On 01/17/11 20:04, Vincent Gillet wrote:

Les autres opérateurs de transit plus "low-cost" (la liste est facile a faire
!) se voient "baladés" pour les upgrades de peering car il n'y a pas d'intéret
mutuel. C'est la base du peering.

Salut,

Je suis navré, Vincent, mais je suis absolument pas d'accord avec ton point de vue et ce pour les multiples raisons suivantes.

D'une part, peu importe le coût auquel un acteur international commercialise son transit, le peering avec lui (en tant que partenaire tier-1) a un intérêt mutuel inhérent -- en dehors du fait de consolider son propre status de tier-1 -- car ce dernier doit être en mesure d'acheminer le trafic d'un de ses clients lointains vers ton réseau, au même titre que tu va réaliser l'opération inverse.

Ensuite, en tant qu'acheteur de transit chez des opérateurs que tu n'as pas cité dans ta liste -- j'en conclus donc qu'il font parti des "honnis" -- je constate que la connectivité proposée, dans sa globalité, est très satisfaisante et en aucun cas différente à l'international par rapport à ce que j'ai pu avoir par le passé chez DTAG, Sprint ou Level3. Je me fonde sur des Smokepings, pas sur un ressenti subjectif. Et aussi que les clients ne se plaignent régulièrement que de la connectivité hasardeuse vers la galaxie FT.

En gros, ça couine juste avec OT. Il semble donc manifeste que le seul intérêt que tend à sauvegarder la politique de peering d'OT est de limiter la pénétration d'acteurs majeurs ayant la taille critique leur permettant de commercialiser à des prix sur lesquels OT ne peut pas facilement s'aligner sur son propre terrain.

Soyons honnêtes : les techs de transmission LD ou la maturité des routeurs IP high-end est telle qu'à présent déployer et maintenir un réseau international de bonne qualité n'est devenu qu'une question de volonté et de moyens, et largement moins de savoir-faire et de compétence. Il y a encore quelques brebis galeuses que nous connaissons tous, mais c'est très probablement parce que ces réseaux n'y mettent ni l'un ni l'autre ou un mix improbable des deux. N'en parlons donc pas.

Dans ce cas, qui est OT pour estimer qu'un réseau X ou Y n'a pas le droit à une connectivité décente avec lui, à partir du moment où il satisfait aux mêmes critères de présence internationale, de ratios, de volume, de ne pas pratiquer de routage hot-potatoes, et d'avoir un NOC ? Réseaux qui doivent par ailleurs très probablement pour la plupart utiliser les mêmes technos/constructeurs qu'OT lui-même.

Et enfin, pour les adeptes de la real-politik à la Kissinger, on pourrait aussi argumenter que la France, quand on s'appelle Monsieur Ztazunis ou Bollywood, c'est un peu un pays de nains râleurs sans grand intérêt au final et qui ne nécessite probablement pas non plus une débauche d'efforts particulièrs sachant que des réseaux d'incumbents ailleurs en Europe ne posent pas ces difficultés. De là à ce que les big badasses en aient leur claque à un moment et que le status de leurs intercos avec OT soit revus en paid-peering ou en transit -- remettant en cause conséquemment le status d'OT -- il n'y a qu'un pas.

See you :)

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Antoine Versini - NERIM

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