Thanks. Very interesting philosophical discourse as anthropology of EU formation of the thought; but EU hegemonic (not integrating the southern culture of FR, SP, IT which is historically and philosophically a multi culture)
More the renewal of the scientific paradigm from experimental turning mathematic through the necessary caution of mathematic; can be the mathematic concept of God... On 2/10/06 1:08, "Max Neupert" <[EMAIL PROTECTED]> probably wrote: > english: > http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/ > september/documents/hf_ben-xvi_spe_20060912_university- > regensburg_en.html > > français: > http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/ > september/documents/hf_ben-xvi_spe_20060912_university- > regensburg_fr.html > > deutsch: > http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/ > september/documents/hf_ben-xvi_spe_20060912_university- > regensburg_ge.html > > > > > Am 01.10.2006 um 15:39 schrieb Louise Desrenards: > >> Heiko, what not give the active link of a translation in EN or the >> original >> one in German, please? >> >> I have searched but not found fro vatican.com >> >> I have founded it in an integral translation in FR. Sorry I do not >> founded >> it in EN: >> http://www.lemonde.fr/web/article/ >> 0,[EMAIL PROTECTED],[EMAIL PROTECTED],0.html >> >> Christian Europe is'nt it exactly a part of the cause we refuse this >> constitution (more the liberalism and the repression), from our >> proper part >> of atheism but knowing of the importance of other religions in several >> country of EU history? >> >> Not to follow the dominant idea of philosophy in the view of >> Heidegger at >> Fribourg as later he changed. From my part I prefer Hölderlin >> even front >> of Hegel from a hand and Nietzsche without sister from another >> hand. And far >> from the pope giving an homage to Rosa Luxemburg. >> >> No this is an impossible discourse of modernity but the following >> entropy of >> the power against the autonomy. >> >> I'm really sorry. But I cannot approve this discourse as >> representative of >> the directions we would have choice for the future... >> >> May be anyone for help a translation in English or Castellano? >> >> "La responsabilité commune du bon usage de la raison" >> LE MONDE | 16.09.06 | 10h40 Mis à jour le 18.09.06 | 18h04 >> >> Voici l'intégralité du discours de Benoît XVI à l'université de >> Ratisbonne, >> prononcé à l'occasion d'une rencontre avec les représentants de la >> science, >> mardi 12 septembre 2006, et traduit par Sophie Gherardi à partir de la >> version italienne publiée sur le site officiel du Vatican. >> >> >> " C'est pour moi un moment émouvant que de me trouver encore une >> fois à >> l'université, et encore une fois pouvoir y donner une conférence. Mes >> pensées me ramènent à ces années au cours desquelles après une >> belle période >> passée à l'institut supérieur de Freising j'ai commencé mon activité >> d'enseignant à l'université de Bonn. C'était en 1959 à l'époque de >> l'université à l'ancienne avec ses titulaires pour les différentes >> chaires, >> où il n'y avait ni assistants, ni dactylos mais en revanche, il le >> contact >> avec les étudiants et surtout entre les professeurs était très >> direct. On se >> rencontrait avant et après les cours, dans la salle des >> professeurs. Les >> contacts avec les historiens, les philosophes, les philologues et >> naturellement aussi entre les deux facultés de théologie, étaient très >> étroits. Une fois par trimestre, il y avait ce qu'on appelait un dies >> academicus, où les professeurs de toutes les facultés, se présentaient >> devant les étudiants de l'université rendant ainsi possible une >> expérience >> d'universitas () - c'est à dire l'expérience du fait que, malgré >> toutes nos >> spécialisations qui parfois nous rendent