A mon époque il n'y avait pas de PC en classe et encore moins de
smartphones et tablettes. Aujourd'hui les départements équipent les élèves
en PC portables (gratuitement pour les familles moins favorisées) et ils
ont quasiment tous des mobiles avec une fonction de partage de connexion,
ils n'ont pas besoin de passer par le wifi du lycée et son parefeu (ce
n'est peut-être pas vrai dans tous les départements, mais les aides
existent). Au final les élèves sont mieux équipés que les écoles
elles-mêmes et les profs à qui on propose des solutions hors d'age.

Et il n'y a plus de PC partagé dans une salle dédiée (hormis peut-être un
ou deux dans la bibliothèque avec des logiciels dédiés à la gestion de son
catalogue, les PC de l'adminsitration), chaque élève a son matos avec lui
qu'il peut emporter toute l'année (pas forcément le modèle le plus top mais
suffisant, le dernier frein c'est plutôt l'accès Internet à domicile et le
prix des forfaits mobiles, c'est pour ça qu'il faut encore un accès wifi
dans les établissements, mais il rame souvent et est peu entretenu).
Les profs ne vont pas faire la chasse aux portables en classe, même s'ils
demandent de les laisser de côté durant les examens et de garder leur
mobile dans le cartable ou la poche pour suivre les cours et non les
réseaux sociaux ou les SMS.
Maintenant faire un atelier cartographie en classe demande du matériel et
un guidage pour intéresser les élèves. Mais ceux que ça n'intéresse pas
iront quand même faire n'importe quoi. Et les profs ne peuvent pas
surveiller chaque écran; la solution est plutôt le travail en atelier par
petit groupe qui s'autorégule (et non chacun de son côté), et un prof qui
passe d'un petit groupe à l'autre: ceux qui font n'importe quoi se font
vite repérer par les autres du groupe, rien que par les plaisanteries et
l'attitude. Il reste cependant le cas de ceux qui ne comprennent pas du
tout qu'ils s'y prennent mal et s'obstinent alors qu'ils auraient besoin
d'aide.

Et qui n'ont aucune idée de ce qu'ils ont fait et encore moins la capacité
de revenir corriger ensuite; c'est une activité proposée à la classe mais
toute la classe n'est pas forcément intéressée. Hors sans
motivation/intérêt, l'attention ne suis pas non plus et ils se fichent pas
mal des conséquences et laissent le travail de réparation aux autres. !ls
ne se font pas répérer forcément, car ils peuvent passer à faire tout autre
chose ensuite. D'autant plus que le prof n'a pas vraiment la vision de ce
qui est fait par ses élèves, le projet sur lequel ils sont étant trop gros
et pas surveillable dans son entier: si le prof demande de travailler dans
une zone précise, il y en aura d'autres qui iront n'importe où ailleurs et
il y a peu de moyen dans OSM de centraliser les infos. Et encore moins de
moyen d'obliger les élèves à utiliser les comptes dédiés préparés par les
profs. C'est bien connu, les élèves veulent tous échapper aux directives et
faire plutôt ce qu'ils ont envie sans surveillance. De plus les profs ne
peuvent pas "noter" les résultats car les résultats ne sont pas seulement
issus des travaux des élèves.

Je pense qu'en classe ce qui est plus intéressant c'est juste de faire une
démo introductive et ensuite de proposer à ceux que ça intéresse de
participer à un atelier commun (parmi d'autres) et de réussir à les animer
dans une activité toute l'année, pour amener les élèves ensuite à s'y
investir et développer leurs propres intérêts. Et ensuite parvenir à ce que
certains élèves en fasse un projet qui est le leur et qu'ils ont envie de
montrer et expliquer aux autres et où ils ont ensuite des résultats
personnels à montrer. Convaincre toute une classe c'est bien plus
illusoire, mais si on arrive à anomer l'intérêt sur une poignée d'élèves
sans priver les autres de développer leurs propres intérêts sur autre
chose; c'est gagnant pour tous, et personne ne se sent contraint, cela
reste un projet libre pour tous, sans échéance temporelle, sans astreinte
de présence imposée, où on peut participer à tout moment, faire une pause,
et revenir plus tard.

C'est plus facile ensuite de les motiver à la qualité et les aider à
s'améliorer. Cependant il faut aussi ds profs intéressés et un peu formé
aussi, et là ce n'est pas l'administration qui aide beaucoup. Les écoles
qui le font ont intérêt à partager en ligne leurs expériences et les
solutions qu'elles ont trouvées ou developpées elles-mêmes plutôt que
suivre des directives ministérielles ou académiques "pondues" du haut
sensées s'appliquer partout: OSM n'est pas un truc figé dans le temps, il
évolue plus vite et suit un panel bien plus large de contributeurs que les
seules écoles, et il y a bien d'autres acteurs impliqués qui eux non plus
n'ont pas de contact direct avec les écoles et encore moins à l'échelle
internationale.

Bref je ne pense pas qu'il soit utile réellement de conserver des comptes
utilisateurs dédiés aux classes, mais plutôt parvenir à ce que chaque élève
gère lui-même son propre compte OSM et apprenne à s'en servir tout seul et
sous sa responsabilité. Mais au lieu d'être surveillé par le prof, il le
sera dans une communauté qu'il aura choisi lui-même (et s'il n'aime pas
travailler avec la communauté la plus locale, il peut aussi en choisir une
autre et changer d'objectif, il peut choisir ses outils, ses moyens
d'échange, et peut avec la communauté qu'il s'est choisie ne pas avoir à
tout gérer, en partageant le travail et confiant ce qu'il n'a pas fait aux
autres membres qui iront compléter ce qu'ils font). Et tout ne se fera pas
nécessairement dans les écoles, il y a aussi d'autres lieux communautaires,
y compris dans les centres d'activité des communes, les clubs de loisir et
dans les assos (même sportives) qui ont aussi des besoins particulier en
cartographie...

S'il y a un objectif cartographique donné dans une classe, cela ne peut
être que de courte durée pour une petite zone à améliorer un peu ou
compléter. Cela doit s'arrêter et ensuite les élèves intéressés iront
poursuivre cela comme ils voudront et selon leurs intérêts pour certains
types d'objets ou certaines zones ailleurs, ou pour de nouveaux domaines
qu'il aura constaté lui-même comme insuffisant à ses propres besoins et
intérêts. Mettre des mesures techniques contraignantes ne sert pas à grand
chose quand on sait qu'elles ont toujours des limites et peuvent être plus
gênantes qu'utiles. Ce qu'il faut développer et encourage c'est surtout
l'intérêt, ensuite chacun apprend à son rythme et va déterminer ses
solutions techniques et sera motivé pour demander de l'aide là où elle se
trouve (pas forcément au prof de la classe qui ne sait pas non plus
répondre à tout).




Le dim. 8 déc. 2019 à 16:52, Cédric Frayssinet <lis...@frayssinet.org> a
écrit :

> Le 07/12/2019 à 04:40, Philippe Verdy a écrit :
>
> 1 compte par classe, mais possibilité de taguer les changeset avec un
> identifiant d'élève (connu du prof, pas forcément le nom de l'élève
> lui-même): donc préparation des postes chaque élève commence par envoyer un
> changeset de tests sur un serveur de la classe, où le prof peut voir chacun
> faire des modifs identifiées par lui, puis il peut demander de basculer sur
> la base OSM. Au besoin, avant cela il peut régler un parefeu scolaire avant
> d'autoriser les connexions sortantes vers OSM.
>
> Je me demande même si une règle de parefeu scolaire (ou un petit script
> proxy transparent) ne permettrait pas d'identifier chaque poste de façon
> unique et vérifier que chacun a un identifiant (l'identifiant de chaque
> poste peut être automatique comme le dernier octet de l'adresse IP locale),
> afin de modifier des transactions et inscrire l'identifiant assigné à
> chaque poste dans ses changesets.
>
> Cela marche à condition que les élèves passent par le proxy scolaire et
> non leur propre connexion internet mobile (directement sur leur PC portable
> qu'on leur fournit et qu'ils peuvent emporter chez eux. Car il y a peu de
> classes équipées de barrières d'accès aux réseaux mobiles, les brouilleurs
> étant compliqués à mettre en place dans des locaux pas complètement fermés
> sur l'extérieur, les réseaux mobiles sont accessibles et plein d'élèves ont
> leur accès internet mobile sur leur smartphone qui peut servir de relais de
> partage Internet par un simple cable USB qu'ils branchent facilement sur
> leur PC portable ou tablette, pour justement ne pas utiliser le proxy
> parefeu scolaire et utiliser les réseaux sociaux et chatter même en classe
> et rester connecté à un cloud Internet pour leurs fichiers de travail
> plutot que sur le PC ou la tablette de capacité de stockage limitée...).
>
> Dans les classes supérieures ou universités, la solution du parefeu ne
> fonctionne pas sauf pour ceux qui n'ont pas d'accès mobile à eux, et où
> c'est l'établisssement qui fournit un accès Wifi gratuit mais controlé via
> un parefeu et pas toujours très performant.
>
> Hum, Philippe, cela doit faire bien longtemps que tu n'es pas rentré dans
> un lycée ou une salle de classe.
>
> Je t'invite à créer un ticket chez nos prestataires régionaux, genre ATOS,
> en demandant :
>
> *une règle de parefeu scolaire (ou un petit script proxy transparent)
> permettant d'identifier chaque poste de façon unique et vérifier que chacun
> a un identifiant (l'identifiant de chaque poste peut être automatique comme
> le dernier octet de l'adresse IP locale), afin de modifier des transactions
> et inscrire l'identifiant assigné à chaque poste dans ses changesets.*
>
> Soyons un peu réaliste, le but est la contribution, même minime, et pas de
> mettre des bâtons dans les roues (ou faire peur) à des enseignants qui
> veulent s'engager dans cette partie du programme de SNT.
>
> Cédric
> --
>
> Sur Mastodon : @bristow...@framapiaf.org
> <https://framapiaf.org/@Bristow_69>
>
> [image: Promouvoir et soutenir le logiciel libre] <http://www.april.org>
> _______________________________________________
> Talk-fr mailing list
> Talk-fr@openstreetmap.org
> https://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr
>
_______________________________________________
Talk-fr mailing list
Talk-fr@openstreetmap.org
https://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr

Répondre à