Et puis, il y a parfois la nécessité du "forçage à la liberté" (selon les mots de Paul Le Bohec) pour amener les enfants à goûter et emprunter des pistes qu'ils n'auraient pas emprunter d'eux-mêmes. je suis d'accord pour offrir une structure la plus riche possible qui engage les enfants d'eux-mêmes sur ces pistes (c'est ce que nous essayons de développer dans notre structure à deux classes CP à CM2, fortement influencée par la lecture du bouquin de Bernard, avec coins-ateliers communs dans une école urbaine, avec toutes ses contingences) mais je ne me refuse pas régulièrement ce forçage à la liberté pour certains enfants. Y compris en leur demandant de fréquenter certains ateliers qu'ils ne fréquentent pas d'eux-mêmes. 
Par exemple, je ne sais pas si c'est le cas chez vous mais les garçons sont très majoritairement par le coin technologie (constructions mécaniques, montages électriques...) et le coin des jeux de stratégie et les filles sont plutôt attirées par le coin "Arts plastiques". Ca me pose question d'ailleurs sur l'intégration et la distinction sexuées des centres d'intérêt...
En tous les cas, je crois que c'est de mon rôle d'inciter les un(e)s et les autres dans les coins qui les attirent moins. A ce titre, je pointe régulièrement les coins fréquentés par tel(le) ou tel(le), souvent au moment où ils nous montrent leurs productions lors des entretiens ou des temps de présentation (il n'y a pas dans notre classe d'inscription a priori dans les ateliers).
d'un point de vue social et politique, mais ça se discute, je pense qu'il est de notre rôle de ne pas laisser les gamins s'enfermer dans leurs déterminismes et, à ce titre, en tant que personnes, nous faisons partie intégrante de la structure.
 
Je découvre votre liste et les échanges qui s'y passent sont passionnants. On aimerait réagir plus souvent mais le temps manque malheureusement.
Cette profusion et cette vitalité doivent assurément avoir une tribune lors du prochain congrès de l'ICEM sur la complexité.
 
Amitiés coopératives
 
 
Pierrick Descottes
Comité d'animation ICEM-Pédagogie Freinet
Arboriculteur à son heur
Tél/Fax : 02 99 04 71 96
[EMAIL PROTECTED]
 
Rendez-vous au 47ème congrès international
de l'ICEM-Pédagogie Freinet
19 au 23 août 2005 à Valbonne (06)
"Appréhender la complexité du monde :
cohérences de la pédagogie Freinet"
----- Original Message -----
Sent: Sunday, November 21, 2004 5:33 PM
Subject: Re: [3type] journal

Bérangère a écrit :
 
Certes, mais proposer, ce n'est pas seulement, à mon sens, proposer un projet possible, une voie trop ouverte avec le gouffre de l'angoisse et de la solitude, mais proposer en pavant le chemin afin qu'il soit praticable par tous.( comment va-t-on t'aider à t'engager dans cette voie, de quoi as-tu besoin, qui peut t'aider...)
Bien sur, bien sûr.
L'exemple que tu donnes de l'enfant qui veut s'engager dans tout mais qui ne finit rien pose évidemment un autre problème à l'enseignant. Mais il me semble que c'est un autre sujet.
Il me semble important que l'enseignant propose des voies possibles plutôt que d'en exiger (du moins dans la majorité des cas). Après, une fois qu'un enfant a choisi une voie/une action, le fait de lui exiger qu'il aboutisse est un autre sujet.
 
Philippe Ruelen

C.R.E.P.S.C. (Centres de Recherches des Petites Structures et de la Communication)

 
 

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