incapables de communiquer >> entre >> nous, nous formons un tout et travaillons dans la plénitude de la >> raison >> unique dans ses différentes dimensions, et nous nous trouvons ainsi >> ensemble >> face à la responsabilité commune du bon usage de la raison ce fait >> devenait une expérience vivante. L'université sans doute était >> fière aussi >> de ses deux facultés de théologie. Il était clair qu'elles aussi en >> s'interrogeant sur la rationalité de la foi, accomplissent un >> travail, qui >> fait nécessairement parti du " tout " de l'universitas scientarium, >> même si >> tous ne pouvaient pas partager la foi, que les théologiens >> s'attachent à >> relier à la raison commune, cette cohésion intérieure dans le >> cosmos de la >> raison ne fut pas même perturbée la fois ou nous parvint la >> nouvelle qu l'un >> de nos collègues avait déclaré qu'il y avait une bizarrerie dans notre >> université : deux facultés qui s'occupaient d'une chose qui >> n'existait pas >> Dieu. Que même devant un scepticisme aussi radical, il reste >> nécessaire et >> raisonnable, de s'interroger sur Dieu au moyen de la raison et >> qu'il faille >> le faire dans le contexte de la tradition de la foi chrétienne, >> était dans >> l'ensemble de l'université une conviction indiscutée. >> >> Tout ceci m'est revenu en mémoire quand j'ai lu récemment la partie >> éditée >> par le professeur Théodore Khoury (Münster) du dialogue que l empereur >> byzantin érudit Manuel II Paléologue mena en 1391 durant son séjour >> d'hiver >> à Ankara avec un Persan lettré sur le Christianisme et l'Islam et >> la vérité >> des tous deux.. C'est probablement l'empereur lui-même qui >> retranscrivit ce >> dialogue durant le siège de Constantinople, entre 1394 et 1402 ; cela >> explique aussi pourquoi ses propres raisonnements sont restitués >> beaucoup >> plus en détail que ceux de son interlocuteur persan. Le dialogue >> porte sur >> l'ensemble des structures de la foi contenues dans la Bible et le >> Coran et >> insiste particulièrement sur l'image de Dieu et de l'homme, mais >> nécessairement aussi toujours de nouveau sur la relation entre >> comme on >> disait alors " les trois lois " ou les " trois ordres de vie " : >> l'Ancien >> Testament, le Nouveau Testament, le Coran. Je n'ai pas l'intention de >> développer ce thème au cours de cette leçon ; je voudrai m'arrêter >> sur un >> seul point plutôt marginal dans la construction du dialogue dans >> son entier >> qui dans le contexte du thème " foi et raison " m'a le plus >> fasciné et qui >> servira de départ à mes réflexions sur ce thème. >> >> Dans la " septième controverse " () éditée par le professeur Khoury >> l'empereur aborde le thème du Djihad, de la guerre sainte. >> L'empereur savait >> certainement que dans la sourate II, 256 on peut lire : " Aucune >> contrainte >> dans les choses de la foi ". C'est un texte de la période initiale, >> disent >> les experts, durant laquelle Mahomet était lui-même sans pouvoir et >> menacé. >> Mais naturellement, l'empereur connaissait aussi les dispositions >> développées plus tard et fixées dans le Coran concernant la guerre >> sainte. >> Sans s'arrêter sur les détails comme la différence de traitement >> entre les >> peuples du Livre [juifs et chrétiens] et les incroyants, il >> s'adresse à son >> interlocuteur d'une manière étonnement abrupte pour nous en lui >> posant la >> question centrale du rapport entre religion et violence. Il lui >> dit : " >> Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. Tu ne >> trouveras que des >> choses mauvaises et inhumaines, comme le droit de défendre par >> l'épée la foi >> qu'il prêchait. " L'empereur expose ensuite minutieusement les >> raisons pour >> lesquelles il est absurde de diffuser la foi par la violence. Une >> telle >> violence est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l'âme. >> " Dieu >> n'aime pas le sang- dit-il-, ne pas agir selon la raison () est >> contraire à >> la nature de Dieu. La foi est le fruit de l'âme et non du corps. >> Celui qui >> veut conduire quelqu'un vers la foi, doit être capable de bien >> parler et de >> raisonner correctement et non d'user de la violence et de la >> menace Pour >> convaincre une âme raisonnable on n'a besoin ni bras, ni d'armes, >> ni non >> plus d'un quelconque moyen par lequel on peut menacer quelqu'un de >> mort. ". >> >> La phrase décisive dans cette argumentation contre la conversion >> forcée est >> la suivante : agir de manière déraisonnable est contraire à la >> nature de >> Dieu. L'éditeur Théodore Khoury, commente : pour l'empereur, un >> Byzantin >> éduqué dans la philosophie grecque, cette phrase est évidente. En >> revanche >> pour la doctrine musulmane, Dieu est absolument transcendant. Sa >> volonté >> n'est liée à aucune catégorie, pas même celle de la raison. Dans ce >> contexte, Khoury cite l'¦uvre du célèbre islamologue français Roger >> Arnaldez >> qui relève que Ibn Hazm va jusqu'à déclarer que Dieu ne serait pas >> même >> engagé par sa propre parole et que rien ne l'obligerait à nous >> révéler la >> vérité. Si telle était sa volonté l'homme devrait pratiquer >> l'idolâtrie. >> C'est ici que s'ouvre, dans la compréhension de Dieu et donc dans la >> réalisation concrète de la religion, un dilemme qui nous interpelle >> très >> directement. La conviction qu'agir contre la raison est contraire à la >> nature de Dieu est-elle seulement une pensée grecque ou est-elle >> valable en >> soi et toujours. Je pense que sur ce point se manifeste la profonde >> concordance entre ce qui est grec dans le meilleur sens du terme et >> ce qui >> est foi en Dieu fondée sur la Bible. Modifiant le premier verset du >> Livre de >> la Genèse, le premier verset des Ecritures Saintes, Jean commence le >> prologue de son Evangile par ces mots : Au commencement était le >> verbe, >> était le verbe (logos). C'est précisément les mots qu'emploient >> l'empereur, >> Dieu agit (synlogô), avec le logos. Logos signifie à la fois raison >> et verbe >> une raison qui est créatrice et peut se communiquer mais >> justement, comme >> raison. Jean nous donne ainsi le dernier mot sur le concept >> biblique de >> Dieu. Le mot dans lequel toutes les voies souvent pénibles et >> tortueuses de >> la foi biblique rejoignent leur but, trouvent leur synthèse. Au >> commencement >> était le logos, et le logos est Dieu. La rencontre entre le message >> biblique >> et la pensée grecque n'était pas un simple hasard. La vision de >> Saint Paul >> devant qui s'étaient fermées les voies de l'Asie et qui vit en >> songe un >> Macédonien et entendit sa supplique : " Passe en Macédoine, viens >> à notre >> secours !"- (Ac 16,6-10) - cette vision peut être interprétée comme un >> condensé de la nécessité intrinsèque qui unit la foi biblique et le >> questionnement grec. >> >> En réalité, ce rapprochement était en cours depuis longtemps. Déjà >> le nom >> mystérieux de Dieu issu du buisson ardent, qui détache ce Dieu de >> l'ensemble >> des divinités aux noms multiples en affirmant seulement son " Je >> suis ", son >> être, est face au mythe, une contestation recelant une analogie >> intime avec >> la tentative de Socrate de vaincre et de dépasser le mythe lui- >> même. Le >> processus commencé auprès du buisson, atteint au sein de l'ancien >> testament, >> une nouvelle maturité durant l'exil où le Dieu d'Israël, désormais >> privé de >> la Terre et du culte, s'annonce comme le Dieu du ciel et de la >> terre, se >> présentant avec une simple formule qui prolonge la parole du >> buisson argent >> " je suis ". Avec cette nouvelle connaissance de Dieu, vont de pair >> des >> Lumières en quelque sorte qui s'expriment