Contrairement aux deux
> licences précédentes, que la FSF avait examinées et avait refusé de
> valider, les licences dont il est question ici n'ont pas été reconnues
> par l'OSI tout simplement parce qu'elle ne les a pas examinées. En
> effet, l'examen d'une licence par l'OSI demande l'appui de juristes et
> qu'on y consacre du temps et des efforts. C'est pour cela par exemple
> que la licence CeCILL n'a, pendant longtemps, pas été reconnue par
> l'OSI. Comme cela handicapait les industriels et les chercheurs
> français qui avaient fait le choix de cette licence, l'INRIA a fini
> par reprendre les discussions initiées quelques années auparavant avec
> l'OSI et laissées en friche. La version 2.1 de la licence CeCILL est
> née de ces échanges et a été reconnue conforme à l'OSD par l'OSI (du
> coup, même si les logiciels diffusés sous licencee CeCILL continuent
> à utiliser la version 2.0 pour la plupart, tout le monde accepte
> désormais la licence CeCILL).
>
> Je pourrais par ailleurs vous citer diverses licences qui sont bel et
> bien open source et libres, mais ne sont reconnues ni par la FSF, ni par
> l'OSI parce qu'elles sont d'un usage confidentiel (c'est par exemple le
> cas des ESA Public License Type 1, 2 et 3) et que personne ne s'inquiète
> de cette reconnaissance dans les microcosmes où elles sont nées.
>
> Mais toutes les licences majeures, celles que vous croisez au quotidien,
> sont reconnues aussi bien par l'OSI que par la FSF. Ce faisant, les
> logiciels que vous utilisez sont autant open source que libres.
>
> Alors, au delà des strictes définitions, qu'est-ce qui chagrine ? Le jeu
> fourbe de certains acteurs bien sûr, voire leur stratégie à géométrie
> variable selon les logiciels qu'ils publient ! Quand j'évoque cela, vous
> pensez sans doute à Oracle ou d'autres géants américains, mais j'ai
> aussi en tête deux entreprises françaises membres du CNLL, que j'ai
> entendues affirmer lors d'une rencontre régionale du logiciel libre que
> l'accès au code source, on s'en fichait, que ce n'était pas ce qui
> intéressait les clients, que ceux-ci voulaient du service (ces « purs
> player du libre » justifiaient sans doute ainsi leur politique
> éditoriale nauséabonde). Certains abhorrent aussi l'open core et je dois
> bien reconnaitre que celui-ci me met de manière générale en alerte et
> que j'opte rarement pour des outils open core, car leur éditeur sait
> rarement jouer cette partition de manière intelligente et durable
> (Gitlab est un remarquable contre-exemple). Mais pour autant, je
> comprends que les entreprises doivent trouver un modèle économique qui
> leur permette de gagner de l'argent (et avant cela, de financer les
> développements) et quand ce modèle est correctement équilibré, nous
> sommes tous gagnants. Mais imaginer un modèle économique viable basé
> uniquement sur du service autour d'un logiciel 100 % libre n'est pas
> toujours possible. Un tel logiciel ne peut dès lors être développé que
> par des bénévoles (à supposer que le sujet les intéresse), ou grâce au
> mécénat ou par le biais d'un modèle open core. Et pour ne pas se tirer
> une balle dans le pied et se faire huer, l'éditeur doit alors avoir la
> sagesse de ne pas faire de la version libre de son logiciel une coquille
> vide, sans le moindre intérêt.
>
> Bref, c'est le discours et la stratégie malhonnêtes de certains acteurs
> qu'il faut décrier, pas l'open source.
>
> Depuis quelques années, quand on me demande quelle est la différence
> entre logiciel libre et open source, je réponds donc « Blanc bonnet et
> bonnet blanc, c'est juste une affaire de sensibilité. »
>
> Sébastien
>
> --
> Sébastien Dinot, sebastien.di...@free.fr
> http://www.palabritudes.net/
> Ne goûtez pas au logiciel libre, vous ne pourriez plus vous en passer !
>
--
Odile Benassy
Research Engineer
GALaC, LRI, Universite Paris Sud
tel: +33 1 6915 4216