Bonjour à tous et à toutes.

   Il semblerait que jusqu'alors, un seul thème soit inscrit à l'ordre du jour
de notre réunion mensuelle du 15 décembre : la raclette. 

   Le sujet me paraît tout-à-fait passionnant et novateur, mais nécessite
une préparation poussée. En effet, vouloir mettre en lumière la nature profonde
des rapports entre la raclette et Linux nécessite une bonne connaissance
encyclopédique de l'historique de la raclette, des motivations de ses adeptes,
et des différents courants qui au cours des âges, ont présidé à son évolution.
Accessoirement, il faudra aussi mettre en parallèle l'historique de Linux et
dégager les points de rencontre entre les deux conceptions que sous-tendent
ces deux aspects de notre fond culturel. 

   Parviendrons-nous, à l'issue du débat, à jeter les bases de l'ordinateur
nouveau que tout le monde appelle de ses voeux, et qui fonctionnerait au
fromage fondu ? Un ordinateur bio, en quelque sorte... J'espère ne pas faire
preuve d'un optimisme excessif en pensant que oui. Cela permettrait à la fois
de faire plaisir à notre José Beauvais national, et à Linux Azur d'introduire
enfin des actions à la bourse de Wall Street en escomptant, comme VA-Linux, en
faire progresser la valeur de 698 % en une seule journée.  

   Si toutefois ce sujet passionnant et grave, voire angoissant, nous laisse
un peu de temps, je propose, pour nous détendre entre deux bouchées, de tirer
quelques enseignements de l'Install/Demo party Linux du 11 décembre à Grasse.

Cette manifestation a connu un franc succès à la fois par l'affluence et par
la qualité des participants. Notre dévoué secrétaire va certainement nous en
faire le compte-rendu et je n'ai pas l'intention d'empiéter sur ses
attributions, mais seulement de vous livrer quelques réflexions et suggestions
personnelles.


1.  Tout d'abord cette évidence qu'il est plus facile d'attirer du monde à
Grasse qu'à Sophia-Antipolis. Ce qui veut dire qu'il faut à l'avenir tendre en
priorité vers l'organisation d'install-demo parties dans les principales villes
du département. Cela ne pourra se faire sans une infrastucture locale, capable
de suivre tous les aspects locaux de l'organisation: contacts avec la
municipalité et/ou les associations intéressées, recherche d'une salle,
publicité et presse locales, etc.
  Je crois donc fermement qu'il faut progressivement favoriser l'éclosion
d'antennes locales de Linux Azur, avec des responsables locaux jeunes et
dynamiques, comme il se doit.

2. Nous devons faire un effort particulier pour l'accueil des nouveaux venus à
nos manifestations. Rien de plus frustrant pour qui vient se renseigner dans
une assemblée que de constater que personne ne s'occupe de vous et d'avoir
l'impression d'être quantité négligeable. Il m'a semblé que c'est ce qui s'est
passé pour certains visiteurs à Grasse.
   Je suggère donc de désigner à chaque fois un ou plusieurs "volontaires",
chargés d'intercepter les nouveaux arrivants, de les mettre à l'aise, de
chercher (avec tout le tact nécessaire) à savoir qui ils sont, ce qu'ils font,
ce qu'il viennent chercher, puis de les diriger vers quelqu'un qui les prendra
en charge pour les renseigner plus avant en fonction de leur interrogations.
Bien entendu, il faudra noter tous ces précieux renseignements.

3. De plus, je propose d'éditer un petit document, genre grande carte de visite
ou dépliant, comportant d'une part tous les renseignements utiles sur Linux
Azur (adresse, site web, dirigeants, activité, comment adhérer...) et d'autre
part un historique succinct de Linux, ainsi que les caractéristiques et
avantages de ce système. Ce document serait remis à tous les nouveaux arrivants.
En échange, on pourrait leur proposer d'adhérer, ou au moins leur demander de
communiquer leurs coordonnées, afin de pouvoir les inviter à nos prochaines
réunions.

4. A ce sujet, j'ai toujours l'impression qu'à Linux Azur, on a une sorte de
pudeur mal placée qui empêche de proposer aux nouveaux venus d'adhérer. 
  Or, pour qu'une association survive, se développe, et atteigne les buts 
qu'elle
s'est fixés, il lui faut des adhérents, c'est à dire des gens qui acceptent de
payer une cotisation en contre-partie des avantages qu'ils retirent de leur
adhésion, et des membres actifs, qui, en plus, acceptent de participer
régulièrement à l'organisation des activités.
  Pour ma part, je suis partisan de proposer systématiquement l'adhésion à
tous ceux qui viennent se renseigner, a fortiori à ceux qui viennent se faire
installer Linux, et de limiter strictement l'accès de la liste de diffusion aux
membres ayant acquitté leur cotisation de l'année.