sur un mode drastique >> dans la >> dérision des divinités qui ne seraient que fabriquées des mains de >> l'homme >> (Ps 115). Ainsi malgré toute la dureté du désaccord avec les >> souverains >> hellénistiques qui voulaient obtenir par la force son ralliement au >> style de >> vie grecque et au culte des idoles, la foi biblique, durant l'époque >> hellénistique cheminait intérieurement vers la meilleure partie de >> la pensée >> grecque jusqu'à ce contact mutuel qui s'est réalisé essentiellement >> dans la >> littérature sapientiale, nous savons aujourd'hui que la traduction >> grecque >> de l'ancien testament faite à Alexandrie - la " Septante " -, et >> plus qu'une >> simple (au sens un peu dépréciatif) traduction du texte hébreu : >> elle est >> en réalité un témoignage textuel en soi et un pas important de >> l'histoire de >> la Révélation, dans lequel s'est accomplie cette rencontre d'une >> manière qui >> a eu une signification décisive pour la naissance du christianisme >> et sa >> divulgation. En profondeur, ce dont il s'agit, est la rencontre >> entre foi et >> raison, entre une pensée authentiquement éclairée et la religion. >> Partant >> véritablement de la nature intime de la foi chrétienne et, dans le >> même >> temps, de la nature de la pensée grecque désormais fondue dans la foi, >> Manuel II pouvait dire : Ne pas agir " avec le logos " est >> contraire à la >> nature de Dieu. >> >> Pour être honnête, il convient de noter ici qu'à la fin du Moyen- >> Age se sont >> développées dans la théologie des tendances qui brisaient cette >> synthèse >> entre esprit grec et esprit chrétien. A rebours de ce qu'on >> pourrait appeler >> l'intellectualisme augustinien et thomiste, prend naissance avec >> Duns Scot >> une posture volontariste qui, à travers ses différents développements, >> conduisit à affirmer que nous ne connaîtrions de Dieu que la voluntas >> ordinata. Au-delà ce celle-ci existerait la liberté de Dieu, en >> vertu de >> laquelle Il aurait pu créer et faire même le contraire de tout ce >> qu'il a >> effectivement fait. Ici se profilent des positions qui, sans aucun >> doute, >> peuvent se rapprocher de celles d'Ibn Hazm et pourraient conduire >> jusqu'à >> l'image d'un Dieu-Arbitre, qui n'est lié ni à la vérité ni au bien. La >> transcendance et la différence de Dieu sont accentuées de manière >> tellement >> exagérée que même notre raison, notre sens du vrai et du bien, ne >> sont plus >> un véritable miroir de Dieu, dont les possibilités abyssales >> restent pour >> nous éternellement inaccessibles et dissimulées derrière ses décisions >> effectives . >> >> Au contraire, la foi de l'Eglise s'en est toujours tenue à la >> conviction >> qu'entre Dieu et nous, entre son Esprit créateur éternel et notre >> raison >> créée existe une véritable analogie dans laquelle comme le dit le >> Concile >> de Latran IV en 1215 les dissemblances sont certes infiniment >> plus grandes >> que les ressemblances, mais pas au point cependant d'abolir >> l'analogie et >> son langage. Dieu ne devient pas plus divin du fait que nous le >> repoussons >> loin de nous dans un volontarisme pur et impénétrable, mais le Dieu >> vraiment >> divin est ce Dieu qui s'est montré comme logos et comme logos a agi >> et agit, >> plein d'amour en notre faveur. Certes l'amour, comme dit Paul, " >> surpasse " >> toute connaissance et est pour cela capable de percevoir davantage >> que la >> simple pensée (Ep 3,19), cependant il reste l'amour du Dieu -Logos >> et pour >> cela le culte chrétien est comme le dit encore Paul " logikè >> latreia ", >> un culte qui concorde avec le Verbe éternel et avec notre raison >> (Rm 12,1). >> >> Ce rapprochement intérieur mutuel qui s'est opéré entre la foi >> biblique et >> le questionnement philosophique de la pensée grecque, est un fait >> d'une >> importance décisive non seulement du point de vue de l'histoire des >> religions, mais aussi de celui de l'histoire universelle un fait >> qui nous >> crée encore aujourd'hui des obligations. Quand on constate cette >> rencontre, >> on ne peut guère s'étonner que le christianisme, en dépit de son >> origine et >> de son important développement en Orient, ait fini par trouver en >> Europe le >> lieu de son empreinte historique décisive. Nous pouvons dire à >> l'inverse : >> cette rencontre, à laquelle s'est ajouté par la suite l'héritage >> romain, a >> créé l'Europe et reste le fondement de ce qu'on peut avec raison >> appeler >> Europe. >> >> A la thèse selon laquelle l'héritage grec, purifié par la critique, >> est >> partie intégrante de la foi chrétienne, s'oppose la demande de >> déshellénisation du christianisme une revendication qui depuis le >> début de >> l'ère moderne domine de plus en plus la recherche théologique. En >> regardant >> de plus près, on observe trois vagues dans ce programme de >> déshellénisation >> : bien que liées entre elles, elles sont cependant clairement >> distinctes par >> leurs motivations et par leurs objectifs. La déshellénisation >> émerge d'abord >> en relation avec les postulats de la Réforme du XVIe siècle. Les >> réformateurs se trouvaient confrontés à la tradition des écoles >> théologiques, à une systématisation de la foi conditionnée >> totalement par la >> philosophie, confrontés par conséquent à une détermination de la >> foi de >> l'extérieur, par un mode de pensée qui ne venait pas d'elle. Ainsi, >> la foi >> n'apparaissait plus comme parole historique vivante, mais comme un >> élément >> inséré dans la structure d'un système philosophique. Le sola >> Scriptura [les >> écritures seulement], au contraire, recherche la forme pure et >> primordiale >> de la foi, telle qu'elle est présente à l'origine dans la Parole >> biblique. >> La métaphysique apparaît comme un présupposé dérivant d'une autre >> source, >> dont il convient de libérer la foi pour qu'elle puisse redevenir >> totalement >> elle-même. En affirmant qu'il avait dû écarter le savoir pour faire >> place à >> la foi, Kant a agi dans le cadre de ce programme avec une >> radicalité que les >> réformateurs n'auraient pu prévoir. Ce faisant, il a ancré la foi >> exclusivement dans la raison pratique, lui déniant l'accès à la >> totalité du >> réel. >> >> La théologie libérale du XIXe et du Xxe siècle a apporté une >> deuxième vague >> au programme de déshellénisation : le représentant éminent en est >> Adolf von >> Harnack. Pendant mes études, ainsi que durant les premières années >> de mon >> activité universitaire, ce programme était extrêmement actif y >> compris dans >> la théologie catholique. Le point de départ en était la distinction de >> Pascal entre le Dieu des philosophes et le Dieu d'Abraham, d'Isaac >> et de >> Jacob. Dans ma leçon inaugurale à Bonn en 1959, j'ai discuté cet >> argument et >> je ne veux pas reprendre ici tout mon raisonnement. Je voudrais >> cependant >> tenter de mettre en lumière brièvement la nouveauté que représente >> cette >> seconde vague par rapport à la première. Chez Harnack apparaît l'idée >> centrale du retour au simple homme Jésus et à son message simple, qui >> viendrait avant toute théologie et, justement, avant toute >> hellénisation : >> ce serait ce message simple qui constituerait le sommet véritable du >> développement religieux de l'humanité. Jésus aurait marqué l'adieu >> au culte, >> en faveur de la morale. En définitive, Il est représenté comme le >> père d'un >> message moral humanitaire. Le but de Harnack est au fond de >> remettre le >> christianisme en harmonie avec la raison moderne, en le libérant >> précisément >> des éléments apparemment philosophiques et théologiques, comme par >> exemple >> la foi dans