Salut David,

LISP est déjà utilisé sur Internet!
Par des entreprises, au moins pour l'implémentation Cisco.
Quand au site http://eid.lisp-lab.org c est une "IP" (comprendre un
identifiant) qui fait partie de l'EID Space, c est donc une utilisation de
l'implémentation Open-Source OpenLISP et d'un proxy PxTR.

<troll>
Si ta question est : "Quand est ce que tout le monde utilisera LISP?"
Je dirais : c est comme le déploiement d'IPv6 ou de DNSSEC hein!
</troll>

Arnaud


2014-06-13 12:46 GMT+02:00 David Ponzone <david.ponz...@gmail.com>:

> Dans le meilleur des cas, vous verriez quand le passage en production de
> LISP sur Internet ?
> 5 ans ? 10 ans ? 20 ans ?
>
> Le 13 juin 2014 à 12:24, Stefano Secci <stefano.se...@lip6.fr> a écrit :
>
> > Bonjour,
> >
> > je rebondis sur ce message d’Arnaud pour vous dire que le coeur de la
> plate-forme LISP-Lab est désormais opérationnel avec tous les elements du
> système de mapping strictement en logiciel (MS/MRs, racine DDT, PxTR). La
> version de développement de OpenLISP avec toutes les fonctionnalités
> nécessaires est ici: https://github.com/lip6-lisp
> >
> > Le site du projet est d’ailleurs en mirror sur un serveur LISP:
> http://eid.lisp-lab.org
> >
> > En accord avec le plan de ce projet ANR, la plate-forme sera bientôt
> ouverte à tous ceux qui voudrons tester LISP avant de le deployer dans leur
> infra. Merci à ceux qui seraient intéressés de se manifester !
> >
> > Cdlt,
> > Stefano
> >
> > Le 28 avr. 2014 à 09:57, Arnaud Fenioux <afeni...@gmail.com> a écrit :
> >
> >> Salut Stéphane,
> >>
> >> Merci pour ton article, il y a en effet un projet d'implémentation
> >> open-source www.openlisp.org
> >> un consortium francais s'est monté avec des acteur publics tels que le
> >> LIP6, ParisTech et RENATER ainsi que des acteurs privés :
> >> lisplab.openlisp.org
> >> Du coté de rezopole on commence tout juste le déploiement et les tests
> donc
> >> je ne peux pas encore te faire de retour d'expérience, mais ca pourrait
> >> faire l'objet d'une présentation lors d'un prochain FRnOG!
> >>
> >> Arnaud
> >>
> >>
> >> 2014-04-23 9:10 GMT+02:00 Stephane Bortzmeyer <bortzme...@nic.fr>:
> >>
> >>> Bon, qui ici, a déployé LISP et a une expérience à comparer aux
> >>> conseils du RFC ? [Pas moi]
> >>>
> >>> RFC 7215 : LISP Network Element Deployment Considerations
> >>>
> >>> http://www.bortzmeyer.org/7215.html
> >>>
> >>> ----------------------------
> >>>
> >>> Auteur(s) du RFC: L. Jakab (Cisco
> >>> Systems), A. Cabellos-Aparicio, F. Coras, J. Domingo-Pascual
> >>> (Technical University of Catalonia), D. Lewis (Cisco
> >>> Systems)
> >>>
> >>> ----------------------------
> >>>
> >>>
> >>> Le protocole réseau LISP a été normalisé il y a plus d'un an et
> >>> plusieurs déploiements de taille significative ont déjà eu lieu. La
> >>> norme LISP n'impose pas un modèle unique de déploiement et laisse bien
> >>> des choix à la discrétion de l'administrateur réseaux sur le terrain,
> >>> notamment pour le placement des différents éléments qui composent un
> >>> réseau LISP. Ce nouveau RFC fait le point sur les différents modèles de
> >>> déploiement possibles. Il est donc orienté vers les opérationnels, ceux
> >>> (et celles) qui vont déployer LISP en production.
> >>>
> >>> Petit rappel, LISP vise à résoudre le problème de la croissance de la
> >>> table de routage globale de l'Internet (problème décrit dans le RFC
> >>> 4984), par le moyen d'une séparation entre *identificateurs*, les EID
> >>> ("Endpoint IDentifiers") et les *localisateurs*, les RLOC ("Routing
> >>> LOCators"). LISP est normalisé dans le RFC 6830. À l'heure actuelle,
> >>> les RFC sur LISP ont le statut « expérimental » (y compris ce RFC
> >>> 7215), reflétant le caractère assez disruptif de ce protocole. Il n'y a
> >>> notamment aucune solution aux différents problèmes de sécurité étudiés
> >>> dans la section 15 du RFC 6830.
