> On 28 Oct 2021, at 10:41, Erwan David <er...@rail.eu.org> wrote:
> 
> Le 27/10/2021 à 23:30, David Ponzone a écrit :
>> Je pense que la question de Pierre était en fait:
>> Qui détient l’heure exacte précise et comment fait-on pour s’assurer qu’on 
>> ne le perd pas ?
> 
> C'est le travail de l'Observatoire de Paris ça (avec quelques autres 
> organismes scientifiques de par le monde)

Il faut d’abord définir ce qu’on entend par “heure exacte”. Rigoureusement 
parlant, il existe deux façons de définir le temps : par des phénomènes 
atomiques (généralement l’inverse d’une fréquence liée à l’énergie de 
transition d’un électron d’une orbitale à une autre d’un atome particulier), ou 
des phénomènes astronomiques (le retour d’une étoile à la même position dans le 
ciel).

Malheureusement, les deux définitions sont non corrélées. Historiquement, on 
utilisait bien sûr la seconde, mais celle-ci présente des imprécisions à la 
fois périodiques et séculaires (le temps de rotation de la Terre diminue de 
quelques millisecondes par siècle en raison du frottement dû aux marées [le 
jour ne durait que 20 h pour les dinosaures, si je ne m’abuse], par exemple, et 
la non-homogénéité du noyau provoque des irrégularités dans le temps de 
rotation, sans parler de l’effet faible, mais mesurable, de l’attraction 
gravitationnelle liée aux autres corps du Système solaire).

Les horloges à fontaine optique (la toute dernière techno) permettent 
d’atteindre des précisions telles qu’une horloge de ce type fonctionnant depuis 
le début de l’univers n’aurait pas dérivé de plus d’une seconde. On arrive à un 
niveau où l’effet du champ de gravité terrestre (effet Einstein, le temps 
ralentit dans les puits de potentiel gravitationnels) devient mesurable, et 
limite gênant. À ces niveaux d’exactitude, parler d’une “heure précise” ne 
signifie plus rien : chacun vit avec son heure propre, en fonction de 
l’altitude et du profil du géoïde.

Le souci majeur tient dans la décorrélation des deux définitions. La vie “de 
tous les jours”, l’astronomie et donc la “conquête spatiale” sont fondés sur 
des phénomènes qui dépendent directement de la rotation de la Terre sur 
elle-même et autour du Soleil. Il faut donc, en pratique, assurer une 
coordination des deux échelles de mesure du temps, et c’est le rôle des 
secondes intercalaires (leap seconds) qui interviennent de temps à autre en 
début d’année.

Vincent


---------------------------
Liste de diffusion du FRnOG
http://www.frnog.org/

Répondre à