Bonsoir, Guilhem Bonnefille a écrit : > Le point de vue est intéressant, mais clairement orienté. Ca laisse > même le goût du discours qui ne sert que le discours.
Je partage l'avis de Guilhem, l'auteur pose des questions intéressantes mais ignore bien des paramètres du problème. Outre les points soulevés par Guilhem, j'intègrerais les considérations suivantes : - Les collectivités territoriales arrivent-elles à vendre leurs données géographiques ? Non, j'en ai parlé à plusieurs élus ou fonctionnaires territoriaux, les ventes sont marginales et la vente nécessite une qualification, une extraction et une mise en forme des données qui, elles, ont un coût réel et parfois supérieur à l'espérance de gain. - Si les collectivités n'arrivent pas à vendre ces données ? Pourquoi les produisent-elles ? Parce qu'elles en ont besoin pour mener à bien leur mission. - Leur besoin satisfait, les collectivités gagnent-elles quelque chose à se les réserver ? Non puisqu'elles n'arrivent pas à les vendre. - Le rôle premier des élus et des administrations est-il de faire de leur collectivité territoriale une structure rentable qui dégage des bénéfices ou une structure qui, dans le souci de équilibre budgétaire, fait au mieux pour satisfaire les attentes de ses citoyens, animer son territoire, créer des opportunités économiques (et donc des emplois) et favoriser les initiatives de la société civile ? Personnellement, je veux croire que c'est le second mais c'est certainement mon argument le plus subjectif. - Au delà des entreprises, existe-t-il une demande de la société civile pour ces données ? Oui. C'est le cas, demande émanant des géomaticiens amateurs que nous sommes mais aussi des personnes soucieuses de transparence et de contrôle citoyen des institutions ou tout simplement désireuses de mener des études (par exemple statistiques) qui requièrent ces données. - Les collectivités territoriales ne pourraient-elles pas se charger elles-mêmes de développer les services et applications envisagés par les entreprises et la société civile ? Non, parce qu'elles n'en ont pas les moyens financiers et humains, parce qu'elles ont des missions bien plus prioritaires et nécessaires et parce qu'elles ne connaissent pas toutes les attentes et n'ont pas idée de toutes les utilisations potentielles. Considérant ces éléments, il me semble que faire profiter librement le plus grand nombre des données publiques est un acte en phase avec les missions d'une collectivité territoriale et les attentes de la société civile et des entreprises. Quant aux formats propriétaires, si je les déplore et si j'appelle de mes vœux un RGI (référentiel général d'interopérabilité) digne de ce nom et qui impose l'usage de formats ouverts, ce choix s'explique de deux manières : * Faire simple et efficace : les données sont disponibles dans ce format et sont fournies en l'état car les retravailler d'une manière ou d'une autre engendre des coûts parasites. * A priori selon lequel les utilisateurs potentiels de ces données utilisent la plupart du temps les applications propriétaires les plus répandues et ne sauraient que faire de formats plus « marginaux ». On fournit donc du « xls » au lieu de fournir du « ods » ou du « csv ». À titre personnel, le second argument me choque et je n'y crois pas un instant (un journaliste qui veut éplucher un budget se débrouillera pour exploiter un fichier « ods » ou « csv », même s'il n'a au départ que MS-Excel sous la main) mais je l'ai entendu plusieurs fois. Sébastien -- Sébastien Dinot, sebastien.di...@free.fr http://sebastien.dinot.free.fr/ Ne goûtez pas au logiciel libre, vous ne pourriez plus vous en passer ! _______________________________________________ Talk-fr mailing list Talk-fr@openstreetmap.org http://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr