Bien intéressant ton message Sylvain et je suis bien dans l'ensemble bien d'accord avec les idées que tu avances.
 
S : Il me semble que notre métier consiste à permettre aux enfants que nous croisons de percevoir toute l’étendue et la richesse de leurs potentialités créatrices de personne sans oublier de les aider à accepter comme utopiques la toute-puissance et l’autocentrisme.
 
Ph : ... snas oublier de les aider à prendre conscience qu'il peut et doit réaliser les activités sur lesquelles il s'est engagé.
La semaine qui vient de s'achever, tous les enfants ont eu un pense-bête et se sont engagés sur certaines tâches. A partir de demain, je vois 6 enfants tous les matins pour faire le point sur leur pense-bête. Je discuterai dans ce but avec ceux qui ont oublié ou qui n'ont pas voulu tenir leurs engagements (qu'ils ont trouvé contraignants peut-être les jours suivants). Ils ne seront plus en "autonomie mais en "accompagnement", c'est-à-dire qu'ils devront suivre le conseil de terminer au plus vite ses engagements. Si la semaine suivante, les engagements ne sont pas réalisés, ils seront sous ma tutelle, c'est-à-dire que je ferai le point avec eux en fin de chaque matinée. Si c'est trop contraignant pour moi, peut-être qu'on peut le gérer lors des réunions ; dans ce cas, ils seraient sous la tutelle du groupe (j'vais y réfléchir).
 
S : Donc, s’il se trouve que dans un groupe la parole peut être partagée sans qu’elle soit sous l’influence des plus grands parleurs, des plus forts ou des plus charismatiques, le fait que le président la distribue devient en effet superflu et une barrière à l’évolution du groupe. Or, dans mon quotidien d’enseignant, ça n’a jamais été le cas à ce jour.
 
Ph : Pour le savoir, encore faut-il l'essayer ! Après un mois de fonctionnement de la sorte, je viens d'envoyer un message (suite à la lecture du tien) à l'enfant qui anime en ce moment nos réunions, message qu'il découvrira en consultant sa boîte à lettre perso dans la classe. Dès fois, je fais comme ça car je sens que ça passe mieux et surtout c'est pour éviter d'oublier !
Voici ce message en question :
 
Salut Thomas,
 
Voici 2 petits conseils qui t'aideront peut-être à devenir un super animateur de réunion !
 
1°) On n'est pas obligé de lever le doigt pour prendre la parole mais celui qui lève le doigt a la priorité. Dans ce cas, tu lui donnes la parole le plus vite possible mais essaie de ne pas "couper" la discussion.
 
2°) Si quelqu'un gêne la réunion (coupe la parole, fait du bruit) , tu lui dis "gêneur" (c'est plus sympa que 1er avertissement). Si tu dis "gêneur" 2 fois à quelqu'un lors de la même réunion, il quitte la réunion
 
Bonne journée.
 
Philippe
 
 
S : Enfin, je me demande quels sont les critères d’évolution que nous employons pour que l’auto-organisation devienne dynamique. J’ai parfois l’impression que lorsque le groupe fonctionne mieux dans ses interrelations, cela suffit pour statuer d’un degré d’efficience acquis. Or, cela me semble partiel parce que la pacification d’un groupe ainsi que la réduction de la contrainte ne me paraissent nullement les seuls facteurs propices aux apprentissages. C’est certainement une étape nécessaire mais pas suffisante. Je pense donc qu’il serait très intéressant que nous puissions approfondir la question des apprentissages
 
Complètement d'accord avec cette analyse qui nécessite de notre part approfondissement. Un autre facteur propice aux apprentissages est, me semble-t-il, la densité des activités
 
Je voulais justement à ce sujet évoquer nos système car , toujours depuis que j'ai viré mon bureau, je crois avoir pris conscience que la classe est un système qui répond ou non à des stimulis en fonction de son état et de ses caractéristiques sur lesquelles on a un grand rôle à jouer.
 
Si vous y injectez une entrée du type "Qui veut faire le problème du journal de Marie Cury ?", comment réagit-il ? ou plutôt que produit cette entrée en sortie ? Je ne parle pas des manifestations du système du type "bof" ou  "pas moi, j'suis occupé" ou "moi, car j'ai vu que c'est sur le foot et j'aime le foot" mais de la sortie : y en a-t-il une ? Y aura t-il résolution du problème ? Le "oui, moi ..." va t-il se concrétiser dans les faits si vous ne le rappelez pas.
 
Autrement dit, quelle stratégie utilisez-vous lorsque vous souhaitez une sortie définie du genre "les enfants fassent les problèmes des journaux scolaires qu'on reçoit".
 
Dans mon système -et dans le votre ?-, l'entrée que j'injecte du genre "Qui veut ........." à la réunion est une entrée peu efficace. Il semblerait que les "entrées" de même nature injectées aux éléments du sytèmes (les enfants) pris un par un ou deux par deux soient bien plus efficace. "t'as vu, y a un pb dans le journal de Marie Curyk, tu veux le faire ?"
 
 
Philippe R.
 
 
 
 

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