Salut Jean-François.

Tu disais:
        "Plusieurs vont faire leur cour ALS ailleurs pour revenir au Québec, 
sans avoir de droit de pratique.   Combien de paramédic ont leur cour d'ACLS ? 
PALS ? PHTLS ? Mais dans la vie de tous les jours, ce qui est difficile pour la 
majorité, c'est d'avoir les connaissances et les habiletés, sans le droit de 
pratique, ou sans rémunération équivalente." 

Et aussi:
"En ce moment, (et Stéphane, tu es un cas typique de ceci), les paramédics 
prennent les formations à leur frais, ne peuvent appliquer les principes au 
travail, et ne sont pas rémunérés ou reconnus pour leurs efforts.  Il en 
découle donc une frustration normale."

Je comprends très bien ton point, mais je vais me faire l'avocat du diable: 
Pourquoi rester dans une pratique frustrante, alors que les endroits où les 
formations sont reconnues existent?  

J'ai souvent entendu des collègues paramédics qui avaient quitté, par exemple, 
le nursing pour venir sur l'ambulance.  Et ils étaient constament frustrés de 
pas pouvoir poser leurs gestes "nursing".  Et ma question était invariablement 
"pourquoi tu as quitté le nursing (ou autre) si c'était tellement mieux???"  Et 
les réponses étaient vagues... 

Lorsque l'on fait le choix de devenir paramédic au Québec, il faut accepter les 
limites imposées... et lorsqu'on peut aller ailleurs mais que l'on fait le 
choix de rester au Québec, il faut accepter les conséquences de ce choix.  J'ai 
eu un ancien partenaire, AEMCA lui aussi, qui passait son temps à nous chauffer 
les oreilles avec le "c'est bien mieux en Ontario" au point qu'un jour il s'est 
fait prié de bien vouloir y retourner et de nous cal**ser patience avec ça.

Et ça ne veut pas dire qu'il faut vider le Québec des paramédics qui ont fait 
les efforts pour s'améliorer.  Il faut juste arrêter de nourir la frustration 
pour pouvoir aller plus loin.  Il faut faire le choix de laisser la frustration 
de côté.  Lorsque j'ai fait ce choix je m'en suis porté bien mieux et je suis 
allé de l'avant.  

Et si c'est tellement plus mieux ailleurs, pourquoi ne pas y être resté, et 
pourquoi ne pas y retourner?  Pour ceux que ça intéresse, avoir une formation 
(et un titre d'emploi) d'ACP et passer 7 heures sur le même point d'attente (en 
pleine campagne, sérieusement) c'est aussi frustrant.  De mon expérience 
personnelle de paramédic, ce n'est pas nécessairement mieux, lorsqu'on prend le 
temps de tout analyser, ailleurs au pays.

Paramédicalement vôtre

Sébastien Gagnon, AEMCA

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