la divinité du Christ et dans la Trinité de Dieu. En ce >> sens >> l'exégèse historique et critique du Nouveau Testament, dans sa vision, >> replace la théologie dans le cosmos de l'université : la >> théologie, pour >> Harnack, est quelque chose d'essentiellement historique et donc de >> strictement scientifique. Ce qu'elle découvre sur Jésus au moyen de la >> critique est, pour ainsi dire, l'expression de la raison pratique >> et par >> conséquent défendable dans l'université. En arrière fond, il y a >> l'autolimitation moderne de la raison, exprimée de façon classique >> dans les >> " critiques " de Kant, mais entre temps radicalisée par la pensée des >> sciences naturelles. Cette conception moderne de la raison se >> fonde, pour le >> dire brièvement, sur une synthèse entre platonisme (cartésianisme) et >> empirisme, que le succès technique a confirmé. D'un côté on >> présuppose la >> structure mathématique de la matière, sa rationalité intrinsèque si >> l'on >> peut dire, qui rend possible de la comprendre et de l'utiliser dans >> toute >> son efficacité opérationnelle : ce présupposé de fond est en >> quelque sort >> l'élément platonicien dans la conception moderne de la nature. De >> l'autre >> côté, il s'agit de l'utilisation fonctionnelle de la nature à nos >> fins, où >> seule la possibilité de contrôler le vrai ou le faux par l'expérience >> fournit la certitude décisive. Le poids entre les deux pôles peut, >> selon les >> circonstances, porter plutôt d'un côté ou plutôt de l'autre. Un >> penseur >> strictement positiviste comme J. Monod s'est déclaré platonicien >> convaincu. >> >> Ceci comporte deux orientations fondamentales décisives pour notre >> question. >> Seul le type de certitude qui découle de la synergie entre >> mathématique et >> empirisme nous permet de parler de scientificité. Ce qui prétend >> être de la >> science doit se confronter à ce critère. C'est ainsi que même les >> sciences >> qui concernent les choses humaines, comme l'histoire, la >> psychologie, la >> sociologie et la philosophie, cherchaient à se rapprocher de canon >> de la >> scientificité. Important pour nos réflexions est encore le fait que la >> méthode comme telle exclut le problème Dieu, en le faisant >> apparaître comme >> un problème ascientifique ou préscientifique. Mais nous nous >> trouvons là >> devant une réduction du rayon de la science et de la raison qui >> doit être >> questionné. >> >> J'y reviendrai. Pour le moment, il suffit de garder à l'esprit que >> si, à la >> lumière de cette perspective, on tentait de conserver à la >> théologie le >> caractère de discipline " scientifique ", il ne resterait du >> christianisme >> qu'un misérable fragment. Mais nous devons dire plus : si la >> science dans >> son ensemble est seulement cela, alors c'est l'homme lui-même qui >> par là >> subit une réduction. Car alors les interrogations proprement >> humaines d'où >> ? vers où ? -, les interrogations de la religion et de l'ethos, ne >> peuvent >> trouver place dans l'espace de la raison commune décrite par la " >> science " >> entendue ainsi et doivent être déplacées dans le domaine de la >> subjectivité. >> Le sujet décide, sur la base de ses expériences, ce qui lui paraît >> religieusement soutenable, et la " conscience " subjective devient en >> définitive l'unique instance éthique. Mais de cette façon, l'ethos >> et la >> religion perdent leur force qui est de créer une communauté et >> tombent dans >> le domaine discrétionnaire de la personne. C'est là une condition >> dangereuse >> pour l'humanité : nous le constatons dans les pathologies >> menaçantes de la >> religion et de la raison pathologies qui doivent nécessairement >> éclater >> quand la raison est à tel point réduite que les questions de la >> religion et >> de l'ethos ne la regardent plus. Ce qui reste