Le lun. 22 oct. 2018 à 23:12, <osm.sanspourr...@spamgourmet.com> a écrit :

> > "Corrections" des bâtiment du cadastre (mis à jour à partir du fichier
> etalab de juin 2018) à partir de la BDOrtho, mais là ça frole le vendalisme
> ;-) .
> Tu as vérifié l'orthophoto ?
> Le cadastre a pour but principal de calculer l'impôt.
>

Avec la réforme actuelle de la fiscalité locale (notamment la disparition
de la taxe d'habitation, et de la taxe professionnelle), pas sûr que le
cadastre serve maintenant à sa mission première.

D'autant plus que l'administration fiscale est maintenant progressivement
dépouillée de ses moyens. J'ai du mal à croire que les communes pourront
encore se satisfaire des "prestations" géographiques de la DGFiP. Même
chose concernant l'IGN.

On peut comprendre donc pourquoi les communes veulent se tourner vers des
plateformes citoyennes, d'autant plus que les besoins ont explosés (dans
des domaines imposés par la loi par les nombreux transferts de compétence
dont l'Etat s'est débarassé à bon compte) y compris pour les
intercommunalités qui n'ont pas non plus toutes les moyens de développer
cela elles-mêmes. C'est la seule alternative possible, sinon elles devront
se satisfaire uniquement de ce que leurs concessionnaires privés de
missions publiques voudront bien mettre à leur disposition (mais pas
forcément de façon ouverte et péreine).

A nous aussi d'être vigilant pour aider les collectivités à réclamer leur
droit à des données ouvertes et à en faire bénéficier tout le monde (nous y
compris, mais pas seulement) comme une condition indispensable que les
concessionnaires doivent respecter pour gérer les missions publiques (et
aussi permettre de vérifier qu'elles n'en tirent pas un profit excessif du
fait que ces concessions se font dans des situations de monopoles imposés).

La tentation est grande pour ces concessionnaires de monter les prix de
leurs services pour tout le monde, et ne pas chercher non plus à être
efficace ni à en rendre des comptes publiquement : ils peuvent fausser
l'émergence d'une concurrence permettant à d'autres prestataires de rendre
le même service public mais pour moins cher à la fois pour la collectivité
mais aussi tous les résidents sur leur territoire, mais aussi plus
efficacement et plus rapidement, ou avec moins de gaspillage de ressources,
ce qui permettra tout de même à ces concessionnaires de conserver aussi une
marge commerciale suffisante pour que leur service soit stable, péreine et
accessible à tous, et aussi dégagera des moyens de la collectivité payant
moins cher, qui pourra alors aider ceux qui auraient du mal à accéder à ce
service public transformé en concession privée).

Les plateformes ouvertes et libres comme OSM (masi aussi l'open data en
général) sont une alternative : les collectivités ont un droit de regard
comme tout le monde sur ce qui s'y fait, peuvent y participer elles-mêmes
aussi, selon leurs moyens, sans avoir à tout faire aussi. S'il y a des
inefficacités dans le système, cela ne passe pas inaperçu, cela se discute,
on ne peut pas cacher le problème ou le déguiser, on sait quels en sont les
limites et ce qu'on peut lui demander ou pas, et on a un aperçu permanent
de la façon dont le système évolue. L'initiative privée (à différentes
échelles) se développe malgré tout et innove librement sans que la
collectivité ait nécessité de le financer ou d'aider pour tout. Mais elle
est au courant en permanence de ce qui se passe (et peut le faire
facilement et à tout moment comme n'importe qui, sans procédure
administrative coûteuse) et peut en cas de besoin prendre des décisions
(législatives) pour limiter des usages trop abusifs et dont on pourra aussi
tenir compte collectivement.

Au lieu de payer pour le développement de ces initiatives ou la fourniture
de services, la collectivité pourra investir sur des outils de contrôle de
la qualité afin de mieux cerner les limites des systèmes ouverts et prendre
des décisions non pas sur des bases estimées de façon floue et anciennes,
mais sur des mesures quantifiées et vérifiables, qui peuvent être mises à
jour quasiment en continu. Elle fera des investissements plus péreine et
plus utiles, avec moins de gaspillage et moins de risques de pertes.

Elle pourra aussi justifier plus facilement une politique et montrer à ses
administrés un état vérifiable de ce qui a été effectivement réalisé, elle
pourra expliquer les coûts imprévus, elle ne pourra pas cacher non plus les
bénéfices inattendus (et donc sera aussi tenue d'en faire profiter ses
administrés d'une façon équitable, à commencer par ceux qui ont le moins
bénéficié des financements publics et les ont attendus depuis le plus long
temps, que ce soit par une baisse de pression fiscale, une baisse de prix
d'accès aux services publics, moins de restrictions d'accès pour les aides
proposées, davantage de libertés publiques, la libération d'un monopole
public, de nouveaux équipements publics ou des rénovations, de nouveaux
services de proximités, des offres d'emploi publics qui bénéficieront aussi
directement à l'économie locale privée, etc.). Si la collectivité démontre
une gestion plus efficace, elle pourra même recevoir de façon purement
volontaire des bénéfices directs (voire aussi des donations), elle attirera
du monde. Elle pourra aussi aider en se montrant solidaire avec d'autres
collectivités moins bien dotées voisines ou plus lointaines, et les aider à
prendre le même chemin de transformation et modernisation de leur gestion
actuelle "en aveugle" ; elle sera montrée en exemple (sans pour autant que
cela s'impose comme une norme à suivre obligatoirement, car rien n'est pire
que devoir tout figer dans une réglementation opaque n'admettant aucun
espace de médiation).
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