> >>>
> >>> Un principe essentiel de LISP est la distinction faite entre les
> >>> réseaux de bordure, qui ne travaillent qu'avec des EID, et le cœur de
> >>> l'Internet qui ne travaille qu'avec des RLOC. Mais où placer la
> >>> frontière, frontière d'autant plus importante que c'est là où vont
> >>> devoir se situer les routeurs LISP (les routeurs de bordure et du cœur
> >>> sont, eux, des routeurs IP non modifiés) ? L'idée initiale était que la
> >>> frontière était aux limites des AS « feuille », ceux qui n'ont pas de
> >>> trafic de transit. Mais, en fait, LISP permet plusieurs choix. Un
> >>> « site LISP » peut être un AS feuille mais peut aussi être un simple
> >>> réseau local.
> >>>
> >>> LISP tunnele les paquets d'un site LISP à l'autre, à travers le cœur.
> >>> Le routeur LISP, connecté à la fois à la bordure et au cœur se nomme un
> >>> ITR ("Ingress Tunnel Router") à l'entrée (encapsulation des paquets) et
> >>> un ETR ("Egress Tunnel Router") à la sortie (décapsulation des
> >>> paquets). Quand on veut parler des deux types en même temps, on dit
> >>> juste « un xTR ».
> >>>
> >>> Passons maintenant aux scénarios, section 2.1. Premier scénario
> >>> possible de déploiement, le « "Customer Edge" ». Le routeur LISP est
> >>> dans les locaux du client, contrôlé par lui, et sur la frontière entre
> >>> réseau du client et réseau de l'opérateur. Ce sera a priori le cas le
> >>> plus fréquent chez les LISPiens et c'est la solution recommandée par
> >>> notre RFC. A priori, si on déploie LISP, c'est qu'on a un réseau de
> >>> grande taille, "multi-homé", et qu'on souhaite faire de la gestion de
> >>> trafic (faire entrer le trafic Internet préferentiellement par un des
> >>> opérateurs, par exemple). Dans le scénario "Customer Edge", le client a
> >>> le complet contrôle des xTR et peut déployer les politiques qu'il veut
> >>> sans rien demander à personne. L'information de joignabilité des ETR,
> >>> si importante en LISP, peut être maintenue correctement, tous les
> >>> routeurs LISP étant sous le contrôle de la même organisation. Les
> >>> "Locator Status Bits" mis par l'ITR sont également toujours conformes à
> >>> la réalité.
> >>>
> >>> Autre avantage, le réseau interne, son plan d'adressage, son protocole
> >>> de routage et ses régles de filtrage ne changent pas.
> >>>
> >>> Comme toutes les techniques utilisant des tunnels, LISP est très
> >>> sensible aux problèmes de MTU (RFC 4459), le tunnel consommant quelques
> >>> octets qui vont diminuer la MTU du lien. Si la connexion entre le
> >>> client et son opérateur a une MTU supérieure aux traditionnels 1 500
> >>> octets d'Ethernet, il n'y a pas de problème. Sinon, ce scénario peut
> >>> entraîner des problèmes de MTU.
> >>>
> >>> Second scénario possible, le « "Provider Edge" ». Cette fois, on met
> >>> les xTR chez l'opérateur, sous son contrôle. Le client n'a pas à mettre
> >>> à jour ses routeurs, ou à les configurer. Et, avec un seul xTR,
> >>> l'opérateur peut servir plusieurs clients LISP.
> >>>
> >>> Par contre, cela fait perdre à LISP une de ses principales qualités, la
> >>> possibilité de contrôler la répartition du trafic entrant ("ingress
> >>> traffic engineering"). En effet, les xTR ne sont plus sous le contrôle
> >>> du client. Et si le client est "multi-homé", c'est encore pire, les xTR
> >>> étant chez des opérateurs concurrents.
> >>>
> >>> Les xTR qui servent un site LISP n'étant plus coordonnés, ils ne vont
> >>> pas forcément avoir de l'information correcte et à jour sur la
> >>> joignabilité, et ne pourront donc pas servir cette information.
> >>>
> >>> Par contre, ce scénario peut limiter les risques d'un problème de MTU,
> >>> les xTR étant directement dans le réseau de l'opérateur, où la MTU
> >>> disponible est souvent plus grande.
> >>>
> >>> Mais on peut commettre des perversions bien pires avec LISP. Par
> >>> exemple, on peut mettre les xTR derrière des routeurs NAT, par exemple
> >>> si on n'a pas assez d'adresses IPv4. Dans ce troisième scénario, l'ITR
> >>> encapsule les paquets qui sont ensuite NATés. Attention, les paquets
> >>> LISP "Map Requests" n'auront alors pas le même en-tête IP que les "Map
> >>> Reply" correspondants, qui seront alors jetés par le routeur NAT. Il
> >>> faudra une configuration explicite (par exemple diriger tous les
> >>> paquets UDP de port source 4342 vers l'ITR) pour éviter cela.
> >>>
> >>> Ce RFC ne s'arrête pas à ces trois scénarios possibles. Il décrit aussi
> >>> comment les fonctions LISP peuvent être réparties dans divers
> >>> équipements. Par exemple, les fonctions d'ITR et d'ETR ne sont pas
> >>> forcément présentes dans le même boîtier. On a le droit de les placer
> >>> dans deux routeurs différents, par exemple pour mettre les ITR très
> >>> près des machines terminales, afin d'encapsuler le plus tôt possible.
> >>>
> >>> Comme toutes les solutions de séparation de l'identificateur et du
> >>> localisateur, LISP dépend énormément des mécanismes de correspondance
> >>> (RFC 6833), permettant de trouver un localisateur (RLOC) lorsqu'on
> >>> connait l'identificateur (EID). Pour résoudre le problème de
> >>> "bootstrap", les serveurs de correspondance doivent être désignés par
> >>> des RLOC uniquement. Le système de correspondance a deux composants,
> >>> les "Map Servers" et les "Map Resolvers". Voyons d'abord les premiers
> >>> (section 3.1).
> >>>
> >>> Les "Map Servers" apprennent la correspondance EID->RLOC de leurs ETR
> >>> (message "Map Register") et publient ensuite cette information, par
> >>> exemple via le protocole ALT (RFC 6836) ou via le protocole DDT. ALT
> >>> s'inspire plutôt de BGP, DDT plutôt du DNS. Les gérants des "Map
> >>> Servers" se nomment les MSP ("Mapping Service Provider"). Ils peuvent
> >>> être opérateurs réseaux ou bien des organisations spécialisées dans le
> >>> service de correspondance, se faisant payer pour publier un préfixe EID
> >>> (section 5.2). A priori, les bonnes pratiques existantes pour la
> >>> gestion de BGP s'appliquent à ALT, et celles pour le DNS à DDT. Mais
> >>> notre RFC ne va pas plus loin : il est encore trop tôt pour graver dans
> >>> le marbre de strictes politiques pour les gérants de "Map Servers".
> >>>
> >>> DDT est arborescent et repose donc sur une racine
> >>> <http://ddt-root.org/>. Cette racine est actuellement gérée par
> >>> plusieurs organisations volontaires. Comme pour la racine du DNS, elle
> >>> est servie par plusieurs serveurs, chacun géré par une organisation
> >>> différente, et désignés par une lettre de l'alphabet grec. Au moins un
> >>> de ces serveurs est "anycasté". La racine doit normalement vérifier que
> >>> les organisations qui enregistrent un EID sont autorisés à le faire,
> >>> via un RIR qui leur a attribué le préfixe en question.
> >>>
> >>> Et les "Map Resolvers" (section 3.2) ? Leur travail (RFC 6833) est de
> >>> recevoir des requêtes "Map Request", typiquement envoyées par un ITR,
> >>> de trouver une correspondance EID->RLOC dans la base de données
> >>> distribuée, et de la renvoyer au demandeur. (Les habitués du DNS
> >>> peuvent se dire qu'un "Map Server" est un « serveur faisant autorité »
> >>> et un "Map Resolver" un « résolveur » ou « serveur récursif ».) Vu
> >>> leurs « clients », les "Map Resolvers" ont tout intérêt à être situés
> >>> près des ITR qu'ils servent.
> >>>
> >>> Les ITR vont devoir être configurés avec les adresses de leurs "Map
> >>> Resolvers". Un préfixe "anycast" (RFC 4786) commun faciliterait cette
> >>> tâche, l'ITR trouvant ainsi automatiquement le résolveur le plus proche
> >>> et donc en général le plus rapide.
> >>>
> >>> Comme toute technologie nouvelle sur le réseau, LISP doit faire face au
> >>> problème de la coexistence avec les anciens systèmes. Aujourd'hui, il y
> >>> a peu de sites LISP. Ceux-ci doivent donc se poser la question de la
> >>> coexistence avec les sites non-LISP. Plusieurs techniques sont
> >>> envisagées pour cela, comme les P-ITR, "Proxy ITR" du RFC 6832. Un site
> >>> LISP qui veut envoyer des paquets à un site non-LISP peut le faire
> >>> simplement en n'utilisant pas l'encapsulation LISP. Par contre, pour en
> >>> recevoir, il *doit* déployer une technique comme le P-ITR.
> >>>
> >>> Et puisqu'on parle de coexistence avec les sites non-LISP, il faut
> >>> aussi envisager le processus de migration provisoire depuis l'état
> >>> actuel vers LISP (section 5 et annexe A). Le RFC est ambitieux, partant
> >>> de l'état initial (peu de sites LISP) en allant vers un état
> >>> intermédiaire où il y aurait une majorité de sites LISP, pour terminer
> >>> par un Internet complètement LISPisé.
> >>>
> >>> Au début, un site LISP n'a pas le choix. Sauf à ne communiquer qu'avec
> >>> les autres sites LISP, il a intérêt à annoncer ses préfixes dans le
> >>> "Map system" LISP mais aussi en BGP, pour que les sites non-LISP
> >>> sachent où le trouver. On notera donc que, dans cette situation, LISP
> >>> ne contribue guère à la réduction de la table de routage globale,
> >>> puisque tous les réseaux doivent toujours être publiés dans BGP.
> >>> Heureusement, au fur et à mesure que le nombre de sites LISP augmente,
> >>> il y aura de moins en moins besoin d'utiliser les techniques de
> >>> "traffic engineering" pour contrôler les flux de données. Comme ces
> >>> techniques (par exemple la désagrégation des préfixes) sont largement
> >>> responsables de la croissance de la table de routage globale, LISP aura
> >>> donc déjà un intérêt concret à ce stade (encore lointain).
> >>>
> >>> On l'a vu, l'inconvénient de cette méthode (annoncer les préfixes en
> >>> BGP) est qu'on ne diminue pas la taille de la DFZ. Pire, si on est un
> >>> nouveau réseau sans infrastructure BGP existante, on augmente cette
> >>> taille. Pour ces réseaux neufs, notre RFC recommande donc plutôt de ne
> >>> pas déployer BGP du tout et d'utiliser les P-ITR. C'est alors le
> >>> titulaire d'un préfixe englobant qui annonce le préfixe et le route
> >>> vers les ETR du client. Ainsi, il n'y a pas de désagrégation des
> >>> préfixes. Par contre, l'opérateur qui fournit ce service doit router
> >>> tout le trafic non-LISP du client, ce qui n'est pas forcément
> >>> raisonnable si c'est un gros client (comparez cela aux tunnels IPv6 que
> >>> fournissent gratuitement des opérateurs comme Hurricane Electric : cela
> >>> n'est réaliste que si le trafic est faible). Le problème disparaitra
> >>> petit à petit si LISP se développe, lorsqu'il n'y aura plus que des
> >>> reliquats non-LISP (on en est très loin).
> >>>
> >>> L'annexe A du RFC décrit un plan de migration concret pour les
> >>> responsables opérationnels, sous forme d'une liste d'étapes, avec des
> >>> points à vérifier à chaque étape :
> >>> * Faire un état des lieux quantitatif du réseau, pour avoir combien de
> >>> paquets par seconde et de bits par seconde il faudra acheminer.
> >>> * Vérifier les capacités LISP des routeurs existants : peuvent-ils être
> >>> utilisés ou bien va t-il falloir en acheter d'autres ?
> >>> * Faire bien attention aux questions de MTU, LISP utilisant des
> >>> tunnels. Si tous les liens externes peuvent accepter une MTU de 1 556
> >>> octets, parfait. Dans tous les cas, testez que cela passe et qu'il n'y
> >>> a pas un pare-feu trop zélé qui bloque les messages ICMP indispensables
> >>> à la découverte de la MTU du chemin.
> >>> * Vérifiez que vos préfixes IP sont utilisables pour LISP. Si c'est du
> >>> PI, pas de problème.
> >>> * Configurez les routeurs LISP.
> >>> * Testez la joignabilité des ETR (par exemple avec ping) et
> >>> l'enregistrement des préfixes avec lig (RFC 6835).
> >>> * etc (la liste est longue...)
> >>>
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> >>> Liste de diffusion du FRnOG
> >>> http://www.frnog.org/
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> > Stefano Secci
> > Associate Professor
> > Univ. Pierre and Marie Curie
> > LIP6 - Bureau 25-26/318, BC 169
> > 4 place Jussieu, 75005 Paris, France
> > Tel:  +33 (0) 1 4427 3678
> > http://www-phare.lip6.fr/~secci/
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> > Liste de diffusion du FRnOG
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