des tentatives de >> construire >> une éthique en partant des règles de l'évolution ou de la >> psychologie et de >> la sociologie est tout simplement insuffisant. >> >> Avant d'en venir aux conclusions vers lesquelles tend tout ce >> raisonnement, >> je dois encore faire brièvement allusion à la troisième vague de >> déshellénisation qui se diffuse actuellement. Eu égard à la >> multiplicité des >> cultures qui se rencontrent, on aime à dire aujourd'hui que la >> synthèse avec >> l'hellénisme accomplie dans l'Eglise primitive, aurait été une >> première >> inculturation qui ne devrait pas lier les autres cultures. Celles-ci >> devraient avoir le droit de revenir en arrière jusqu'au point qui >> précédait >> cette inculturation afin de découvrir le simple message du Nouveau >> Testament >> et de l'inculturer de nouveau dans leurs différents espaces. Cette >> thèse >> n'est pas simplement erronée ; elle est grossière et imprécise. Le >> Nouveau >> Testament, en effet, a été écrit en grec et porte en lui le contact >> avec >> l'esprit grec un contact qui avait mûri dans le développement >> précédent de >> l'Ancien Testament. Certes, il y a des éléments dans le processus de >> formation de l'Eglise primitive qui ne doivent pas être intégrés >> dans toutes >> les cultures. Mais les décisions de fond qui, justement, regardent le >> rapport de la foi avec la recherche de la raison humaine, ces >> décisions de >> fond font partie de la foi elle-même et en sont les développements, >> conformes à sa nature. >> >> J'en arrive ainsi à la conclusion. Faite en quelques grandes >> lignes, cette >> tentative de critique de la raison moderne de l'intérieur d'elle-même, >> n'inclut en aucune façon l'opinion qu'il faille désormais revenir en >> arrière, avant les Lumières, en rejetant les conviction de l'ère >> moderne. >> >> Ce qui est valide dans le développement moderne de l'esprit est >> reconnu sans >> réserves : nous sommes tous pleins de gratitude pour les possibilités >> grandioses qu'il a ouvertes à l'homme et pour les progrès qu'il a >> permis >> dans le champ humain. L'ethos de la scientificité, du reste, est >> () volonté >> d'obéissance à la vérité, et donc expression d'une attitude qui >> fait partie >> des décisions essentielles de l'esprit chrétien. L'intention n'est >> donc pas >> un retrait, une critique négative ; il s'agit au contraire d'un >> élargissement de notre concept de raison et de son usage. Parce >> que, malgré >> toute la joie éprouvée face aux possibilités de l'homme, nous >> voyons aussi >> les menaces qui émergent de ces possibilités et nous devons nous >> demander >> comment nous pouvons les dominer. Nous ne réussissons que si raison >> et foi >> se retrouvent unies d'une manière nouvelle ; si nous dépassons la >> limitation >> autodécrétée de la raison à ce qui est vérifiable par l'expérience, >> et si >> nous en découvrons toute l'amplitude. En ce sens, la théologie, pas >> seulement comme discipline historique et humano-scientifique, mais >> comme >> théologie véritable, c'est à dire comme interrogation sur la raison >> de la >> foi, doit avoir sa place à l'université et dans le grand dialogue >> avec les >> sciences. >> >> Ce n'est qu'ainsi que nous deviendrons capables d'un vrai dialogue >> entre les >> cultures et les religions un dialogue dont nous avons un urgent >> besoin. >> Dans le monde occidental domine largement l'opinion que seule la >> raison >> positiviste et les formes de philosophie qui en dérivent, sont >> universelles. >> Mais les cultures profondément religieuses du monde voient >> justement dans >> cette exclusion du divin de l'universalité de la raison une attaque >> contre >> leurs convictions les plus intimes. Une raison qui est sourde face >> au divin >> et repousse la religion au niveau des sous-cultures est incapable de >> s'insérer dans le dialogue des cultures. Et pourtant, la raison >> moderne des >> sciences de la nature, avec sa dimension platonicienne intrinsèque, >> porte en >> elle, comme j'ai tenté de le démontrer, une interrogation qui la >> transcende, >> elle et ses possibilités méthodologiques. Elle doit simplement >> accepter la >> structure rationnelle de la matière et les correspondances entre notre >> esprit et les structures rationnelles à l'¦uvre dans la nature >> comme une >> donnée de fait, sur laquelle est fondé son parcours méthodologique. >> Mais la >> question du pourquoi de cette donnée de fait existe et doit être >> confiée par >> les sciences de la nature à d'autres niveaux et modes de pensée à la >> philosophie et à la théologie. Pour la philosophie et, d'une façon >> différente, pour la théologie, écouter les grandes expériences et >> convictions des traditions religieuses de l'humanité, en >> particulier celles >> de la foi chrétienne, constitue une source de connaissance ; s'y >> refuser >> signifierait une réduction inacceptable de notre manière d'écouter >> et de >> répondre. Ici me vient à l'esprit une réflexion de Socrate à >> Phédon. Dans >> les échanges précédents s'étaient exprimées un grand nombre d'opinions >> philosophiques erronées. Alors Socrate déclara : " Il serait bien >> compréhensible que l'un d'entre vous, irrité par tant d'erreurs, >> prenne en >> haine pour le reste de sa vie tout discours sur l'être et le >> dénigre. Mais >> ce faisant, il perdrait la vérité de l'être et subirait un grand >> dommage ". >> >> L'Occident est depuis longtemps menacé par l'aversion contre les >> interrogations fondamentales de sa raison et il ne peut qu'en subir >> un grand >> dommage. Le courage de s'ouvrir à l'amplitude de la raison, et non >> le refus >> de sa grandeur, tel est le programme par lequel une théologie >> engagée dans >> la réflexion sur la foi biblique entrera dans les débats du temps >> présent. " >> Ne pas agir selon la raison, ne pas agir avec le logos est >> contraire à la >> nature de Dieu ", a déclaré Manuel II à son interlocuteur persan à >> partir de >> son image chrétienne de Dieu. C'est à ce grand logos, à cette >> immensité de >> la raison, que nous invitons nos interlocuteurs dans le dialogue des >> cultures. La retrouver nous mêmes à nouveau et toujours, c'est la >> grande >> tâche de l'université. " >> >> >> >> >> On 1/10/06 13:37, "Heiko Recktenwald" <[EMAIL PROTECTED]> probably >> wrote: >> >>> >>>> Why the pope would have corrected it as soon as possible if there >>>> would not >>>> be a hard problem? >>>> >>>> >>> I dont think he has anything corrected, he just made clear what he >>> had >>> allready said. Read that speech, it is at vatican.com, with a rather >>> ugly background gif. >>> >>> Maybe I am a little bit picky here, but the "dialogue of >>> cultures" (or >>> however you like to call it) must be based on precision and not on >>> foggy >>> fairytales. People should listen to each other and not reproduce >>> their >>> prejudices whenever they seem to fit. >>> >>> >>> >>> H. >>> >>> ______________________________________________ >>> SPECTRE list for media culture in Deep Europe >>> Info, archive and help: >>> http://coredump.buug.de/cgi-bin/mailman/listinfo/spectre >>> >> >> >> ______________________________________________ >> SPECTRE list for media culture in Deep Europe >> Info, archive and help: >> http://coredump.buug.de/cgi-bin/mailman/listinfo/spectre >> > > ______________________________________________ > SPECTRE list for media culture in Deep Europe > Info, archive and help: > http://coredump.buug.de/cgi-bin/mailman/listinfo/spectre > > ______________________________________________ SPECTRE list for media culture in Deep Europe Info, archive and help: http://coredump.buug.de/cgi-bin/mailman/listinfo/spectre