Artur,

Le 7 octobre 2011 18:06, Artur Pydo <fr...@pydo.org> a écrit :
> Mais déployer une infrastructure réseau haut débit au niveau national et y
> compris dans les foyers me semblent tout de même une solution nécessaire et
> utile. Je ne pense pas qu'on puisse s'en passer.

Tu as tout à fait raison. Le déploiement de la fibre au niveau
national, i.e. 100% de couverture, sera un passage obligatoire si on
ne veut pas régresser. Seulement, il ne peut se faire de façon
économiquement viable qu'avec une coopération de tous les acteurs.

En mobilisant toutes les infrastructures existantes plutôt qu'en en
créant de nouvelles redondantes,
En capilarisant les réseaux existants pour ne pas créer de points de
concentration (et donc de congestion),
En s'assurant de l'égalité d'accès à cette nouvelle boucle locale pour
TOUS les opérateurs, et pas juste l'oligopole national actuel,

Alors on a peut être une chance d'y arriver. Seulement ça dynamiserai
le marché, au risque d'être pénalisant pour les dinosaures du secteur,
incapables par leur taille et leur organisation d'innover et de
s'adapter pour rester concurrentiels.

Alors ils freinent des quatre fers pour ralentir les déploiements, ou
plutôt en garder le contrôle en s'assurant qu'ils ne vont pas plus
vites qu'ils ne sont capables de s'adapter.

On l'a bien vue avec les cris d’orfraie de Numericable et France
Telecom refusant de reverser leurs plans à un SIG national (meilleur
moyen d'éviter les coups de pelleteuse soit dit en passant), avec les
conflits entre ces deux là pour les fourreaux du plan câble
d'ailleurs, avec la guerre des copros pour truster les territoires
denses (les moins rentables d'ailleurs vu le taux de pénétration
constaté).

On voit aussi que quand les collectivités prennent le problème à bras
le corps, on a deux possibilités : soit un réseau qui se déploie vite
et bien, là ou on en a besoin, à relativement pas cher et avec un
objectif de couverture et des engagements presque tenus, comme dans le
département de l'Ain, qui a juste légitimement réutilisé toutes les
infras disponibles, ou bien des DSP (que ce soit pour les accès pro ou
le FTTH) chères, lentes, chères, pas concurrentielles, chères,
complexes à mettre en œuvre, chères, avec finalement un très faible
impact sur les zones équipées.

Je crois que le droit d'utiliser le domaine public pour des
infrastructures télécom devrait s'assortir de modalités sensiblement
différentes, et que pour le coup, seul le législateur peut y faire
quelque chose, pour peu qu'il en aie le courage :
- Obligation de tenue de plans dans un format numérique intégrable.
- Obligation de communication de TOUS les plans d'infrastructures
passives à TOUS les autres opérateurs. Car il ne faut pas se voiler la
face, on sait tous plus ou moins ou les autres passent, et on fini par
avoir les plans quand on les veut, ça prend juste trop de temps et de
pognon perdu pour tout le monde.
- Redevances identiques quelque soit le "type" de domaine public
employé. Le tarif anormalement élevé sur les emprises RFF et VNF, avec
le quasi-monopole de fait de SFR qui découle surement d'accords
historiques sur ces infras, accords qui ne devraient pas pouvoir être
tenus "secrets" puisqu'on parle quand même de domaine public, bo***l,
c'est typiquement un point nocif pour la concurrence sur toutes les
zones traversées.
- Uniformisation des règles de déploiement et mutualisation aussi bien
en vertical qu'en horizontal peu importe la densité (i.e. obligation
de mutualisation y compris sur les troncs de distribution et la
collocation en points de collecte)

Car finalement, de telles modalités bénéficieraient à tous en
permettant un marché plus dynamique ou seules les qualités
commerciales et d'innovation distingueraient les opérateurs entre eux.
Refuser de telles réformes, ce n'est qu'admettre un comportement
parasitaire et monopolistique.

-- 
Jérôme Nicolle
06 19 31 27 14
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