Le ven, 02/04/2004 à 08:35 +0200, Patrice KARATCHENTZEFF a écrit : > > Quel intérêt aurait-on ? Si tu as envie de développer une distribution > > annexe basée sur debian et permettant de faire du support sur des vieux > > paquets, sur une vieille base que tu ne veux pas changer, libre à toi. > > Attends, suivre une distribution, c'est aussi profiter de tous ses > avantages (cohérence, sécurité, support, etc.). Ceci justifie sans > problème le choix d'une stable pour travailler, au moins, comme base de > travail.
Suivre une distribution, dans la mesure où est dans une logique de partage, c'est aussi participer et non seulement en profiter. > Tout le monde ne travaille pas dans une PME ou pour lui ou tout le monde > n'est pas étudiant. Dans les grosses boîtes, quand tu as la chance > d'avoir du Linux, c'est RH. Si tu proposes autre chose, tu assumes tout > seul *toutes* les responsabilités. Si encore tu peux mettre des testing > sur des postes bureautiques, c'est tout à fait déconseillé sur un serveur: > > - Vous avez installé quoi ? > - Debian GNU/Linux > - C'est bien. Quelle version ? > - heu... testing (s/testing/unstable) > - Quoi ! Vous prenez l'entreprise pour un centre de test... allez > installer une RH 7.3. C'est fini au moins comme truc... Oui et tu installes un noyau Linux compilé à la main ou tu gardes les trous de sécurité connus, qui vont avec (sans parler des autres logiciels) ? Sans compter que cette version n'est plus supportée par RedHat Inc. depuis longtemps. A croire que cet argument ne sert qu'aux chefs qui ne veulent pas autre chose que ce qu'ils connaissent: RedHat. > Ne t'en déplaise, et comme je l'ai déjà dit ici, pour faire du > prosélitisme de Debian en entreprise, le rétroportage est une nécessité > tant que Debian ne saura pas faire une release annuelle. Le problème de cette démarche est un paradoxe entier: si la distribution est considérée stable alors, pas de problèmes, même si celle qui a été installée est truffée de paquets rétro-portés des distributions dites de développement voire pire des paquets carrément non-officiels (sans parler des logiciels compilés à la main, notamment Linux lui-même). Dans ces conditions, comment encore parler de distribution "stable" ? Les rétro-portages peuvent tirer d'affaire mais il ne faut pas en abuser ni s'en faire un crédo... Dans un contexte d'entreprise, s'il faut que la distribution soit estampillée "stable", autant prendre autre chose que debian: j'en suis un supporter inconditionnel mais c'est préférable à son discrédit en cas de problèmes (sans parler de son discrédit personnel). > > Le projet Debian subit des attaques aussi diverses que paradoxales. > > D'un côté, des utilisateurs de la stable qui voudraient avoir des > > fonctionnalités ou des versions qui n'existent que dans la distribution > > de développement et préfèrent les rétro-porter parce que le rythme des > > sorties ne leur convient pas. > > Ce n'est pas : « ne leur convient pas ». C'est juste une aberration. > Regarde les choses en face. Je suis un fan inconditionnel de Debian mais > cela ne m'empêche pas de regarder les choses en face. Debian est > complètement à la rue en ce qui concerne le rythme des sorties. En quoi serait-ce une aberration ? On n'a pas signé un contrat avec debian. S'il s'avère qu'elle ne nous satisfait plus, on est encore libre d'en changer: pas mal de personnes ont sauté le pas pour aller vers Gentoo... > Et les choses empirent. > > La chose marrante est que tout le monde est d'accord et surtout nos > chers « lideurs » successifs (cf. leur programme électoral) et rien ne > change. En fait, là, je suis de mauvaise foi : cela change. Le temps > augmente entre deux releases stables. > > > D'un autre côté, d'autres aimeraient avoir toujours les dernières > > versions des logiciels et des sorties plus rapides. > > Si le processus de publication du projet Debian ne plaît pas, il existe > > bien d'autres distributions Linux pour faire l'affaire: pour les > > premiers, une RHE est bien mieux indiquée, et pour les seconds, Gentoo > > me parait un meilleur choix. > > Bien sûr : plutôt que de tenter de remédier au problème, on botte en > touche. Le temps entre deux versions stable est une aberration chronique > de Debian. C'est un fait reconnu. Ce n'est pas en disant d'aller voir > ailleurs que cela changera quelque chose... Et se plaindre à longueur de temps sans rien faire est-il mieux ? Je ne pense pas... > Une solution sera de forcer un gel de testing tous les 6-9 mois. Tant > pis pour les paquets qui manquent ce jour-là, ils prendront le prochain > train. Enfin un bon argument. La question a-t-elle été déjà abordée par les développeurs et, si oui, qu'en est-il ressorti ? > > Le processus de développement de la debian correspond à des critères de > > qualité et les rares problèmes majeurs en stable proviennent > > ttttt.... Le processus de développement Debian est extrêmement lourd et > ne correspond pas spécialement à des critères de qualités particuliers. > Par contre, l'orientation est clairement *vers* les *développeurs* > Debian au *détriment* des utilisateurs finaux. J'ai déjà eu à écrire des applications au sein d'entreprises et eu un schéma de développement similaire: publier une version officielle, garder les branches CVS des versions antérieures et de l'actuelle et poursuivre le développement sur une nouvelle branche. Pour un seul logiciel, c'est tout ça fait normal, pour une distribution aussi, en principe. La question qui se pose est de savoir quand geler une version. En entreprise, on te fixe une date et des fonctionnalités souhaitées: à toi de t'y tenir. > Lis d'ailleurs à ce sujet le questionnaire pour devenir DD. Pas un mot > sur l'utilisateur, rien que de la technique. Même si je conviens qu'il > est important de recruter des gens qualifiés, le but in fine est tout de > même d'offrir une plateforme de travail pour des utilisateurs, pas un > concept de branlage de nouille intellectuel (j'exagère... mais à peine). Je sens là comme une pointe de frustration quant à ton statut de simple traducteur, moins reconnu qu'un développeur. J'estime pour ma part que la documentation pêche encore quelque peu par endroit, et il faut néanmoins connaître les Makefiles si tu veux espérer construire un paquet debian et c'est là, la moindre des choses... On ne peut donc pas ôter le caractère technique du poste à pourvoir. Ensuite, s'il suffisait de savoir compiler un logiciel, ça se saurait. [...] > Ce n'est pas parce que la quasi-totalité des usagers basculent en > testing ou unstable (ceux qui peuvent se le permettre) et de ce fait > déboguent en temps réel que c'est la solution. Ce n'est pas une solution en soi mais ils peuvent ainsi mieux aider à la chasse aux anomalies: il existe des anomalies classées "RC" à résoudre car elles empêchent finalement de sortir la Sarge. Si par la suite, on arrive à avoir un rythme de sortie plus effréné, la majorité des personnes n'aura plus besoin de basculer. > > Oui, supporter le matériel parait être une bonne raison mais en quoi le > > dernier cri en matière de matériel est-il nécessairement un critère > > de ...stabilité ? En aucune façon... > > Heu ? Tu expliques là ? C'est sûr qu'une machine éteinte, c'est stable. > > Les derniers pilotes sont toujours les plus stables... question de > débogage et d'utilisation. > > Sinon, tout le monde utiliserait encore un noyau 0.99pre192. Tu m'as mal compris: je faisais référence au matériel qui vient à peine de sortir. Je pense notamment aux déboires des premiers modems ADSL en USB et certaines incompatibilités matérielles qui sont encore dans les mémoires. Sans parler des diverses cartes graphiques... Amicalement, -- Raphaël 'SurcouF' Bordet [EMAIL PROTECTED]