Le 4 mai 2012 12:18, Philippe Verdy <verd...@wanadoo.fr> a écrit : > Je ne sais pas si vous avez vu le décret concernant les alcootests, > mais ne sont pas homologués en France les appareils qui affichent le > taux réel si cela dépasse le seuil légal (l'appareil doit juste dire > "taux dépassé" ou "conduite interdite" ou équivalent, pour tout taux > mesuré supérieur à 0,25 mg/l d'air, et PAS la mesure elle-même !). > > S'ils affichent la mesure, ce doit être uniquement en mg/l d'air (max > 0,25) et non en g/l de sang (taux aujourd'hui totalement inutile au vu > de la loi française actuelle puisqu'il n'y a plus de prise de sang, > pourtant bien plus fiable et reproductible par un labo séparé en cas > de besoin), et ils ne doivent pas donner la seconde décimale (les > appareils européens donnent cette décimale), ce qui en fin de compte > que les appareils NF afficheront : soit zéro, soit 1, soit 2, soit > taux dépassé (impossible de savoir combien de temps attendre avec ça > !) > > Les éthylomètres aux normes européennes ne sont donc pas homologués en > France qui vient d'inventer sa propre norme (du coup les appareils en > France seront vendus sur un marché restreint, et seront même plus > chers !)... > > Ceci dit, les alcootests chimiques (ballons) qu'on nous vend en ce > moment (et qui sont soit disant aux normes NF et qui seront acceptés > lors des contrôles de police) ne sont pas fiables du tout non plus ! > Les éthylotests électroniques qu'on a obligé les lieux de consommation > à avoir seront eux aussi non homologués, ce qui va aussi les exposer à > des amendes (ils doivent les changer pour des appareils conformes à la > nouvelle loi). > > Ce qui fait qu'on va devoir utiliser des trucs qui ne garantiront rien > en ce qui concerne le contrôle, qui lui utilisera des appareils > électroniques qui, eux seuls, auront le droit de donner le taux réel. > > C'est pourtant indispensable d'avoir le taux réel pour savoir combien > de temps on peut attendre, ou si on doit prévoir de passer la nuit sur > place ou se faire raccompagner au lieu de grelotter dehors (car en > plus il est interdit de dormir dans sa voiture: si on est dedans sur > le siège du conducteur, et même si on ne conduit pas, on est supposé > conduire même si le moteur est éteint, et subir le contrôle > d'alcoolémie : il faut absolument s'installer sur le siège arrière, et > le moteur doit être éteint, car sinon on est quand même supposé être > en train de conduire !) > > Dans ce domaine, c'est du n'importe quoi. Pouvoir savoir quel taux > exact on atteint et si on est sanctionnable est pourtant le principe > de la loi puisqu'on est sensé savoir si on n'a pas le droit de > conduire : mais non il faudra quand même y aller au jugé, et risquer > un contrôle. Si on ne sait pas bien quel alcool on a pu boire dans une > soirée, et si on n'a pas conscience non plus de son taux > d'assimilation réel. > > On perd en moyenne -0,1 mg/l d'air et par heure, mais cela dépend > beaucoup des individus et de leur métabolisme. > > Il faut savoir aussi que le taux maximum est atteint seulement 30 > minutes après la consommation, ce qui explique pourquoi la > police/gendarmerie procède aux contrôles électroniques sur leurs > appareils homologués seulement une vingtaine de minutes après la > première mesure faite au volant avec des ballons et éthylomètres non > homologués, juste parce que la loi impose que ne sont pris en compte > que les 2 mesures faites (sur le même appareil !) sur cet appareil > homologué (par le service des Mines), il n'est retenu que le taux le > plus favorable (donc pour éviter le problème, le premier contrôle > immédiat au volant est toujours sur un appareil non homologué ou un > ballon chimique, et ils font attendre ensuite un bon quart d'heure > avant de procéder à la première mesure électronique). > > La loi impose deux mesures, mais ne prévoit pas que ce soit fait sur > des appareils ou méthodes différentes : l'appareil est jugé exact > seulement en fonction de sa date de dernière vérification, sachant que > les capteurs électroniques dérivent fortement et sont inutilisables > après 2000 mesures ou un an (ensuite soit le capteur doit être > remplacé, soit l'appareil doit être envoyé en révision pour le > recalibrer): leur taux fait pourtant référence, et comme les deux > contrôles ont été faits, il est ensuite impossible d'en demander un > autre. Pourtant certains se prennent des amendes lourdes et > suspensions/retraits (ou pire) à cause de mesures faites sur des > appareils non vérifiés, non homologués, ou non recalibrés. > > Je n'ai aucune confiance dans les ballons chimiques, et pas confiance > non plus dans les éthylomètres soit-disant calibrés par les Mines > (j'ai vu certains d'entre eux et la façon dont ça se fait : on ne peut > même pas voir le document certifié montrant la date du dernier > calibrage, et le plombage de l'appareil n'est pas daté non plus !). > > Ça m'a déjà fait peur pour une soirée où j'avais consommé un seul > verre et attendu plusieurs heures ensuite en ne consommant que des jus > de fruits, et pourtant ces appareils me marquaient positifs, de peu, > mais suffisamment pour me prendre en amende, que j'ai fait lever (bien > que j'ai du la payer immédiatement pour me la faire rembourser plus > tard,) car l'appareil n'était pas du tout calibré, non révisé depuis > plus de 2 ans, et qui avait du faire certainement largement plus de > 2000 mesures avant moi ! Mais ça m'a tout de même valu 6 mois de > suspension administrative (une vraie galère quand on est dans une > petite ville de province !) alors que je n'étais pas en faute du tout > (et aucune autre infraction non plus: permis, assurance, état du > véhicule, contrôle technique, ceinture de sécurité, équilibre général, > vision correcte avec paire de lunettes de rechange dans la boite à > gants... > > Et il m'a aussi fallu payer des tests biologiques à mes frais (non > remboursés), pour juste qu'on me rende mon permis même si je n'étais > pas en faute, et aussi des photos d'identité chez un photographe (pour > refaire le document du permis qu'on m'a rendu), et encore attendre > plusieurs mois pour qu'on me rembourse l'amende forfaitaire (et frais > de procédures demandés). Plus encore plusieurs mois pour que mon > compte de points soit remis à 12 et l'ancien enregistrement effacé. > > Et j'ai du batailler ferme pour obtenir le certificat conforme de > l'homologation de l'appareil de mesure (qui dans un premier temps a > été antidatée sur le PV : ce qui était un faux et usage de faux > produit par le gendarme verbalisateur), et prouver qu'il n'avait pas > été calibré depuis plus de 2 ans (et ça se voyait sur l'état de > l'appareil, qui en plus avait refusé de s'initialiser plusieurs fois > pendant le contrôle, avec des erreurs successives : l'appareil était > hors d'usage et le gendarme le savait très bien mais a menti sur son > PV... mais comme il est supposé assermenté, c'est dur de le contredire > !) > > Franchement, au vu de tout ça, je ne prendrai qu'un appareil > électronique européen aux normes CE/EN (acheté en Belgique, pas en > France, aussi parce qu'ils y sont moins cher et il y a des marques > fiables, mais qu'il est impossible de trouver en France actuellement > où on vous vend des trucs réellement merdiques et inutiles), et > certainement pas un appareil aux normes françaises, histoire d'avoir > une mesure exacte et fiable me donnant une marge de sécurité > supérieure à l'imprécision des appareils soit-disant homologués. > > Les gendarmes soit-disant formés et assermentés ne connaissent même > pas les règles d'utilisation de leurs appareils. > > Ils sont à peine formés : j'ai appris à plusieurs d'entre eux déjà que > leur appareil devait être recalibré toutes les 2000 mesures (ce nombre > dépend du modèle exact et des normes du fabricant lorsqu'il a fait > homologuer son appareil par les Mines, et il peut changer en cas de > modification