Le 31 janvier 2012 17:31, Eric <eric...@sfr.fr> a écrit :
>> ...les satellites GPS peuvent émettre des signaux publics
>> modifiés avec des écarts encore plus grands, même en France (il faut
>> être militaire ou d'un service officiel autorisé pour avoir les clés
>> de décryptage du signal de correction à la précision métrique ou
>> mieux).
>> Même encore maintenant, il arrive souvent que mes GPS me géolocalisent
>> à plusieurs centaines de mètres, sur la mauvaise route, alors que les
>> signaux sont marqués comme excellents et que je capte au moins 7 ou 8
>> signaux
>> Ces erreurs aléatoires sont visiblement
>> volontaires dans les signaux de position et d'horloge émis par les
>> satellites.
>>
>
> Je suis étonné par ca. Le SA (Selective Availability) auquel tu fais
> allusion qui était effectivement conçu pour dégrader volontairement la
> précision en cas de conflit a été abandonné sur ordre de Clinton au
> 1/5/2000 [1] rendant ainsi possible l'explosion des outils GPS grand
> public et les USA se sont à priori engagés à ne plus l'utiliser même
> si techniquement, ca reste possible en cas de crise majeure (d'où le
> programme Galiléo). Les seules grosses aberrations connues sont
> maintenant de cause naturelles (éruptions solaire) et peu fréquentes.
> Derniere occurence : aout 2011 ou pendant une journée, le GPS a été
> inutilisable suite à un orage solaire.

Ça se produit encore ; la SA a peut-être été abandonné aux USA,
concernant la géolocalisation sur son propre territoire, mais il y a
toujours la limitation volontaire de la résolution hectométrique. La
résolution métrique (ou mieux) reste soumise à l'acquisition d'une clé
de décryptage du signal de correction des horloges et du
positionnement des satellites concernés.

En dehors des USA, la SA est encore en vigueur, et la France en fait
aussi usage pour son propre compte, via l'OTAN (les USA qui contrôlent
le système GPS exécutent cet ordre pour les signaux émis par les
satellites vers la France), ce qui ne limite pas les USA (ou la
France) pour leurs besoins militaires puisqu'ils contrôlent aussi le
signal de décryptage des données de correction métrique, zone par zone
!

Aucun GPS grand public ne peut donner une précision métrique, quel que
soit le nombre de satellites GPS captés et la qualité de ce signal
reçu. Ca explique beaucoup pourquoi les fichiers traces GPX font de
tels zigzags sur des zones assez larges, même avec les meilleurs
appareils qui font de leur mieux seulement avec les données qu'ils ont
(certains vont faire un "lissage" partiel, ce qui ne corrige pas pour
autant les décalages sur des zones finalement assez étendues).

Il n'y a alors guère que les repères géodésiques pour nous aider à
corriger, à condition que les données publiques de ces repères ne
soient pas elles aussi volontairement limitées dans leur précision.
Qui sait si on n'a pas un décalage de plusieurs centaines de mètres
sur des zones étendues, invisibles car lissés, sauf peut-être ce qui a
pu être publié pour convertir les différentes projections européennes
ou françaises entre elles.

Mon père qui travaillait (chez TDF) sur des cartes IGN très précises
pour aligner des émetteurs radio/télévision, passait son temps à les
annoter et refaire les mesures: les décalages étaient constants et on
ne pouvait pas travailler uniquement sur carte, même avec les points
géodésiques mentionnés. Je pense que c'est toujours d'actualité (et
les opérateurs d'émetteurs radio/télé, de type TDF, ont leur propres
bases propriétaires avec leur propre référentiel mis au point avec les
autorités françaises en charge du contrôle des fréquences).

Une très haute précision (mieux que métrique, sans doûte centimétrique
aujourd'hui, voire millimétrique sur les faibles puissances comme les
réémetteurs TV locaux ou la téléphonie mobile) est absolument
nécessaire particulièrement pour la synchronisation des signaux émis
par un ensembles d'émetteurs sur la même fréquence (par exemple les
émetteurs isosynchrones d'Autoroute FM, ou les émetteurs de téléphonie
cellulaire), sinon les pertes de puissance et interférences sont
énormes (provoquant des zones noires dans la couverture).

Positionner précisément un émetteur (et ses masques directionnels pour
les émetteurs non multidirectionnels) est une affaire de technicien
très spécialisé nécessitant des outils de mesure précis et pas
seulement une visée "à l'œil nu" avec juste une boussole ou un compas
(ça se fait encore pour les installations temporaires de type
"reportage" avec des fréquences spécifiques), surtout pour les
installations permanentes en VHF (par exemple la TNT, la téléphonie
mobile et la FM, en mode isosynchrone qui permet la densification des
émetteurs ou réémetteurs locaux de basse puissance en économisant des
ressources de fréquence). Et régulièrement ces émetteurs fixes doivent
être revisités pour les réaligner ou modifier leurs masques
directionnels, même s'il existe des systèmes de correction automatique
avec des instruments de mesure des "lobes".

Mais depuis ces opérateurs de diffusion sont en concurrence
(européenne) et le référentiel géodésique national a changé (pour la
géodésie publique officielle de l'IGN, du cadastre et des
collectivités territoriales). Je ne sais pas si c'est encore
d'actualité. Sinon ces émetteurs exploitant les fréquences en
concurrence publique sont d'excellents repères géodésiques d'une
précision exceptionnelle (ce n'est pas forcément le cas des émetteurs
des services de l'Etat: gendarmerie, armée, sécurité civile, contrôle
aérien de l'aviation civile, qui ont leur propres référentiels).

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