En même temps c'était une série consacrée à l'IGN mais c'est dommage de ne pas avoir parlé du tout des relations avec les autres fournisseurs de données cartographiques (même juste en France pour le travail des collectivité, l'IGN n'est plus en situation de monopole, il y a aussi d'autres agences françaises et européennes, et l'IGN travaille aussi avec des frounisseurs commerciaux et doit réinventer ses modèles de licence et de coopération).
Du coup l'impression que m'a laissé cette série de reportages est celle d'une présentation de l'IGN comme elle travaillait encore dans les années 1970 avant l'arrivée de l'imagerie satellite, de l'ordinateur grand public et de l'Internet à partir de la moitié des années 1980 (au départ par des passerelles compliquées, lentes et chères). Cependant c'est l'arrivée de Google dans la cartographie (vers 2005 il me semble pour les premières démo de Google Earth) qui a tout changé mais l'Internet n'a plus rien à voir avec celui de ses débuts, en performance. Et les PC d'aujourd'hui (et maintenant les mobiles) savent gérer de gros volumes de données et ont tous des capacités de rendu de bonne qualité et fluide. Le stockage aussi a eu des révolutions en terme de capacité, densité et prix (au point qu'il est devenu quai gratuit et que le "BigData" est arrivé où les données ont plus de valeurs quand elles sont agrégées en gros volume, que leur contenant physique dont le coût unitaire décroit avec la capacité stockée. Jusque dans les années 1970, le rôle de l'IGN était primordial, l'imagerie était quasi inexistante ou chère et peu mise à jour, il fallait payer des tas de géomètres, payer les déplacements, entretenir des véhicules. Le traitement des données était très lourd avec plein d'opérations humaines et des documents photographiques fragiles et difficiles à reproduire. Mais ces reportages ont surtout présenté le passé, il y a très peu de question sur les missions de l'IGN dans l'avenir et sur son placement international pour travailler aussi avec d'autres institutions européennes ou mondiales. Le nombre de fournisseurs de données s'est multiplié et l'IGN n'est plus qu'une source minoritaire au milieu du reste (qui doit maintenant aussi acquérir des licences de données tierces). Les fournisseurs privés sont devenus beaucoup plus gros et font plus de profit, alors que l'IGN doit apprendre à économiser ses moyens : il ne survivra que s'il accepte plus de coopérations avec les projets libres avec lesquels il peut rester un acteur faisant de l'évaluation de la qualité (et qui peut donc vendre des services aux collectivités ou entreprises qui souhaitent un suivi continu de zones très étenues, sans désert de données et avec des mises à jour régulières partout). L'IGN devrait pouvoir s'appuyer sur OSM mais il lui fait revoir sa politique de licence tout en sachant que s'il accepte de passer aux données libres, il ne pourra pas empêcher des acteurs privés de les utiliser et les re-commercialiser sous diverses formes. A nous de promouvoir à l'IGN qu'il pourra éviter un accaparement complet par des tiers exigeant des licences contraignantes, si on protège bien la nécessité de garder les données libres (partageables et réutilisables, y compris pour des analyses comparatives qui seraient très utiles à l'IGN pour des détections fines de lacunes dans ses données). L'IGN devra toujours acheter de l'imagerie satellite/aérienne et ça continuera à coûter cher. Mais il pourra financer ça avec moins de risque s'il collabore plus et économise en utilisant des ressources qui n'existaient pas alors et qui aujourd'hui ne coûtent presque plus rien. Une données acquise sur le terrain par des tiers ne vaut plus rien toute seule mais peut se vérifier par des moyens de plus en plus nombreux : la force des données actuelles c'est leur accumulation (et c'est celui qui en a le plus qui les paye les moins cher) et les possibilités de les croiser et les valoriser de plus en plus vite par des outils de plus en plus automatiques et bon marché. Mais l'IGN nous a surtout montré comment il faisait "avant". On ne fera plus jamais une carte dans le monde de cette façon. C'est intéressant du point de vue historique seulement même s'il reste certaines choses du passé la part que cela représente devient de plus en plus anecdotique et de moins en moins essentielle. Au vu de cette présentation, je ne vois même pas l'IGN durer 10 ans encore avant d'être fusionné dans une entité plus large, sans doute européenne (un peut comme la BCE avec ses banques centrales membres) ou être scindé en confiant tout aux collectivités (il ne devrait alors plus rester qu'une sorte de "régulateur" dans un cadre concurrentiel (qui pourrait être fusionné avec l'ARCEP, l'HADOPI et d'autres organismes officiels de régulation et de médiation, ou d'autres services publics ou paritaires comme le Cadastre, Météo France, la DGAC, et le Registre du commerce qui eux aussi doivent se réformer), avec une activité essentiellement juridique et de contrôle. Nos lois aussi vont devoir se réformer en donnant un cadre légal aux données publiques dont la publication est obligatoire et en donnant des conditions minimales de licence et de droit d'accès (obligations et droits aux fournisseurs comme aux utilisateurs), tout en évoluant dans le cadre européen (plus d'exclusivité nationale, les services publics des différents pays membres étant mis en concurrence sans plus aucune zone exclusive, ils devront collaborer entre pays en se fédérant pour résister aux géants du net qui ont la force de leurs centaines de millions d'utilisateurs un peu partout). Le 30 mai 2014 17:17, Eric <eric...@sfr.fr> a écrit : > Bon et ben 5 x 4mn sur la carto au JT et pas une seule allusion à OSM. Il > reste du boulot pour se faire connaitre ! :) (ou reconnaitre) > > Eric [Blueberry] > > > -------- Message transféré -------- Sujet: Feuilleton sur la carto Date : > Mon, 26 May 2014 13:43:48 +0200 De : Eric <eric...@sfr.fr> > <eric...@sfr.fr> Pour : Discussions sur OSM en français > <talk-fr@openstreetmap.org> <talk-fr@openstreetmap.org> > > > Salut ! Je suis tombé en cours de route sur un reportage du journal 13h > de F2 sur la carto. Comme c'est un feuilleton du journal, ca doit etre > diffusé en 5 épisodes sur la semaine. J'y ai croisé rapidement un logo > OSM mais pas de mention explicite, que de l'IGN. Esperons que ca sera le > cas sur les 4 autres épisodes de la semaine... A revoir sur PLUZZ [1] > > Eric [Blueberry] > > [1] http://pluzz.francetv.fr/france2 > > > > > _______________________________________________ > Talk-fr mailing list > Talk-fr@openstreetmap.org > https://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr > >
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