping with OSM», avec des retours d'expériences d'utilisation de l'infrastructure et de l'organisation d'OSM pour la gestion de crise. La récente expérience à Haiti a montré l'importance de ce coté du projet, confirmée par la création de HOT et de l'intérêt croissant du monde humanitaire pour OSM. Ces deux aspects font que l'objectif «créer une carte libre» d'OSM est dépassé. Ce qui va forcer le projet de toutes façons à interagir avec de nouveaux acteurs, dont les besoins et les buts seront différents des objectifs initiaux du projet. Parmi ces acteurs vont arriver sous peu les professionnels de la geomatique, et également tous les clients de l'oligarchie des producteurs de données, avides de trouver une source gratuite pour remplacer leurs données couteuses. Ratzillas témoignait déjà que certains étaient prêts à financer des projets OSM, ce qui est une bonne chose, mais également un risque. La récupération du projet par des entreprises, les usages illégaux des données OSM, la confusion entretenue entre le projet en lui même et des sociétés qui vendent du service autour, les «pilleurs» de données, sont autant de risques qui sont préjudiciable à OSM. La cohabitation positive entre communauté et professionnels n'est pas une chose simple. A ce propos l'expérience des logiciels libres est précieuse. L'OSGeo est une source de connaissance et d'expérience sur ce sujet, qu'elle pourra faire partager à la communauté OSM. C'est pour moi un point important sur lequel les échanges devraient être bénéfiques à OSM. L'élargissement des acteurs gravitant autour d'OSM produira sans nul doute des besoins nouveaux en terme de logiciels et de services, et il est bon ici aussi d'avoir une communauté compétente sur ces aspects logiciels. De même en terme de métiers, la communauté OSGeo-fr rassemble des individus d'horizons divers qui réunis permettront d'appréhender de façon plus précise les utilisations d'OSM émergentes. Bref, «Think global, act local» :) Bienvenue à vous, communauté OSM ! Vincent > J'ai été un lecteur passif des échanges passionnés sur cette ML. > > Je voulais juste prendre quelques minutes pour donner mon point de vue : -- Vincent Picavet - vincent.pica...@oslandia.com www.oslandia.com - Engineering your GIS _______________________________________________ Francophone mailing list francoph...@lists.osgeo.org http://lists.osgeo.org/mailman/listinfo/francophone _______________________________________________ Talk-fr mailing list Talk-fr@openstreetmap.org http://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr