ça y est, c'est fini. J'avais pourtant résisté longtemps, mais là, j'abdique. Je ne lirais plus les messages de PV...
Rappelons la question de départ :
"faut-il une valeur spécifique du tag amenity pour distinguer une médiathèque d'une simple bibliothèque ?"

Et rappelons les 2 petites réponses de PV:

Celui-ci ne l'a découvert qu'en 1994 qu'au travers du terme multimédia qui
    voulait catégoriser les CD-photos et les CD-ROM. L'Internet, balbutiant en
    France (Wanadoo ouvert le 1-1-96) n'était pas englobé dans la définition.

Avant Wanadoo, premier service internet pour le très grand public, il y avait
déjà Compuserve, puis il y a eu MSN. Dans les deux cas les services Internet
étaient limités (une émulation d'IP plutôt lente, des emails souvent relayés via
UUCP, et même payants pour certaines destinations, pas encore HTTP ni d'HTML, on
"parlait" encore Gopher, les news existaient déjà aussi), mais les passerelles
vers l'Internet des USA existaient déjà.

Certes Compuserve était assez cher (et payé alors en dollars uniquement) mais
plus inaccessible au grand public et aux étudiants qui pouvaient l'avoir partout
en France dès 1989 (il y avait même des passerelles via certains services
Minitel, ou Transpac, ou BBS privés, accessible par modem RTC à... 9600 bit/s,
ou en X25 et X21). MSN a commencé avec des protocoles de présentation 
propriétaires.

Puis les premiers navigateurs "web" sont arrivés (intégrés dans un des menus de
Compuserve ou MSN puis sur les premiers accès full IP comme Wanadoo), tuant
définitivement Gopher, la navigation en mode texte uniquement  (mais pas encore
les nombreux codages de caractères historiques qui existent encore même depuis
l'adoption universelle de l'UCS dans tous les nouveaux protocoles Internet), et
les présentations graphiques propriétaires.

Quant à Wanadoo (avec son logo d'abeille) je l'ai eu dès 1994 et non 1995 (en
remplacement de MSN, encore appelé à l'époque "The Microsoft Network", trop
propriétaire à mon goût et dont une grande partie n'était pas interopérable avec
les autres réseaux et l'Internet).  J'ai utilisé pendant un temps MSN en
parallèle de Compuserve qui a vite proposé l'accès natif Full IP, vite suive par
MSN qui ensuite s'est retiré du marché de l'accès Internet en le cédant en
France à France Télécom/Wanadoo) pour devenir seulement un fournisseur de
services sur Internet.

En 1994 on ne parlait pas encore de millions d'abonnés Internet, on comptait en
dizaines de milliers. En 1989 en France sur Compuserve on parlait juste de
quelques centaines (une bonne partie soit dans les universités, soit par des
passerelles Transpac, presque tous en X25, les accès BBS par modem étant les
derniers à être arrivés avant qu'on ait les premiers numéros d'appel nationaux à
tarif horaire réduit indépendant des volumes, puis que cela soit quasi gratuit
avec l'arrivée de la concurrence et de plein de fournisseurs français puis
européens aujourd'hui disparus ou rachetés par les plus gros qui ont imposé
l'accès à tarif mensuel forfaitaire, puis de "Free" qui a rendu l'abonnement
gratuit à une époque où les fournisseurs d'accès distribuaient à tout va jusque
dans la rue et dans plein de journaux et magazines, les CD de leurs kits de
connexion).

En 1995 ce n'était déjà plus la préhistoire des vieilles passerelles, même s'il
n'y avait pas encore la concurrence sur le réseau teléphonique nécessaire pour y
accéder (il fallait d'abord un abonnement fixe chez France Télécom et personne
d'autre en RTC à 4.8 ou 9.6 kbits, ou en RNIS à 64kbit/s disponible partout en
France dès 1989 pour ne pas avoir besoin de payer une seconde ligne), on était
déjà en Full IP.