portée au capteur, telle qu'une modification de la diode > laser ou de sa longueur d'onde, ou même de son étui à cause des dépôts > laissés par les contrôles précédents). Ils ne savent pas non plus que > l'appareil ne fonctionne correctement que si le capteur est à une > certaine température, et l'appareil doit aussi faire homologuer son > système de mesure de température. > > Il y a aussi des règles pour protéger le capteur contre l'humidité > pendant leur non utilisation: il y a des emballages pour les protéger, > les appareils devraient ne pas rester à demeure dans les camionnettes > ou des hangars humides, les tubes particulièrement devraient être > protégés, ils ne devraient pas subir le gel ou les fortes chaleurs... > Pour cela ces appareils sont normalement dans des valises étanches > (mais elles sont négligemment laissées ouvertes pendant des heures > lorsqu'ils sont occupés à faire les premiers tests sur la route avec > les ballons ou petits éthylomètres portables). > > L'hygrométrie doit aussi être calibrée, et j'en passe sur la qualité > des embouts, et la procédure de nettoyage des tubes, et de ce qui se > passe quand on se fait contrôler au petit matin après plusieurs autres > contrôles positifs qui laissent des traces dans l'appareil (qui > normalement devrait être ventilé et laissé en pause suffisamment : > l'appareil contient une horloge obligeant à attendre avant le contrôle > suivant, mais pour passer outre ce délai, le gendarme fera un reboot > brutal de l'appareil pour éviter les messages d'erreur, c'est ce qui > m'est arrivé aussi, j'ai été le dernier à passer à 7h du matin d'une > série ouverte en début de nuit !)... > > Ils ne peuvent pas changer le capteur pour un neuf, car ce capteur est > scellé et ils n'ont pas le droit d'ouvrir l'appareil), mais certaines > brigades ne le font pas... pour faire des micro-économies stupides (ou > parce que le préfet est en retard pour abonder au budget des appareils > de contrôle et la gendarmerie a ses caisses vides) ou tout bonnement > car les délais des Mines pour la révision (pourtant obligatoire) de > leurs appareils sont trop longs ou bien ils manquent d'appareils de > mesures et on leur demande de « faire du chiffre » pour juste > bénéficier de certaines primes comme celles relatives aux tours de > garde et aux contrôles de nuit : il faut qu'ils maximisent le nombre > de contrôles et atteignent un certain nombre de PV dressés. > > Il est maintenant prouvé que ces appareils utilisés par gendarmes et > policiers en France sont moins fiables que les appareils électroniques > vendus dans d'autres pays européens (et aussi homologués et certifiés > au Canada, aux USA, au Japon, en Australie et même en Russie), > pourtant même beaucoup moins chers (il y a des marques très fiables > autour de 200 euros, leur révision ou un nouveau capteur coûtant moins > de 30 euros, contre plus de 30 000 euros pour les monstrueux appareils > fournis par les Mines aux gendarmes, qui doivent aussi acheter des > embouts individuels jetables en carton hors de prix) et qui sont bien > plus faciles à trouver ! > > Alors quand le vois la galère que c'est, même quand on n'est pas en > faute, et ce que ça coûte (et qu'il faut avancer, la plupart des frais > n'étant pas remboursés ni indemnisés), je ne prendrai aucun des > systèmes proposés en France (la loi ne peut pas imposer la norme NF, > une norme EN/CE suffit). Je me sentirai plus rassuré avec un appareil > européen (déjà en vente depuis longtemps hors de France, mais en > France on ne trouve que des vendeurs margoulins qui veulent tirer > profit de l'aubaine du nouveau marché pour vous vendre n'importe > quoi). >
Ce n'est pas pour dire mais faire 20 paragraphes sur l'ethylotest qui n'a aucun rapport avec des radars c'est quand même une perte de temps... Fabien _______________________________________________ Talk-fr mailing list Talk-fr@openstreetmap.org http://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr