Bonjour,

Voici l'état de ma réflexion sur ce sujet (et puis on est vendredi, c'est 
permis) :

Tout d'abord ne soyons pas trop extrémistes... Il faut bien différencier le filtrage 
DNS/IP/BGP/Hybride, tel qu'on voudrait forcer les FAI (et autres opérateurs ?) à le mettre en place 
dans le projet anti-pédo en cours (avec option "amendement vivendi"), a la technologie de 
DPI, qui n'a pas vraiment les mêmes buts (monitoring (interceptions légales), shaping, QoS...). Le 
premier est quelquechose contre lequel nous pouvons "lutter", car il nous est imposé, le 
second est une technologie généralement adoptée par les gros FAI pour des raisons pratiques 
(lissage du trafic, gain de temps, etc).

La différence ? Avec la généralisation du filtrage par adresse (IP ou URL) à d'autres 
"catégories" que la pédophilie, on peut couper un piratebay/sumotorrent/amnesty 
international/youtube/etc, mais beaucoup plus difficilement le trafic P2P... C'est sur ce 
type d'application que le DPI est à l'aise, mais il n'est pas aujourd'hui question 
d'imposer cette technologie (très coûteuse) aux opérateurs (en fait, ce n'est peut-être 
que pour plus tard... dans HADOPI 2.0).

Tout de même si l'on revient à la solution envisagée par l'Etat :
 - Le système de filtrage va coûter des sous... certes pas autant qu'un DPI 
généralisé, mais tout de même.
 - Que sait-on de l'entité qui va gérer les sites à bloquer ? Si les décisions sont 
prises en dehors du "cadre légal classique", où sera le garde-fou ?
 - Ca n'est certes pas la préoccupation de tous, mais comment vont faire les 
enquêteurs pour chasser les pédos ?
 - Il existe beaucoup de petits FAI (Pro ou B2C) chez qui la mise en place des 
moyens de filtrage proposés engendrera des coûts trop importants ou bien une 
impossibilité technique... le filtrage ne sera donc, a priori, que partiel.
 - Ni le "geek" ni les pédos a priori ne seront impactés par ce genre de 
mesure...
 - Les bonnes recettes des geeks ne tombent-elles pas désormais rapidement dans le "domaine 
publique" ("Le phénomène Mme Michu") ?

Dans un contexte économique "morose", est-il raisonnable de demander aux FAI et 
aux français de financer une usine à gaz (de procédure, de technique et de moyens 
humains) qui sera rapidement obsolète ou contournée ?

Enfin, si on prend le postulat que FRNOG regroupe bien tous les opérateurs 
Français, en mettant a égalité les petits, moyens et grands, est-ce que tout le 
monde ici est bien contre l'idée d'un filtrage d'Internet ? La question mérite 
d'être posée, je doute peu de la réponse, mais mieux vaut en être sure.
Et si oui, est-ce que les membres souhaitent que le FRNOG s'implique plus dans 
la défense des intérêts des opérateurs (*) ?
Comme cela à été dit, il existe déjà de nombreuses associations et individus 
qui se sont emparées de ces sujets, est-il encore nécessaire d'apporter une 
pierre supplémentaire a l'édifice ?

En tout cas, c'est envisageable, le plus simple est de faire un sondage, je 
vais m'en occuper d'ici peu. D'ailleurs, si vous avez des questions à proposer 
pour ce sondage, n'hésitez pas à me contacter en privé.


* A travers des positions officielles "pour" ou "contre" certains projets 
gouvernementaux (ou autres) qui seraient publiées sur le site web et éventuellement défendues 
auprès d'instances et représentants politiques de tous bords ?


Cordialement,
--
Philippe Bourcier
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