5. A Grasse, il est apparu qu'il y avait beaucoup plus de curieux venus voir
fonctionner ce Linux dont on parle tant, que d'amateurs immédiatement décidés à
l'installer sur leur machine. Aussi serait-il bon pour les prochaines fois
d'obtenir le concours de davantage de démonstrateurs avec davantage de machines
disponibles. Pour ma part, j'ai eu jusque 7 ou 8 personnes à la fois, 3 assises
posant des questions, et les autres debout derrière moi cherchant à profiter de
ce qui se disait sans trop oser intervenir.

6. Si on peut continuer à distribuer des cd-rom de différentes distributions,
tant mieux. Mais il serait intéressant aussi de faire découvrir les revues qui
sont consacrées à Linux. 
  J'avais apporté "Planète Linux" pour souligner que tous les programmes dont
je leur faisais la démonstration et qui fonctionnaient parfaitement venaient du
cd-rom livré avec cette revue et que le tout m'avait coûté 35 F. Pour
beaucoup, cela a été un étonnement et une découverte. On m'a demandé s'il
s'agissait de versions d'évaluation limitées dans le temps. Ils ont tellement
l'habitude de se faire avoir...
  Il est dommage qu'il n'y ait pas eu d'autres revues à montrer que la mienne,
qu'on est d'ailleurs venu m'emprunter à plusieurs reprises, ce qui montre
qu'elle était bien utile. Ne pourrait-on pas lancer un appel auprès des éditeurs
pour obtenir des numéros des mois précédents que nous pourrions distribuer à
l'occasion de nos réunions publiques ?

7. Enfin je pense qu'il faudrait relever les questions les plus fréquemment
posées pour pouvoir réfléchir à l'avance à la meilleure façon d'y répondre - se
créer un argumentaire, en quelque sorte.
  Une des inquiétudes souvent exprimées est de savoir si on peut conserver
Windows tout en installant Linux. Une autre est de douter de la réelle
fiabilité du système: c'est gratuit, donc ça ne doit pas valoir grand chose.
Ou encore, c'est l'incrédulité: comment peut-on imaginer que des gens
puissent réaliser gratuitement un tel travail ? Ça cache quelque chose...  On
va jusqu'à soupçonner je ne sais quelle machination: c'est gratuit, donc c'est
une arnaque et on va ultérieurement nous le faire payer cher d'une façon ou
d'une autre. Et puis, comment des entreprises comme Red Hat peuvent-elles
gagner de l'argent avec des logiciels gratuits ? 
  Plusieurs voulaient savoir si les logiciels de traitement de texte se
présentaient de façon différente sous Windows et sous Linux, ce qui les aurait
obligé à changer leurs habitudes. Un visiteur m'a demandé comment on s'y
prenait à chaque fois que Linux se plantait: conditionné par Windows 98, il
pensait que c'était un comportement normal pour tous les OS. Un autre m'a
questionné sur les anti-virus...
  Il faudrait aussi relever tout ce qui constitue pour Linux une caution
indiscutable: l'adoption de Linux par des organismes officiels, l'adhésion de
grandes sociétés d'informatique, la mise à disposition gratuite de logiciels de
grande marque comme Star Office (ce qui a vivement impressionné plusieurs
visiteurs). 
  Je crois avoir convaincu un visiteur qui allait acheter Photo Shop et qui va
sans doute auparavant essayer Gimp.


  Pour terminer, je voudrais adresser mes compliments à ceux qui auront eu le
courage de me lire jusqu'au bout. Qu'ils n'oublient pas cependant que tout
ce qui précède est bien secondaire et futile, et ne doit en aucune façon
prendre le pas sur le véritable sujet important de la réunion, qui est et
reste bien évidemment: LA RACLETTE.

À mercredi...

G.L.

P.S. personnellement, la raclette, bof...

 -- 
Georges Louge   -  Juan-les-Pins (France)

Membre de l'AFUL       http://www.aful.org
Membre de Linux Azur:  http://www.linux-france.com/lug/linuxazur/index.html

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