Tout à fait d'accord. Il est normal qu'une émission qui s'adresse à tout le monde commence par présenter les concepts, un peu d'histoire, résume quelques enjeux, et ne se contente pas de présenter un seul service, fut-il gratuit ou collaboratif. Et malgré tout ne puisse pas non plus rentrer dans trop de détails étant donné la durée limitée de l'émission.
L'important c'est de montrer l'évolution (les révolutions) qui ont eu lieu pour démocratiser la cartographie, sans dire comment cela finira par évoluer encore car on peut être certain qu'on n'en est encore qu'aux prémisses des usages cartographiques sur le web et que même Google, malgré ses centres de recherche et les moyens qu'il y consacre qui aujourd'hui dépassent ceux des grandes agences nationales tout en s'appuyant aussi sur elles, n'a pas encore montré tout ce qu'on pourrait faire avec. C'est plus dans la multiplicité des acteurs et justement dans les échanges d'informations et vers plus de dynamicité de ces échanges que l'on va, d'évidence, que vers nécessairement des visualisations très différentes. OSM devra aussi s'adapter aux nouvelles demandes, et en particulier voir comment il va résister à la croissance exponentielle des besoins et des données, par des possibilités de filtrage et de sélection, qui en fin de compte s'appuira sur de vrais moteurs de recherches cartographiques avec des filtres intelligents, voire adaptatifs aux usage de chacun, un domaine où Google prend déjà une avance considérable puisque'il peut corréler les données cartographiques avec des tonnes d'autres que connait et index déjà massivement son moteur de recherche. De plus les questions d'interface utilisateur sont encore en chantier dans OSM : la collaboration devra aussi être moins technique, s'appuyer aussi sur des systèmes collaboratifs de supervision/notation/évaluation (la qualité n'est pas un critère qui s'évalue de façon unique mais qui de plus en plus trendra en compte les goûts et besoins de chacun. Le piège actuel d'OSM qui pourrait le mettre en danger c'est justement l'explosion des données et la difficulté à offrir des vues multiples et facilement séparables, ne serait-ce déjà que par des filtres thématiques plus clairs, fondés sur des petites communautés ou sources qui chacune auront leur compétence et leur évaluation face aux autres communautés. Je présume qu'à l'avenir il n'y aura plus UNE seule base OSM mais une collection de bases interconnectés capables de répondre ensemble aux requêtes émanant de moteurs de recherche cartographique, et aussi de résister à des tentatives de sabotage/brouillage des données qui seront d'autant plus inévitables que la masse d'informations même dans de petites zones sera difficile à contrôler tandis que que les grandes zones nécessitant des géométries de plus en plus affinées et découpées seront de plus en plus fragiles et difficiles à maintenir. Je pense qu'on évoluera donc vers un modèle en couches, où certaines éléments entre les couches pourront être interconnectés/corrélés sans prendre en compte tout le niveau de détail apporté en plus par chaque couche, les corrélations entre couches restant alors à la charge de ceux qui maintiendront chacune selon l'intérêt ou non à maintenir ces corrélations. Le but étant d'avoir non plus une seule carte unique mais une collection de cartes plus faciles à maintenir chacune séparément mais aussi plus facile à corréler avec le reste, et avec des géométries plus stables. Que ce soit avec Google ou les autres systèmes, les modèles en couche ne proposent encore que deux modèles : l'intégration totale des couches dans une seule base (façon OSM) ou la séparation totale des couches (façon Géoportail, mais aussi à la façon des systèmes TMS et WMS existants). Il manque encore cette partie "corrélation" indépendante qui sera la première concernée pour les futurs moteurs de recherche et pour évaluer la qualité cette fois de façon non centralisée (façon Google) mais de façon collaborative aussi et même aussi pour répondre aux besoins et goûts et usages de chacun (avec certaines conséquences puisqu'on parlera alors de profils "personnels" et qu'on commencera donc à avoir des données personnellement identifiables et des