Bonjour, Je me doutais que mon intervention ne ferait pas plaisir. La critique est aisée, mais l’art est difficile…
Mon expérience vaut ce qu’elle vaut, soit, mais je ne peux m’appuyer que sur elle, après tout. Et, pour ce que j’ai pu maintes fois constater dans mon entourage ou dans le monde de la musique baroque (aux oreilles délicates, sans doute), les francophones parlant anglais avec leur accent français à couper au couteau et alignant les gallicismes comme ceux que j’ai entendus avant-hier sont difficilement compréhensibles des anglophones ou des étrangers parlant l’anglais correctement tels les Allemands ou les Néerlandais. Alors, peut-être qu’entre mauvais anglicistes, entre Latins particulièrement, on se comprend très bien dans cet anglais dénaturé, mais si le but est d’être compris de tous, c’est raté, je pense. Mais peut-être me trompé-je. Peut-être que dans le milieu informatique les anglophones ou bons anglicistes sont habitués à tous les massacres possibles et imaginables de la langue de Stallman et de Berners-Lee, peut-être qu’en effet on s’en fiche bien ou qu’on a pris son parti. Pour ma part, cependant, je ne supporte pas d’entendre malmener une langue : c’est presque physique, comme le vacarme d’une moto dans la rue ou le crissement d’une craie au tableau. Et je considère que massacrer ainsi une langue quand on avait le choix de faire autrement est un manque de respect pour les vrais locuteurs de cette langue. Quant à ma suggestion d’une réunion en français par la suite sous-titrée, j’ai été à l’occasion traducteur depuis l’allemand ou l’anglais, sous-titreur et correcteur bénévole. Je sais le travail colossal que cela représente. Je n’en maintiens pas moins que c’eût été une meilleure solution, si les moyens humains l’avaient permis, que ce choix de l’anglais par des intervenants et auditeurs ne maîtrisant pas suffisamment cette langue correctement à l’oral. Je ne dis pas que ce recours à l’anglais ne partait pas d’une bonne intention, mais, au vu du résultat, j’estime qu’elle est de celles dont est pavé l’enfer. Puisque, apparemment, il s’agissait de « ne pas exclure », eh bien, je tenais à dire que je m’étais senti, moi, senti exclu, même si mon niveau en anglais, pour moyen qu’il soit, m’aurait sans doute permis de suivre le déroulement de cette conférence si elle avait été tenue par des anglophones ou des anglicistes d’un bon niveau. Et quid des non-anglicistes ou très mauvais anglicistes ? Ça n’existe pas dans le monde informatique ? Bien sûr que si. Un de mes amis, informaticiens à la retraite, connaît TCL *, PHP, Javascript *, entre autres, alors que son niveau en anglais est déplorable. À un niveau plus fondamental, sauf à être réellement bilingue, s’exprimer dans une autre langue que la sienne, c’est accepter de limiter sa pensée, et d’appauvrir son expression, de renoncer à quantité de nuances… Ce n’est pas pour rien qu’en matière de traduction professionnelle on fait toujours appel à un natif pour la langue cible chaque fois que c’est possible. Sans doute cela porte-t-il moins, voire peu à conséquence pour des sujets techniques. Cependant, nous le savons, le choix des logiciels libres est aussi éthique et philosophique. Et si Debian est disponible en de si nombreuses langues, grâce aux bonnes volontés et à l’énergie de tant de bénévoles (pas uniquement du projet Debian, évidemment), n’est-ce pas aussi parce que la question de la langue est centrale ? Est-ce qu’il est possible d’entendre à des bénévoles engagés et enthousiastes que leurs choix peuvent être malheureux ? Est-ce que l’action bénévole, pour louable qu’elle soit, est au-dessus de toute critique ? Mais ça ne m’empêche pas d’être reconnaissant envers tous ceux qui contribuent à l’édification de Debian, KDE, Libreoffice *, Luatex *, Latex *, Context *, Frescobaldi, etc. Ni bien sûr d’essayer d’en faire la promotion autour de moi. Voilà. Je crois avoir dit l’essentiel de ce que je voulais exprimer. Mon intention n’étant pas de « troller », je m’en tiendrai là. Désolé si j’ai pu blesser les organisateurs ou participants — la diplomatie n’est pas mon fort à l’écrit. En espérant avoir été tout de même un peu utile, ne serait-ce que pour permettre à certains de percevoir l’existence d’un problème. Cordialement, Thomas Savary Le Grand Plessis F-85340 L’Île-d’Olonne Tél. 06 22 82 61 34 www.correctionpro.fr www.compo85.fr * Graphies volontaires. Dans mes échanges privés ou semi-publics, je refuse l’emploi de la casse de chameau. jeudi 16 novembre 2017, à 12:36:55 CET, Aurélien COUDERC a écrit : > Le 14 novembre 2017 20:26:23 GMT+01:00, Thomas Savary <thomas.sav...@correctionpro.fr> a écrit : > >Merci pour l’info. Mais, what the Hell ? Pourquoi est-ce en anglais ? > >Tous les > >locuteurs que j’entends sont à l’évidence francophones, et pour > >beaucoup > >massacrent l’anglais, tant par leur accent que par leurs erreurs. Je ne > >dis > >pas que je ferais mieux qu’eux (sinon pour l’accent), mais pourquoi, > >bon > >sang ? Je trouve que c’est insupportable pour les oreilles, et j’arrête > >le > >visionnage, désolé. > > Bonjour, > > merci pour votre soutien réconfortant aux actions de bénévoles qui animent > l'association. Heureusement les conférenciers sont encore libre de leurs > choix, et nous avons décidé de ne pas exclure les non-francophones présents > à cet évènement. > > Si vous souhaitez des évènements plus francophones que Debian n'hésitez pas > à les organiser en précisant les conditions. > > > Librement, > --Aurélien