Salut Stéphan

 

Je me suis probablement mal exprimé.

 

C’est certain que s’il y a une cinétique ou n’importe quoi d’autre qui peut
être supplémentaire à un état éthylique le transport est indiqué ne
serait-ce que pour du monitoring.  Pas de problème ni de divergence
là-dessus.

 

Ce que je veux dire, c’est que ce ne sont pas toutes les personnes saoules
qui ont besoin d’une ambulance et d’un séjour à l’urgence.  Quiconque a déjà
été à un party de CÉGEP a déjà vu des gens saouls.  Et tout ce dont ils ont
besoin est une bonne nuit de repos suivie de 2 tylénols et beaucoup d’eau.
Et je ne parle pas ici des gens en coma éthylique profond suite à un
concours de calage… juste des gens un peu (trop) réchauffés.

 

Et pour les nombreux décès dont tu parles, je suis là encore d’accord avec
toi.  Mais les lignes directrices actuelles viennent plutôt d’une tendance
au nivellement par le bas.  Un imbécile a mal agit, tout le monde perd la
latitude qu’il a déjà eu.  C’est la même logique que « toute douleur entre
le menton et l’ombilic est d’origine cardiaque jusqu’à preuve du contraire…
»

 

Et quand tu parles des infirmières, j’en ai vu trop souvent envoyer un
patient sur pieds dans la salle d’attente avec un collet cervical.  Pas de
cinétique significative, mais « on ne prendra pas de chance ».  Donc on
installe un collet et on dit au patient de retourner s’asseoir dans la salle
d’attente.  Pas de chance, mais pas de consistance non plus… Mes vieux
maîtres m’ont appris que si ça vaut la peine de mettre un collet, ça vaut la
peine de sortir la planche dorsale.  Et que si tu te demandes si ça vaut la
peine, immobilise le patient.  Se poser la question, c’est y répondre…  Là
encore, c’est du nivellement par le bas.  Une a fait preuve de négligence
une fois, et toutes les autres veulent se couvrir…

 

Ton exemple est très pertinent, et j’aurais moi aussi transporté ce patient.
Mais le point que je voulais apporter, c’est que s’il fallait transporter
tous les gens qui sont saouls (juste saouls, rien d’autre), on n’en finirait
jamais… Et j’ai malheureusement déjà participé à l’engorgement d’une urgence
parce qu’un policier avait décidé que tous les étudiants saouls qu’il avait
ramassé suite à un party de CÉGEP devaient aller à l’hôpital parce qu’il
devait « fermer ses cellules pour la nuit » (ce que je n’ai toujours pas
compris comme concept…).  Donc, raison du transport : Patient saoul, a
troublé la paix (en faisant pipi dans une rivière proche…).  Rien de plus…
Résultat : 5 civières occupées à l’urgence, pour que les pauvres petits
puissent dégriser.

 

Ce qu’un ordre professionnel viendrait changer à ce dossier, c’est tous les
cas où les paramédics se foutent un peu de ce qu’ils font, avec des équipes
reconnues pour leur ratio de 10-3 nettement au-dessus de la moyenne.  De
devenir des professionnels forcerait ces gens à mieux réfléchir à ce qu’ils
font, pour éviter de se faire radier.  

 

Et je suis d’accord avec toi pour un autre de tes points : non,
effectivement, je ne vois pas le jour où quelqu’un va mettre ses culottes
dans ce genre de dossier…

 

Et je crois que oui, nous avons (les paramédics) assez de connaissances pour
déterminer si quelqu’un est « juste saoul ».  Suite à une bonne évaluation,
complète et exhaustive, évidemment… 

 

Paramédicalement

 

Sébastien Gagnon, PSP, AEMCA

Paramédic, CETAM

 

 


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