Re: [Hors sujet et dérive sur les licenses] Re: Possible missing firmware

2021-01-10 Par sujet Odile Benassy
- Sébastien Dinot  a écrit :

> 
> Parce qu'en anglais, « Free » est aussi ambigu que « Open Source » et

Justement, nous parlons le français, il n'y a aucune ambiguïté dans notre 
langue. Profitons-en pour défendre la liberté des utilisateurs, sans timidité  
! 

(notez qu'il n'est pas nécessaire, pour autant, de tancer les personnes qui 
emploient des termes différents. Même si ces personnes ont tort, il n'est pas 
toujours habile de faire remarquer à tout bout de champ ces nuances de 
vocabulaire, il faut le faire avec doigté...)

> que l’ambigüité de ces termes leur a valu de se faire refourguer tout et
> n'importe quoi, de nombreuses entreprises et institutions friandes de
> logiciel open source ont pris l'habitude de préciser dans leurs appels
> d'offre que, par « Open Source », elles entendent « logiciel diffusé
> sous une licence reconnue par l'OSI comme conforme à l'OSD ». Et c'est
> d'ailleurs bien pour cela que pendant des années, l'Agence Spatiale
> Européenne (ESA) et bien d'autres ont évincé les logiciels français
> publiés sous licence CeCILL : celle-ci n'était pas reconnue par l'OSI
> comme conforme à l'OSD (cf. mon premier message).
> 
> Et c'est bien la stratégie de certaines entreprises qui diffusent leurs
> logiciels sous une licence reconnue à la fois comme libre – au sens de
> la FSD – par la FSF, et comme open source – au sens de l'OSD – par l'OSI
> qui pose problème.
> 
> > par contre un logiciel libre implique d'avoir les sources pour que tu
> > puisse le compiler et le redistribuer, et la licence est en générale
> > bien indiquée aussi (car certains logiciels libres peuvent être moins
> > libres et refuser un usage commercial par exemple)
> 
> Un logiciel publié sous une licence qui interdit l'usage commercial
> n'est ni libre (au sens de la FSD), ni open source (au sens de l'OSD).
> 
> Il en va de même pour les œuvres littéraires et artistiques publiées
> sous une licence Creative Commons autre que CC0, CC BY ou CC BY-SA. Une
> œuvre publiée sous licence CC BY-ND, CC BY-NC, CC BY-NC-SA, CC BY-NC-ND
> n'est absolument pas libre. Cf. la définition d'œuvre culturelle libre :
> 
> * https://freedomdefined.org/Definition/Fr
> 
> * https://creativecommons.org/share-your-work/public-domain/freeworks/
> 
> Au passage, il en va de même pour toute licence interdisant les usages
> militaires ou la composition de morceaux de hard-rock.
> 
> Sébastien
> 
> -- 
> Sébastien Dinot, sebastien.di...@free.fr
> http://www.palabritudes.net/
> Ne goûtez pas au logiciel libre, vous ne pourriez plus vous en passer !
> 

-- 
Odile Benassy
Research Engineer
GALaC, LRI, Universite Paris Sud
tel: +33 1 6915 4216



Re: [Hors sujet et dérive sur les licenses] Re: Possible missing firmware

2021-01-08 Par sujet Odile Benassy
 Contrairement aux deux
>   licences précédentes, que la FSF avait examinées et avait refusé de
>   valider, les licences dont il est question ici n'ont pas été reconnues
>   par l'OSI tout simplement parce qu'elle ne les a pas examinées. En
>   effet, l'examen d'une licence par l'OSI demande l'appui de juristes et
>   qu'on y consacre du temps et des efforts. C'est pour cela par exemple
>   que la licence CeCILL n'a, pendant longtemps, pas été reconnue par
>   l'OSI. Comme cela handicapait les industriels et les chercheurs
>   français qui avaient fait le choix de cette licence, l'INRIA a fini
>   par reprendre les discussions initiées quelques années auparavant avec
>   l'OSI et laissées en friche. La version 2.1 de la licence CeCILL est
>   née de ces échanges et a été reconnue conforme à l'OSD par l'OSI (du
>   coup, même si les logiciels diffusés sous licencee CeCILL continuent
>   à utiliser la version 2.0 pour la plupart, tout le monde accepte
>   désormais la licence CeCILL).
> 
> Je pourrais par ailleurs vous citer diverses licences qui sont bel et
> bien open source et libres, mais ne sont reconnues ni par la FSF, ni par
> l'OSI parce qu'elles sont d'un usage confidentiel (c'est par exemple le
> cas des ESA Public License Type 1, 2 et 3) et que personne ne s'inquiète
> de cette reconnaissance dans les microcosmes où elles sont nées.
> 
> Mais toutes les licences majeures, celles que vous croisez au quotidien,
> sont reconnues aussi bien par l'OSI que par la FSF. Ce faisant, les
> logiciels que vous utilisez sont autant open source que libres.
> 
> Alors, au delà des strictes définitions, qu'est-ce qui chagrine ? Le jeu
> fourbe de certains acteurs bien sûr, voire leur stratégie à géométrie
> variable selon les logiciels qu'ils publient ! Quand j'évoque cela, vous
> pensez sans doute à Oracle ou d'autres géants américains, mais j'ai
> aussi en tête deux entreprises françaises membres du CNLL, que j'ai
> entendues affirmer lors d'une rencontre régionale du logiciel libre que
> l'accès au code source, on s'en fichait, que ce n'était pas ce qui
> intéressait les clients, que ceux-ci voulaient du service (ces « purs
> player du libre » justifiaient sans doute ainsi leur politique
> éditoriale nauséabonde). Certains abhorrent aussi l'open core et je dois
> bien reconnaitre que celui-ci me met de manière générale en alerte et
> que j'opte rarement pour des outils open core, car leur éditeur sait
> rarement jouer cette partition de manière intelligente et durable
> (Gitlab est un remarquable contre-exemple). Mais pour autant, je
> comprends que les entreprises doivent trouver un modèle économique qui
> leur permette de gagner de l'argent (et avant cela, de financer les
> développements) et quand ce modèle est correctement équilibré, nous
> sommes tous gagnants. Mais imaginer un modèle économique viable basé
> uniquement sur du service autour d'un logiciel 100 % libre n'est pas
> toujours possible. Un tel logiciel ne peut dès lors être développé que
> par des bénévoles (à supposer que le sujet les intéresse), ou grâce au
> mécénat ou par le biais d'un modèle open core. Et pour ne pas se tirer
> une balle dans le pied et se faire huer, l'éditeur doit alors avoir la
> sagesse de ne pas faire de la version libre de son logiciel une coquille
> vide, sans le moindre intérêt.
> 
> Bref, c'est le discours et la stratégie malhonnêtes de certains acteurs
> qu'il faut décrier, pas l'open source.
> 
> Depuis quelques années, quand on me demande quelle est la différence
> entre logiciel libre et open source, je réponds donc « Blanc bonnet et
> bonnet blanc, c'est juste une affaire de sensibilité. »
> 
> Sébastien
> 
> -- 
> Sébastien Dinot, sebastien.di...@free.fr
> http://www.palabritudes.net/
> Ne goûtez pas au logiciel libre, vous ne pourriez plus vous en passer !
> 

-- 
Odile Benassy
Research Engineer
GALaC, LRI, Universite Paris Sud
tel: +33 1 6915 4216