2ème message

 : Le 13/09/2013 17:35, Philippe Verdy a écrit :
Tant pis pour toi si tu ne me crois pas. (Cependant Wanadoo n'a pas été le premier nom de ce service de France Télécom, je n'ai juste pas gardé trace de la création de la marque).

Cependant c'est vrai que FT a fait de la résistance contre Internet (il n'était pas le seul, Microsoft aussi n'y croyait pas non plus quand il s'est retiré du marché pour le confier, en France, à une société qui soit disant n'y croyait pas !) Alors permets-moi d'avoir encore plus de doute sur ton affirmation qui ne regarde que du côté de la branche commerciale de FT dont le groupe est loin d'être monolithique. Ca ne l'empêche pas de vivre, et même très bien vivre en profitant même de la concurrence sur sa branche commerciale. Nos collectivités aussi ont leurs contradictions.

FT croyait dans les années avant 2000 en X25, dans le RNIS ("Numéris"), et dans l'ATM, et plus généralement dans la commutation de trames et non la commutation de paquets donc pas en IP comme protocole d'avenir (sans doute car non développé sur les bases des standards de l'ITU, trop américain). L'idée de FT était de transporter IP sur un réseau de trames favorisant la commutation de trames. La commutation de paquets nécessitant du logiciel, FT favorisait les solutions plus simples à mettre en oeuvre de façon purement matérielle (par multiplexage spacial ou temporel ou commutation de fréquences).

IP reste une "bête étrange" à part dans les réseau, conçu sur des bases essentiellement empiriques par expérimentation continue et non comme résultat d'une recherche (mais qui ont montré leur efficacité en terme de coûts de mise en oeuvre même si c'est très compliqué à analyser dans les simulateurs).

Malgré tout FT a eu toutes sortes de batailles internes entre ses centre de recherche et son exploitation commerciale. Comme tout les grands groupes il peut collectionner des contradictions dans ses objectifs de développement internes et externes. Les objectifs sont aussi contradictoires au sein des partisans des autres solutions.

Pour nuancer, disons que FT aurait voulu qu'Internet reste un service annexe, une valeur ajoutée, pour garder la maîtrise et continuer à vendre son réseau commuté et aussi garder une position dominante sur son marché. On n'en est plus là au moins en Europe où la neutralité technique a été imposée aux opérateurs par la législation mais aussi par pragmatisme écoomique accepté par l'industrie des contructeurs qui veulet profiter en misant sur les deux tableaux en compétition et créer des solutions hybrides (et se consituer eux aussi des positions dominantes sur les techniques hybrides). Certains ont changé d'avis (Microsoft par exemple après s'être retiré du marché Internet, ou Alcatel/Lucent, et ils s'en mordent les doigts en ayant permis le développement d'autres géants comme Cisco et Google).

La guerre technologique s'est déplacée sur le terrain des brevets et des avocats d'affaire, et sur le contrôle des producteurs de médias qui n'ont pas vu qu'ils allaient se faire manger tout crû (là ce sont les opérateurs télécom qui sont en train de gagner sur tous les tableaux).

La guerre entre commutation par paquets et commutation de trames n'est pas encore terminée : dans l'ADSL par exemple, les paquets IP sont transportés sur un réseau de trames. Même chose pour les réseaux mobiles y compris sur la 4G/LTE qui est en train de démarrer. Derrière ces guerres de protocoles il s'agit de savoir qui contrôle le plus le réseau et peut utiliser sa position technique comme force dominante pour imposer ses solutions et ses tarifs.

Au niveau mondial on retrouve cette guerre entre l'ITU d'une part rassemblant les opérateurs télécom et les fournisseurs traditionnels et de l'autre le groupe informel rassemblant IETF; IAB, IANA et l'ISoc derrière des équipes universitaires américaines; des enjeux militaires américains et d'autres fournisseurs puissants comme Cisco. Mais même du côté des universitaires on a ces divisions en France comme aussi aux USA. Et pour certains il n'est pas question de choisir entre un camp ou l'autre tellement il est essentiel que personne ne puisse disposer seul de l'interrupteur du réseau mondial.

 :-D

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