À ce sujet la "Rivière de Morlaix" n'est ni une rivière, ni un fleuve (du
moins pas avant le premier barrage où cela n'est plus qu'un minuscule cours
d'eau), et n'est pas à proprement parler non plus un "estuaire", mais un
"aber" : une ancienne vallée glacière envahie par la mer après la montée
des eaux de la mer. La nature des eaux ne trompe pas : ce sont bien des
eaux salées

On parle normalement d'estuaire quand il a été formé par l'érosion causée
par le fleuve et les alluvions apportés. Dans un aber, la formation est
bien d'origine marine. Les géographes désignent le cours d'eau en amont de
l'aber comme un "fleuve côtier", mais que des géologues considèrent encore
comme un affluent, en remontant à l'ère glacière quand il se formait son
confluent avec le fleuve voisin et quand la rade de Brest n'était pas
encore envahie par la mer.

De nombreux fleuves côtiers bretons n'ont pas formé eux-même leur "lit"
actuel dans leurs estuaires et forment de longs abers pénétrant dans la
terre : ils n'ont pas à proprement parler d'estuaires comme le Rhône, la
Loire, ou le Couesnon, qui ont apporté de nombreux alluvions pour former
leur lit (et leurs bras) dans l'estuaire, ainsi que des tas de méandres
quand cet estuaire est dans une large plaine, ou érodé le sol pour y former
un canyon plus ou moins prononcé, dans un sol calcaire (lui-même issu de
dépôts marins à l'origine ou d'un ancien plateau effondré

(la Manche par exemple qui continue de se creuser et mordre les côtes, a
été formée à l'origine par l'envahissement par la mer dans d'anciens abers,
la Seine par exemple avait des rives aujourd'hui englouties sous les eaux
de la Manche et ne se jetait pas là où elle se jette aujourd'hui, son cours
a considérablement changé, et même dans certaines zones son sens
d'écoulement s'est inversé).



Le 9 avril 2013 14:54, Christian Rogel <christian.ro...@club-internet.fr> a
écrit :

>
> Le 9 avr. 2013 à 14:08, te...@free.fr a écrit :
>
> > Oui, là on est un peu plus déterministe, ce n'est plus « la taille qui
> compte »...
> >
> > Et encore, la définition simpliste de « fleuve » telle qu'on l'emploie
> habituellement en France, « cours d'eau qui se jette dans une mer ou un
> océan », devrait logiquement s'appliquer à tous les cours d'eau douce tant
> qu'on n'a pas défini ce qui se passe aux confluents. En fait, l'emploi du
> terme est une commodité de notre culture franco-française ; en faisant du «
> rétro-engineering de définition », il serait plutôt applicable à un cours
> d'eau, de sa source visible à son embouchure maritime, tel qu'à chaque
> confluent, l'affluent (rivière) est moins long / moins volumineux / moins
> débiteur (rayer les mentions inutiles). Sur la totalité de son cours, le
> terme ne désigne pas une largeur de lit.
> >
> > Étymologiquement, la racine latine de « fleuve » (« fluvius », « eau qui
> court, qui ruisselle », à comparer avec « pluvius ») aurait dû s'appliquer
> à tous les cours d'eau. « Rivière » provient de « rive », et en ancien
> français désignait la région autour de ces rives. Par éponymie, la rivière
> est devenue le cours d'eau lui-même, et il a fallu (pourquoi ?) réinventer
> une définition simple pour distinguer « fleuve » de « rivière ».
>
> On peut ajouter un usage spécifique du mot rivière pour désigner un
> estuaire. On parle de "Rivière de Morlaix" (ou "du Dossen"), dans laquelle
> se jettent de simples. ruisseaux.
>
> Christian R.
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