Le 11 octobre 2013 14:54, Marc SIBERT <m...@sibert.fr> a écrit :

> Bonjour,
>
> Comme indiqué succinctement dans la conversation jointe, l'article "Google
> Street View pour localiser des insectes invasifs" précise dans son
> introduction que "Des chercheurs de l’Inra ont utilisé pour la première
> fois les bases de données de Google Street View (GSV), *accessibles
> librement sur Internet,* ...".
>
> Selon toute vraisemblance il s'agit d'un malheureux contresens lié à la
> traduction de "free" de l'anglais vers le français.
>

Il n'est même pas dit que cette utilisation était gratuite ("free") non
plus, au sens où pour cela il aura fallu que l'InIra obtienne une licence
valide de la part de Google (ça peut être sans supplément  de prix par une
vente liée ou un autre accord de coopération avec Google, par exemple pour
aider l'Inra à numériser des documents pour une publication "gratuite" mais
pas libre sur Google Books, mais avec un accès illimité accordé à l'Inra ou
contre la fourniture à l'Inra de facimilés)

Google utilise diverses stratégies pour obtenir des donénes et utilise sa
puissance financière et en moyens, mais aussi Google utilise cela aussi
comme une dépense de promotion de ses activités en aidant la recherche
mondiale (qui manque cruellement de moyens).

Bref je ne vois cela que comme un partenariat, mais pas comme une
utilisation libre, ni même gratuite. Google ne fait pas cela que pour la
gloire. Son but est bien d'accroitre sa puissance en terme de bases de
données et outils d'analyse pour ensuite développer des techniques et
outils propriétaires, et vendre des licences. Ce qui est gratuit au début
chez Google finit par avoir des limites d'utilisation de plus en plus forte
pour que Google puisse vendre l'accès aux données là où il est devenu un
acteur quasi-incontournable.

S'il n'y avait pas eu OSM, aujourd'hui Google Maps serait archi fermé (et
ses licences pour sites seraient aussi devenues beaucoup plus chères et les
outils moins puissants). La concurrence est saine ici. OSM a forcé Google à
s'améliorer sans s'endormir sur ses acquis.

Mais OSM n'est pas seul à favoriser cette concurrence, car en Europe au
moins et aux USA on a la libéralisation des données publiques. On en est
loin dans d'autres parties du monde.

D'ailleurs en Europe la directive INSPIRE ne demande pas non plus la
gratuité totale des données publiques. Et les modèles économiques
compatibles incluent la nécessité de compenser les coûts de création et
mise à jour des données de façon raisonnable (il y a eu une enquête
publique récemment sur le sujet OpenData, vous y avez peut-être répondu :
l'enquête est peut-être toujours en cours sur Internet mais je ne me
souviens plus où).

Cependant pour les pays très pauvres, on ne demande pas l'ouverture totale
(libre, gratuite et redistribuable) des données publiques car là en fait ce
sont les données publiques qui leur manquent (ou sont très anciennes ou de
mauvaise qualité, voire contradictoires entre elles, ce qui a déjà posé de
sérieux problèmes politiques). OSM permet d'aider ces pays qui ont du mal à
financer leurs administrations et agences géographiques ou statistiques par
leurs seuls moyens propres. Ils ont recours à des collaborations
internationales avec d'autres pays ou des agences de l'ONU, ou des ONG ou à
des données privées des entreprises en relation avec ces pays. S'ils ont eu
recours à des données privées, ils ne peuvent de toute façon pas libérer
ces données comme ils le veulent, même s'ils en disposent pour leur
administration.

Aujourd'hui OSM peut s'ajouter à la liste des sources qu'ils peuvent
utiliser (et cela leur coûtera moins cher et les laissera libres de
décider, sans se retrouver quelques années après liés avec un contrat
commercial et des licences limitées dans le temps)...
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