problèmes liés à la préservation de la vie privée, puisque ces profils permettront de corréler à l'usage des données publiques et des données personnelles telles que ses propres traces GPS laissées par nos propres appareils mobiles, ainsi que les divers sites marchands visités ou utilisés qui chercheront à se promouvoir partout où on passe pour concurrencer le site visité voisin). Après ça, les vues des cartes rendues seront certainement plus personnalisables, et il devra aussi être moins compliqué de personnaliser ces rendus. L'avenir des serveurs de tuiles ira vers des tuiles vectorielles "stylables" localement sur le poste de l'utilisateur avec l'application géographique qu'il utilisera, plutôt encore que les tuiles bitmap actuelles qu'on voit encore partout (Google Maps y compris) : l'interface vectorielle de Google Earth permettant de mêler les deux représentations et d'appliquer localement les filtrages et transformations vectorielles selon les vues, a ainsi de l'avenir, même si on aura encore besoin d'une interface 2D pour simplifier et rendre compréhensibles les représentations (en témoigne les représentations même non 2D mais 1D des systèmes de navigation qui retournent des listes de directions à suivre symbolisées par des logos directionnels faciles à identifier sans avoir à analyser la vue graphique. Plus ces vues seront détaillées (2D, 3D) et personnalisées et enrichies, plus le choix des données qui seront finalement affichées lors de la consultation de vues simplifiées seront critiques : et là les enjeux commerciaux sont très clairs : c'est toute la force commerciale des moteurs de recherche que de proposer des placements plus favorables à certaines données plutôt que d'autres, afin de dire lesquelles seront les plus visibles ou les plus accessibles. Dans OSM pour l'instant, on n'a strictement aucun outil, on laisse les moteurs de rendus faire les choix qu'ils veulent, sans même les expliquer, et même quand ils sont largement incohérents et ne répondent même pas aux usages courants (il suffit de voir quelles villes sont affichées sur un rendu et pas d'autres, là où on s'attend à trouver des villes connues (parce que ce ne sont pas que des communes avec leurs habitants locaux mais des agglomérations avec une concentration de services public ou privés et des points d'échange avec des populations plus grandes qu'elles), on trouve de larges zones sans rien d'utilisable ou d'identifiable, ou seulement des noms totalement inconnus qui ne correspondent pas à l'agglomération qu'on s'attend à trouver. De ce côté-là les moteurs de rendus actuels utilisés autour d'OSM ont bien des progrès à faire (Mapnik est encore une horreur de ce point de vue, mais même Mapquest n'est pas indemne de reproches, car il s'appuie visiblement sur une autre base de données ad hoc dont personne ne sait comment elle est mise à jour et selon quel critère de qualité, et par qui et à quelle fréquence) : ils ne sont pas assez réactifs, ils sous-utilisent les possibilités offertes par les appareils des clients, et ils coûtent cher à maintenir en place. L'évolution d'OSM ira donc vers un modèles moins "client-serveur" mais plus "pair-à-pair", au moins pour ce qui concerne la charge de calcul la plus lourde qui peut être distribuée. Le 12 juin 2012 22:56, Pieren <pier...@gmail.com> a écrit : > 2012/6/10 Romain MEHUT <romain.me...@gmail.com>: >> je scrute le programme d'Arte et il semblerait bien que ce soit pour cette >> semaine: http://ddc.arte.tv/emission/cartographie-2-0 > > L'émission est maintenant visible sur le site internet d'Arte. On ne > parle d'OSM qu'à la moitié du programme (5'30'') mais sinon c'est que > du très bien (merci aussi aux vidéos d'ITO) > > Pieren > > http://ddc.arte.tv/ (qui est aussi en rade ce soir au moment où > j'écris ce message. Décidément, y a des soirs comme ça...) > > http://ddc.arte.tv/emission/cartographie-2-0 > > _______________________________________________ > Talk-fr mailing list > Talk-fr@openstreetmap.org > http://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr _______________________________________________ Talk-fr mailing list Talk-fr@openstreetmap.org http://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr