Pour les autres pays, on peut déjà « amorcer la pompe » en
cartographiant des éléments de base, meˆme si faute de données
ouvertes publiques on met des approximations (qui pousseront certains
locaus à venir les corriger et les affiner), mais au moins leur
permettra de se repérer déjà dans l'existant.

En témoigne ce qui commence à se faire pour le Tadjikistan suite à un
appel à contribution lancé ici. Ce qui fait venir des contributeurs
c'est l'existence de zones mieux cartographiées que d'autres mais dont
les références sur le web commencent à se multiplier.

L'autre facteur de visibilité est lié aussi au coup de pouce donné par
l'intégration dans Wikipédia (mais à un niveau moins avancé pour
certaines langues). Cela augmente la visibilité des cartes qui même
incomplètes, amènent justement les utilisateurs à prendre conscience
de l'avancement d'OSM. Je dirais même que l'existence d'erreurs ou
d'approximations un peu trop grossières est ce qui pousse à faire les
premières contributions. D'abord à petite échelle, puis de plus en
plus loin sur des territoires environnants.

Certes la notion de « réseau social » est peu opérante, mais il y a
tout de meˆme celle de l'intérêt géographique local, qui donne de la
visibilité des cartes à plus de monde directement concerné.

Mais OSM reste encore très européen, et son avancement en Europe
justement très lié à l'initiative OpenData européenne. Pour le reste
effectivement on dépend uniquement des bonnes volontés des uns et des
autres et de la connectivité à Internet des utilisateurs connaissant
le terrain.

Ceux qui peuvent aider sont souvent les ONG humanitaires et
fondations. Et je pense que c'est de ce côté là qu'on devrait pousser
davantage les collaborations. On a déjà eu la Fondation Wikimedia,
mais pourquoi pas impliquer les grandes ONG internationales : Médecins
du Monde, Croix Rouge Internationale, Care, Médecins sans frontières,
Reporters sans frontières (collaboration possible aussi avec les
organes de presse qui font grand usage de cartes pour illustrer leurs
articles, mais pas toujours très précises), etc.

Et puis pourquoi pas prendre contact avec l'organisation de la
Francophonie (et ses partenaires universitaires et bibliothécaires, au
delà des seuls gouvernements ou assemblées parlementaires) ? Ou des
organisations de protection de l'environnement (même si elles sont
engagées dans des projets de nature politique) : Greenpeace, etc. Ou
avec les partis politiques (qui sont concernés dans les processus
électoraux, donc pour avoir une bonne connaissance et planification du
terrain, même s'ils n'ont pas de sièges d'élus), syndicats et
organisations professionnelles (chambres d'agriculture, d'artisanat,
ou de commerce), syndicats et organisations de transporteurs.

En revanche les contacts avec les agences de l'ONU ne mènent souvent
pas à grand chose : beaucoup d'intentions, mais pas de budgets et
initiatives trop peu contraignantes sur les Etats qui n'y font que ce
qu'ils veulent ou ne veulent pas, sans aucune planification réelle,
même avec la demande de leurs citoyens. Et trop souvent des tas de
barrières légales sur les données (les conflits de propriétés
intellectuelle étant rarement résolus).

Une fois qu'un territoire commence à avoir une cartographie assez
précise pour tracer les axes majeurs et localiser presque toutes les
villes et villages (ne serait-ce qu'avec un seul point et des limites
adminsitratives sur les principales subdivisions régionales), ou
lorsque les côtes sont assez précises pour qu'on commence à y ajouter
des plages, puis les routes qui les bordent, on voit apparaître de
plus en plus de détails, et en fin de compte quelqu'un de locla arrive
à fainaliser une carte complète d'une grande ville, et intéresse ceux
qui sont autour dans les plus petites villes.

Plus qu'un réseau social, OSM se développe comme un maillage
territorial de plus en plus fin : plus il s'affine, plus il y a de
monde à participer (d'abord sur son propre terrain, ensuite sur les
autres terrains qu'il vient visiter, puis d'autres qui les intéresse
culturellement).

Il ne faut pas grand chose pour amorcer la pompe. On l'a vu au
Tadjiskistan (sur un territoire certes limité) mais le phénomène
d'extension virale se poursuit alors. Il y a plus de connaissance du
terrain qu'on le croit, et cette connaissance est souvent située loin
des territoires concernés. Ce qui freine pour démarrer c'est la peur
de se lancer pour faire la structure de base.

Des pays comme l'Indonésie, l'Inde, le Brésil, et l'Afrique du Sud ont
largement les moyens de se développer très vite. Ce qui freine en
revanche c'est les zones désertiques très peu habitées ou les zones
équatoriales (la densité des forêts ne permet pas le placement de
beaucoup de population, les routes sont mal tracées, pas visibles sur
l'imagerie). ainsi que les zones en conflit politique violent avec peu
de présence internationale ou pas assez de connaissance de la part des
populations déplacées, réfugiées ou émigrées.

Une chance est à saisir dans certains pays qui commencent à sortir des
années noires : la Birmanie par exemple mériterait d'être aidée (la
connaissance du terrain, indépendante des autorités locales en place,
permet d'adapter rapidement le développement à la demande et la
réalité des terrains et des populations, jusque dans leurs langues
locales, et permettra aussi de cartographier les besoins et disparités
importantes pour éviter un développement anarchique source de nouveaux
problèmes.

Mais il reste encore des tas de choses à faire en Europe. Notamment
pour aider à cartographier le Portugal et la Grèce embarqués dans de
sérieuses difficultés pour continuer à financer leurs SIG, leur
culture et leurs transports. Ce n'est pas parce que l'Union européenne
pousse vers l'initiative OpenData que ces pays ont les moyens de
publier leurs données. Ne serait-ce que pour numériser ce qu'ils ont
déjà à défaut de les compléter ou les corriger : il n'y a plus le
personnel pour le faire, plus de moyens pour financer les
développements techniques. C'est là qu'une communauté indépendante et
internationale peut aider à faire le relais (si on ne le fait pas, il
ne leur restera plus qu'à se placer sous les fourches de Google pour
la visibilité, et de ses fournisseurs privés pour les données).

Le 3 septembre 2012 16:52, Pieren <pier...@gmail.com> a écrit :
> Je voulais juste signaler cette petite statistique avant le SOTM 2012
> de Tokyo qui aura lieu ce w-e: depuis 3 semaines, le nombre de
> contributeurs OSM en France oscille régulièrement entre 200 et 250 par
> jour si on en croit cet outil statistique:
> http://osmstats.altogetherlost.com/index.php?item=countries&country=France
> ce qui nous place en deuxième position, loin derrière les
> indétrônables allemands mais devant les russes, anglais et américains
> qui nous damaient régulièrement le pion auparavant.
> Si on regarde les quantités de ways/nodes/relations créés ou modifiés,
> on est toujours premier. Mais là, on a moins de mérite, il faut
> surtout remercier le cadastre.
> Bravo à tous les contributeurs qui oeuvrent sur notre territoire et
> bon voyage à ceux qui vont nous représenter au "State Of The Map 2012"
>  (et surtout n'hésitez pas à rappeler cette statistique à ceux qui
> voudront vous marcher sur les pieds ou donner des leçons :)
>
> Pieren
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