Je voulais dire au niveau provincial.

 

Pour le reste je suis d’accord avec toi, dans certains cas d’autres outils
d’immobilisation pourraient être envisageable. Le choix du matelas à été
fait suite à plusieurs considérations. Pour ces mêmes considiérations, il
est le seul outil d’immobilisation mentionné dans les protocoles (il y a un
beau carré gris en bas de la page).

 

Je sais que bon nombre de paramédic peuvent se servir de leur jugement,
cependant comme le dit mon partenaire (M. Gascon) le nivellement se fait par
le bas. ‘’Être clinicien’’ comme tu le dis veut dire d’utiliser son jugement
et ses connaissances pour prendre la meilleure décision possible. Être
clinicien veut aussi dire ne pas penser que nos connaissances nous mettent à
l’abris d’un accident. La prochaine phrase est directe mais : N’oublie pas
(tu en connais sûrement) certains sont juste assez clinicien pour être
dangeureux. 

 

Tu écrivais

 

"Faites ce que l'on vous dit, sinon on vous tape sur les doigts",

 

N’oublie pas que ta carte est émise par ton directeur médical, celui-là même
qui est responsable des actes que tu pratiques. C’est normal qu’il te dise
quoi et comment le faire et qu’il te tappe sur les doigts lorsque tu
contreviens. Tout cela continuera tant que nous n’aurons pas notre ordre
professionnel ou chacun sera responsable de ses actes…

 

 

  _____  

De : Sébastien Gagnon [mailto:sg74...@videotron.ca] 
Envoyé : 13 février 2009 15:28
À : francischalif...@videotron.ca
Objet : SMU-L: Re: SMU-L: Réf. : SMU-L: Matelas

 

Francis disait:

"Par le fait même avec l’uniformisation de l’assurance qualité au niveau
nationale, je crois que la non-utilisation non justifiée d’un matelas
immobilisateur et un écart de protocole."

 

Est-ce que tu parles d'assurance-qualité au niveau national ou provincial?
Parce que ça peut faire une différence dans les provinces où le matelas
n'est pas utilisé...

 

Et pour les écarts de protocoles, il ne s'agit pas pour moi d'une façon de
promouvoir l'aspect "clinicien" de la pratique paramédicale.

 

"Faites ce que l'on vous dit, sinon on vous tape sur les doigts", alors que
les protocoles ne représentent que le minimum qu'un paramédic peut faire
pour son patient.  Agir en clinicien (ce n'est pas le thème du prochain
congrès de l'APPQ?) veut dire être capable d'utiliser son jugement et ses
connaissances pour prendre la meilleure décision possible pour son patient.

 

J'ai, par exemple, un patient instable suite à une collision de véhicules
automobiles.  Je dois utiliser la planche pour le sortir du véhicule, et
comme il est déjà sur la planche, je termine l'immobilisation et part plus
rapidement pour le centre hospitalier (platinum ten oblige), est-ce que je
mérite un écart de protocole pour avoir posé la bonne action pour mon
patient???  Je ne crois pas, mais bon je peux toujours me tromper......

 

Autre exemple:  Grand-Mère, 95 ans, 75lbs, a fait une chûte dans l'escalier
(2 marches), elle est stable, GSC 15, ORx4, bref tout est beau, sauf la Fx
du bassin....  Dans ce cas, et considérant qu'elle a le dos tellement vouté
qu'elle présente le même profil qu'un ?, il me semble préférable de la
mettre dans le matelas immobilisateur, même si je l'ai sortie de la maison
avec la planche.

 

3e exemple: Une patient a eu une collision la veille, elle est allée au CH,
a passé des R-X, et a eu son congé avec des AINS pour sa douleur au cou.
Aujourd'hui, après que le radiologue a vérifié les films, il note une Fx à
C3, C4 et C5, sans déplacement.  Il envoie donc une ambulance au domicile
pour transporter la patiente immobilisée au CH.  Nous arrivons au domicile
(c'est un appel vécu, en passant....), et trouvons la patiente en décubitus
dorsal sur le sol, avec une cervicalgie sévère (on se demande pourquoi
!?!?).  Connaissant son état, on veut la mobiliser le moins possible.  Mon
partenaire et moi-même choisissons donc le scoop.  Elle a été bien
immobilisée, avec le minimum de mouvements pour installer l'outil.  Est-ce
que là encore on mérite un écart de protocole???? Je sais que certaines
personnes au Québec essaient de faire passer le scoop pour un outil de
mobilisation seulement, et qu'il serait dangereux de l'utiliser pour
immobiliser le patient jusqu'à l'hôpital.  Deux réponses: Plusieurs endroits
dans le monde considèrent que le scoop fait une aussi bonne stabilisation
spinale qu'une planche dorsale (qu'ils aient ou non le matelas
immobilisateur...); le neurochirugien était bien content de voir arriver la
patiente stabilisée de la sorte, puisque ça été moins compliqué de la
déposer (littéralement) sur la table d'opération.... il nous a même
félicités pour avoir pris ce genre d'outil.

 

Comme paramédic nous avons des connaissances, des compétences, des aptitudes
et un champ de pratique.  Être clinicien implique de pouvoir se débrouiller
pour aider le patient au maximum en utilisant tout ça.  Et comme quelqu'un
m'a déjà dit (et il est maintenant à l'assurance-qualité pour une agence, et
on voit souvent son nom dans les manuels de formation...) faire le
protocole, c'est faire le mininum possible pour son patient.  En bas du
protocole, ça devient de la négligence... 

 

Si j'ai un écart de protocole parce que je n'ai rien foutu sur l'appel,
d'accord.  Mais recevoir un écart de protocole parce que j'ai utilisé mes
connaissances et mes compétences tout en restant à l'intérieur de mon champ
de pratique, je commence a avoir un problème avec ça.

 

Un bon technicien fait bien ce qu'on lui demande, sans plus.

 

Un bon clinicien fait tout ce qu'il peut pour le bien de son patient, en
étant même proactif.  Et c'est ce qu'il faut viser avec la paramédecine.
Arrêtons d'avoir peur et devenons cliniciens.  

 

C'est mon opinion, et tout le monde a droit à mon opinion.

 

Paramédicalement vôtre

 

Sébastien Gagnon

Paramédic

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